11-08-2014

Cette nouvelle aventure de Gason Authienoüs s'étendra sur les épisodes 12, 13 et 14.

 

 

 

 Printemps 2031.

La vie suit son cours dans le jardin secret qui abrite plusieurs peuples miniatures à Groffliers, près de Berck-sur-mer.

Le petit royaume d'Orchide vient de vivre quasiment une année entière de paix et de prospérité.

Mais à ses frontières, qui sont encore assez floues, il se produit des mouvements inquiétants...

 

 

Le minuscule Duché de Tourbières, un des Etats les moins développés du Jardin, est en crise. Une faction décide de le quitter, sous la conduite de la jeune noble dissidente Kentika, et de squatter une petite maison à demi en ruine qui se trouve tout près de la Haie Nord.

 

 

Cette maison sert encore de remise aux Grands Protecteurs, mais elle est surtout le point de ravitaillement de la tribu des Reulous, aidés par le Conseil des Nations Miniatures. Dans la journée qui suit leur arrivée, ils fondent la Cité de Carelage  et proclament reine leur chef, une jeune noble du nom de Kentika. 

 

 

Entretemps, le Conseil, qui rassemble les 17 Etats, du plus puissant au plus pauvre, réfléchit au problème démographique que connaît le Jardin, victime de son succès après seulement 20 ans d'existence. 70 000 mini-gens y vivent et c'est trop. Il faut organiser des départs vers d'autres colonies. C'est mêùme une demande des Grands. Comme personne  n'est volontaire pour s'en aller, on commence par envisager le déplacement des peuples qui posent le plus de problèmes. Les premiers visés sont les Reulous...

Le petit territoire qui leur avait été laissé en concession suscite maintenant des convoitises. La reine de Carrelage voit là l'occasion de faire reconnaitre par le CNM son nouvel Etat, avec le soutien du roi Corbeillan d'Onagrie, vassal de l'Empereur Réginar d'Eléborance...

Mais le roi Gason Authienoüs s'interroge : cette alliance toute nouvelle présente-t-elle un risque pour l'Orchide ?

Le CNM lui promet que non.

 

 

 

Un matin comme les autres : Le Lever du Roi Gason d'Orchide.

 

-      Le majordome : Bonjour, Sire. Il est 6h30. Avez-vous bien dormi ? Dois-je faire appeler l'oracle qui interprète les rêves ? Voulez-vous une pastille de menthe ?

 

-      Une servante : Le bouquet matinal de Votre Majesté, Votre Majesté ! Voulez-vous que je le change si vous le trouvez trop rose ?

-      La gouvernante : Que l'on prépare le petit-déjeuner du roi ! Des crèpes, du café et un grain de raisin, le plus petit et le moins acide que les cuisines trouveront !

-      Une autre servante : Madame, la lavandière du roi est en retard, Sire ! Nous en sommes désolés ! 

-      La gouvernante : Il doit rester des draps couleur anis dans la lingerie. Changez-les rapidement au cas où le roi voudrait faire une sieste après son bain. Mais retirez les taies mauves qui ne vont pas avec et mettez-en des bleues !

 

-      Un serviteur : Votre bain est prêt, Sire. Désirez-vous de la lavande ou de l'ylang-ylang ?  

-      Le majordome : Sire, le favori du mardi s'est enrhumé cette nuit. Voulez-vous en changer pour la nuit prochaine ? Puis-je vous suggérer de décaler aussi celui du jeudi ?

-      Un autre serviteur : Les serviettes de Sa Majesté !

-      Un autre serviteur : Verrez-vous aujourd'hui un ambassadeur, Sire ? Si oui, je suggère pour votre tenue du jour une cape noire avec des bandes dorées et une coiffe de plume. Avez-vous une préférence pour la couleur de la plume ?

 

-      Gason : Crèpes et café, ylang, pas de sieste, mettez les favoris en vacances cette semaine, je prendrai mon bain, je me sècherai et habillerai seul et pas de plume ! C'est assez ! Assez !! Il y a trop de monde ici quand on se lève le matin ! Tous dehors s'il vous plaît ! Laissez-moi me débrouiller seul ! Emmenez cet énorme bouquet, aussi !

 

-      La gouvernante : Voilà, ils sont tous partis. Tu vas avoir un peu de calme.

-      Gason : Vous deux aussi... Allez donc prendre l'air, baladez-vous, profitez de la vie, merde, quoi !

 

-      Gason : Hhhhhhhh...

 

-      Gason : Ah ! Monsieur le Ministre, il ne manquait plus que vous ! Alors, quelles sont les nouvelles du jour ? Ou plutôt celles de la nuit, vu que les problèmes semblent ne jamais dormir.

-      Le ministre de la diplomatie : Bonjour, Sire. Avez-vous bien dormi ? ...Où sont passés les larbins ?...

 

-      Le ministre : Alors voilà... Le CNM est sur le point de mettre au vote la reconnaissance officielle de la Cité de Carrelage. Ceci fâche beaucoup le Duc de Tourbières qui vous reproche de ne pas avoir occupé militairement la concession des Reulous... pour éventuellement la partager avec lui plus tard. Le roi Corbeillan, avec le soutien de l'Empereur Réginar, a mobilisé son armée et conclu une allainec avec la reine Kentika. Il est prêt à déclarer la guerre au Duc lacustrien. Par ailleurs, on s'étonnait de ne plus voir un seul Reulou dans leur concession depuis que le CNM a décidé de leur évacuation. On les a retrouvés ! Ils se sont regroupés dans le désert d'Authiegane et menacent en représailles nos campements. Les éléments de la IIIème Légion qui sont sur place étant insuffisants à rétablir l'ordre, le général Ypardanlêvôj demande des renforts.

 

-      Gason : Et moi qui dormait paisiblement pendant ce temps-là... Nous voilà avec soudain beaucoup d'ennemis sur les bras. Heureusement, ils ne s'entendent pas tous entre eux. Donnons d'abord des gages aux CNM : il va falloir retourner faire campagne dans le désert et mater les Reulous pour les convaincre de déménager. Dans le même temps, préparez deux rencontres au sommet avec la reine Kentika et avec le roi Corbeillan. Tant que les Onagrois auront leur attention tournée vers les Lacustriens, on peut encore les considérer comme presque des alliés... et ça isolera Carrelage pour un temps. Faites rassembler les IIème et IVème Légions à Absynthios. Je ne veux aucune troupe orchidienne dans la concession Reulou pour l'instant, mais nous devons aussi être prêts à toute éventualité. Le quartier général de l'armée de réserve rejoindra Myrakénèse pour garder un oeil sur le Duc. Je prends la tête de l'expédition, avec joie d'ailleurs ! Madame Bulotricia assurera la régence en mon absence, comme d'habitude.

-      Le ministre : Quoi ? Sire, vous voulez y retrourner personnellement ? Ce sera encore assez mal vu par le Sénat... Et puis la IIIème Légion est certes devenue experte aux combats dans le désert des dunes de l'Authie, mais elle reste très en sous-nombre face aux Reulous...

 

-      Gason : Notre allié magique et secret comblera nos faiblesses, comme à San Pellegrino et à Opoponaxos, je suis confiant là-dessus, comme sur la qualité de notre armée. Je me doute bien qu'une mytérieuse panthère, ou une mouette complice ou quelque autre prodige viendra à point nommé nous porter secours. L'imagination du Mage Antonitali est inépuisable !

-      Le ministre : Et si malgré tout, les choses tournent mal et que le royaume est menacé ? Et si le Sénat vote la défiance de peur de voir revenir la catastrophe du passé ? Nous ferons quoi ?

 

-      Gason : Nous ferons quoi ? Une République, mon cher ami, une République ! Allez, je dois me préparer à partir !

-      Le ministre : Comment ?!?

-      Gason : A partir en Authiegane ! Ne paniquez pas ! De toute façon, nous gagnerons.

 

Le jour même, quelque part sur une petite route du Jardin, sur le territoire de la République de Montvillange.

 

-      Antonitali : Bonjour Colonel !

-      Le Colonel : Bonjour, Mage Antonitali. Je suis surpris de ce rendez-vous, notre dernière rencontre avait été mois pittoresque...

-      Antonitali : J'aime ce petit côté mystérieux, espionnage, complots secrets...

-      Le Colonel : Secret ? Votre voiture est magnifique, mais elle n'a pas dû passer inaperçu...

-      Antonitali : Merci ! Elle ne fait pas que rouler. C'est une limousine interdimensionnelle. Avez-vous de nouvelles informations ?

 

-      Le Colonel : Oui. Il se confirme que l'Empereur a une intention bien précise en faisant soutenir la Cité de Carrelage par son vassal, le roi Corbeillan d'Onagrie. Il cherche à provoquer le roi Gason d'Orchide pour vérifier si oui ou non il bénéficie d'alliances occultes.

-      Antonitali : Et il le fait de manière à se ne pas s'exposer directement en mettant en scène des pantins : Corbeillan, les Carrelaginois, les Reulous... Je croyais que l'Eléborance était alliée de l'Orchide.

-      Le Colonel : Les alliances n'empêchent pas la méfiance et la compétition. La protection magique que vous exercez sur le roi Gason déstabilise tout le nord du Jardin secret et l'Eléborance n'est plus le seul pays à soupçonner qu'il y a anguille sous roche. L'Hédonie et la Casteigne s'y mettent aussi et nous posent des questions. Mon gouvernement estime qu'il est prudent de cesser toute intervention magique et de laisser faire les choses de façon... naturelle. Pour éviter une nouvelle guerre qui impliquerait aussi les Lacustriens et d'autres Etats, le CNM songe sérieusement à proposer des déménagements vers d'autres colonies à plusieurs peuples faiblement développés. Bien que certains, comme les Reulous, n'auront pas le choix... De toute façon, cette colonie berckoise est maintenant trop peuplée et trop divisée. La République de Montvillange  souhaite un rééquilibrage. Mais pour ça, vous devez laisser l'Orchide vivre sa vie... Même au prix d'une importante remise en questions des Orchidiens eux-mêmes.

-      Antonitali : Je ne suis pas contre. Mais que faites-vous des autres interventions paranormales qui ne sont pas de ma compétence, comme le Mini-Docteur, qui a aidé votre cité volante le Sasgarion a sauver votre monde et à percer le secret de vos origines ?...

 

-     Le Colonel : Cela fait déjà quelques années que nous sommes sans nouvelles du Mini-Docteur. Mais c'est lui qui nous avait alertés sur les risques de la surexploitation des ressources occultes sur la viabilité de notre mini-monde, qui repose sur un imaginaire contrôlé plus grand que nous mais fragile...

-      Antonitali : C'est entendu. Je n'interviendrai pas si Gason Authienoüs doit entrer en guerre contre tous ses voisins. J'imagine que vous avez prévu une autre forme de sauvegarde plus officielle pour éviter une grave dépression à ce royaume en cas de défaite... naturelle. 

-      Le Colonel : L'Orchide sera le premier pays à se voir proposer un territoire dans un autre jardin, là où elle n'aura plus d'ennemis et de tracas. Elle aura un mini-monde neuf à reconstruire. Mon gouvernement est réaliste, mais il ne veut pas être trop cynique. Nous sommes sans illusions, nous savonsque tous les problèmes ne se régleront pas comme ça... Mais nous avons une règle d'or à suivre : toutes les aspects paranormaux de nos aventures doivent rester inconnus du public. D'ailleurs, parmi les 17 gouvernements membres du CNM, seuls deux connaissent les secrets jusque là bien gardés : le mien et celui de l'Orchide. Voilà une autre raison qui motive un prudent éloignement de Gason Authienoüs et des siens... Merci de votre soutien, Mage Antonitali. Nous vous recontacterons dans quelques jours.

-      Antonitali : Avec plaisir, Colonel.

 

-      Antonitali : Allez, on rentre.

 

  "PLOP !"

 

 

 

Deux jours plus tard, la IIIème Légion orchidienne est en marche sur la plage pour rejoindre les positions occupées par les Reulous.

 

 

Les Orchidiens découvrent le lendemain une des nombreuses pyramides votives éphémères que les barbares érigent pour appeler la bonne fortune sur leur armes.

 

-      Chantalladçouss : Mon neveu, voilà nos ennemis. Voyez cette construction de sable... Cette tribu a manqué de peu l'occasion d'être une petite civilisation brillante et raffinée. Au lieu de ça, ils se sont contentés de zoner en vivant de rapines... Au fond, ils n'ont pas été aidés, ni par nous ni par personne.

-      La gouvernante : C'est magnifique... Tout ce travail harassant pour une chose que le vent va assécher et éroder inexorablement en quelques heures... Peut-on encore les considérer comme de simples barbares ?

-      Gason : Mon oncle, ils ont peut-être laissé passer leur chance, ça les a rendus méchants et je ne peux qu'être triste pour eux, ok. Mais cette fois, nous ne laisserons pas passer la nôtre. Il nous faut la paix à tout prix.

 

-      Gason  : Regagnons le campement et tenons notre conseil de guerre. La bataille aura lieu demain. C'est dommage... Mais avons-nous le choix ?

 

-      Yadêmokyblès : Selon nos informateurs, nous avons 120 à 130 Reulous devant nous. Et nous n'avons que 75 hommes à leur opposer.

 

-      Gason : Je pense qu'ils vont livrer bataille de la manière habituelle : En installant un centre défensif solide et en attaquant sur les ailes. Dans un premier temps, nous jouerons le jeu... Nos archers et lanciers occuperont leur centre pendant que notre infanterie lourde attaquera au sud et l'infanterie légère au nord. A un signal convenu, si nous réussissons à ménager nos forces et à ne pas nous faire envelopper, notre centre sera volontairement affaibli et renforcera l'offensive au sud. Pendant ce temps, notre aile nord se repliera en courant sur cette position, en arrière, pour établir une nouvelle ligne qui nous permettra de maintenir nos communications. Il en résultera un basculement de 45 degrés de la totalité du front. Pour s'adapter et nous poursuivre, les Reulous vont devoir rompre leurs lignes et se disperser pendant un court moment. Ce sera celui où nous devrons redoubler d'efforts pour battre leur aile sud et contre-attaquer. Ce plan repose beaucoup sur l'énergie et le courage de ton bataillon, mon cher frère, et sur la cohésion des actions avec les deux autres, face à un ennemi en surnombre dont nous devrons entraver les capacités de manoeuvre.

 

-      Le général Ypardanlêvôj : C'est un très bon plan, Sire. Et si jamais ils ne se déploient pas comme d'habitude ?

-      Gason : Nous improviserons, nous ferons travailler notre imagination, c'est pour ça que ça s'appelle l'Art de la guerre...

-      Le général : Et la magie, elle intervient à quel moment ?

-      Gason : ...Euh, ce sera une surprise pour nous aussi, j'imagine...

 

-      Yadêmokyblès : Malgré tout, il vaut mieux prévoir deux voies de retraite bien dégagées qui nous permettront de nous regrouper plus loin si nous sommes débordés. Ici, par exemple... Qu'est-ce que c'est ?

-      Un officier : Une série de petites buttes de sable plus ferme avec des fleurs jaunes...

-      Gason : C'est sûrement un très joli point de repli. Mais je sais que nous  n'en viendrons pas là. Ayez confiance, la magie d'Antonitali nous aidera au moment critique !

 

L'après-midi est là. La région de Berck est baignée d'une lumière forte et chaude et elle fait exception ce jour-là avec l'essentiel du reste de la France. C'est THE place to be ce jour-là...

 

Gason est déjà en partie satisfait : Les Reulous ont adopté leur formation de combat habituelle.

 

Ils hurlent pour impressionner leurs adversaires : " REULOU !! REULOU !! REULOU !! REULOU !! REULOU !!"

 

Les chefs Reulous donnent le signal de la bataille.

 

Comme prévu, elle s'engage sur les ailes des deux armées. Les Orchidiens chargent avec fougue.

 

La bataille se stabilise. C'est le moment de renforcer l'aile sud, l'infanterie lourde conduite par Yadêmokyblès, le frère du roi, qui risque d'être débordée par le nombre des ennemis.

 

Et comme prévu, l'aile nord orchidienne, séparée des autres unités royales, se replie soudain pour gagner sa nouvelle position et provoquer le basculement du front.

 

Yadêmokyblès, surnommé "Le Mini-Lion du Jardin", porte sur ses épaules la partie la plus difficile de la bataille. Il met à cette tâche une énergie démultipliée qui épate tous ses compagnons.

 

L'ail nord des Reulous s'est rabattue sur l'infanterie légère. Mais comme prévu, la ligne ennemie est rompue et dispersée par ce mouvement de bascule.

 

Gason s'est posté au centre où il rameute quelques hommes. A ce moment précis, les Orchidiens sont sur le point de flancher...

 

Mais Yadêmokyblès réussit la percée qui doit couper l'ennemi en deux.

 

Les chefs Reulous sentent le vent tourner. Ils hésitent à engager leurs maigres réserves.

 

Voilà. Les Reulous ont perdu toute cohésion et c'est la débandade.

 

Les Orchidiens ont réussi à rééquilibrer le rapport des forces. Mais il ont aussi pris un avantage psychologique décisif sur les Reulous qui ne font plus que reculer en se laissant assommer.

 

Gason Authienoüs tient une nouvelle victoire sur les barbares, à son grand étonnement...

 

-      Gason : ...Je ne comprends pas... Qu'est-ce qui s'est passé ?

-      La gouvernante : Bravo, mon chéri ! (Smac !)

-      Yadêmokyblès : Eh bien, mon cher frère ! Nous avons remporté une magnifique victore, voyons ! Grâce à ton plan !

-      Gason : Mais... Et la magie ?...

-      Yadêmokyblès : A part celle de la bêtise de nos adversaires, je n'en ai pas vu d'autre ! Nous avons gagné par nous-mêmes, Gason ! Et on dirait que tu es déçu !

 

Et le roi Gason commence à préparer dès le lendemain son voyage de retour vers le Jardin. Il laisse à son frère Yadêmokyblès et au général Ypardanlêvoj le commandement de la colonie avec une grande partie de la IIIème Légion.

 

Ce nouveau triomphe le laisse pensif : le problème est-il vraiment résolu ? Comment gérer les aux autres problèmes qui ont surgi ces jous-ci ? Peut-on prendre des vacances quand on est roi ?

 

 

Et surtout : comment se passera la rencontre avec kentika, la reine de Carrelage ?

 

A SUIVRE...

13-05-2014

 Résumé des épisodes 9 et 10 (en-dessous de celui-là)

Georgio a de la chance ! Il découvre une tribu africaine qui a plusieurs siècles d'avance technologique sur le mini-monde berckois. Ces êtres discrets observent leur voisins sans se montrer, estimant que les Arrochelliens ne sont pas encore assez sages.

 

Les extra-terrestres de Georgio viennent donc d'Afrique... Et ils ne manquent pas de lucidité : la guerre éclate en effet dans le désert. Gason Authienoüs est confronté à l'armé impériale hédonienne qui tente de le mettre hors-jeu dans la conquête de l'Authiegane et il échappe de peu à une terrible défaite... Avant d'être capturé à son tour par cette étrange tribu des sables...      

 

 

 

Par cette belle journée côtière, le roi Gason Authienoüs est amené à son tour au village de la tribu étrangère.

 

 

Il faut un petit moment à Georgio pour raconter au roi ce qu'il a appris au contact de ce peuple si avancé et venu de si loin. Le gouverneur Soutass-Méo fait un bon accueil à l'Orchidien.

 

-      Soutass-Méo : Je suis honoré de recevoir le jeune roi qui est protégé par une réalité magique, d'après nos informations.

 -      Gason : Vous êtes bien renseignés, ici ! Mais la magie ne nous protège pas toujours et ces jours-ci, j'aurais bien besoin de pouvoir contacter nos alliés de cette réalité alternative que personne n'est supposé connaître...

 

-      Gason : Nous avons peu de temps, hélas, allons au fait ! L'armée hédonienne vous cherche, votre village est menacé !

 -      Soutass-Méo : Les Hédoniens sont même déjà là ! Nous devons évacuer rapidement, je le crains. J'envoie quelques guerriers pour tenter de les retarder.

 -      Georgio : Mes hommes vont se joindre à eux !

 

-      AAAAAAAAHHH !!!

 -      Soutass-Méo : Restez calmes ! Essayons de négocier avec eux !

 

 

La tentative des assiégés est rapidement repoussée par les Hédoniens qui renforcent leur position devant le village.

 

-      Georgio : Arrêtez !! Arrêtez cette folie !! Ce peuple est un miracle pour nous et vous gâchez tout !!

 -      Soutass-Méo : N'insistons pas, Georgio ! Tout le monde doit rejoindre l'Anneau-qui-emmène-loin ! Venez avec nous, si votre décision est prise !

 

-      Soutass-Méo : Le temps est venu de se dire au revoir, mes amis. Votre monde n'est pas encore prêt à un contact avec nous. Nous le savions déjà il y a trois siècle, mais c'est encore plus vrai aujourd'hui, pour d'autres raisons.

 

 

-      Soutass-Méo : Seigneur Gason, j'ai un grand service à vous demander. Quand nous aurons franchi l'Anneau pour rentrer chez nous, nous déconnecterons le système. Gardez celui-ci sous votre protection et enfouissez les pierres qui le commandent en un lieu tranquille.

 -      Gason : Je vous promets que nous en prendrons soin et que votre secret sera bien gardé.

 

-      Soutass-Méo : Le passage est ouvert. Georgio, vous et ceux et vos amis qui veulent venir êtes les bienvenus. Mais ce sera un voyage sans retour pour très longtemps... Nous savons ce que vous avez déjà sacrifié pour votre quête.

 -      Georgio : Je suis prêt à partir. Mon collègue aussi.

 

-      Soutass-Méo : Voici les pierres. Mises dans un certain ordre, elles activent l'Anneau et composent des adresses de destination.

 -      Gason : J'ai à peine eu le temps de vous connaître ! Est-ce que vous reviendrez ?

 -      Soutass-Méo : Le jour où vous jugerez que votre monde est prêt, Seigneur Gason, vous déterrerez les pierres. Revenues à la lumière du soleil, elles nous enverront un signal et nous saurons que ce sera le moment de réactiver les Anneaux-qui-emmènent-loin. En attendant le bon moment, cultivons en paix nos jardins respectifs. Je vous souhaite bonne chance.

 

 

-      Soutass-Méo : Ah, j'oubliais ! Même éteint, l'Anneau contient encore une énergie résiduelle en liaison avec les sources de Pensée créatrice des mondes miniatures. Elle risque, pendant quelques semaines, de se réactiver une fois ou deux et de créer pendant quelques secondes un passage vers notre pays. Il faut être prudent avec un matériel aussi sensible ! Allez, cette fois c'est la bonne ! Bonne chance et au revoir !

 

-      Gason : Eh bin ça alors... C'est allé un peu vite, mais on va gérer...

 

Gason Authienoüs tient ses promesses. Après que les Hédoniens aient ravagé le village, ils s'étaient repliés alors que l'armée orchidienne arrivait dans leur dos. Il avait donc tout le loisir d'organiser la suite des choses.

 

Il décida de cacher les pierres dans le mausolée du Poisson d'or, qui se trouvait dans uen profonde vallée à quelques jours de marche.

 

On déblaya la pyramide de sable qui recouvrait la chambre et l'on creusa une cavité plus grande pour accueillir ce nouveau trésor.

 

Quant à l'Anneau-qui-emmène-loin, qui était un objet bien trop grand et lourd, on demanda à un Grand berckois de venir la récupérer et de la déposer en Orchide, grâce à la radio de l'avion d'Anna Morfoz.

 

Pendant ce temps, des équipes d'éclaireurs arpentaient les dunes pour localiser l'armée hédonienne. Gason était en effet résolu à prendre sa revanche sur ses fourbes adversaires qui avaient trahi leur parole...

 

On finit par les trouver.

 

Le 28 avril 2024, eut lieu la Bataille de Biafine, qui vit s'affronter les Impériaux et l'armée orchidienne, renforcée par les mercenaires casteignans de Georgio Maroillocoulos. 

 

Les lignes hédoniennes sont cette fois dans l'offensive, qui est menée avec confiance et musique en tête.

 

Les Orchidiens ont appris à mieux gérer la mécanique implacable des batailles rangées, mais ça reste difficile. Cependant, ils s'en sortent bien, mettant la pression sur l'ennemi au bon moment, reculant quand il le faut...

 

Il faut maintenir à distance l'aile droite ennemie, qui est l'unité la plus menaçante.

 

Gason a gardé un as dans sa manche : une compagnie de réserve attend l'odre d'attaquer sur le flanc gauche de l'ennemi, lorsqu'il se sera trop avancé sur les positions orchidiennes. Gason fait reculer ses hommes pour attirer davantage l'ennemi sur lui.

 

 

L'attaque sur les deux extrêmités de la ligne hédonienne produit l'effet espéré. Le centre est ouvert et Gason s'y engouffre avant que l'ennemi n'ait le temps de former des carrés défensifs.

 

Les Hédoniens battent en retraite, la bataille est gagnée pour Gason Authienoüs.

 

 

Il ne reste plus qu'à recevoir la solennelle reddition de l'armée ennemie et, en représailles, obtenir l'abandon complet de toute prétention hédonienne sur l'Authiegane. Les Orchidiens restent seuls sur le terrain et du même coup, cela préserve d'autant mieux le secret du mini-peuple des visiteurs africains... 

 

 

Gason Authienoüs va pouvoir rentrer triomphalement en Orchide.

 

Oui, parce que c'est ce qu'il redoute toujours un peu, Gason : à quel moment rentrer, comment et surtout, quel accueil va-t-on lui faire ? 

 

Une fois de plus, ses conseillers en communication vont lui mettre en scène un retour à Katapigone glorieux.

 

ù

 

Un mois plus tard, à l'occasion de son anniversaire, le roi Gason organise au château de Chémireil, dans la pelouse semée de trèfles qui est toute proche de Katapigone, une grande soirée moules-frites pour tous ses amis, de préférence les vrais, même s'il a aussi invité pas mal de politiciens.

 

 

Gloria Grandnord et son mec assurent l'animation musicale.

 

(chanson : "Et surtout ne m'oublie pas", Alain Delorme du groupe belge Crazy horse, 1973 - Bon, en fait c'est parce que j'ai accroché sur cette chanson en entendant le camarade Steeve l'interpréter au clavier dans une soirée piano-bar à Berck. C'est un hommage).

 

" Et surtout ne m'oublie pas
Quand je serai loin de toi
Si je dois te quitter
Il ne faut pas pleurer

  
Et surtout ne m'oublie pas
Tu sais que je reviendrai
Ce n'est pas tous les jours

Qu'on trouve le grand amour

On dit souvent que loin des yeux
On est aussi loin du cœur "

 

" Mais si tu m'aimes
Comme je t'aime
Il ne faut pas avoir peur

Et surtout ne m'oublie pas
Ecris-moi de temps en temps
Parle-moi de ta vie
Tout comme si j'étais là " 

 

" On dit souvent que loin des yeux
On est aussi loin du cœur
Mais si tu m'aimes
Comme je t'aime
Il ne faut pas avoir peur "

 

" Et surtout, et surtout ne m'oublie pas
Quand j'aurai le mal de toi
Pendant ces longues nuits
Où je serais sans toi "

 

" Et surtout ne m'oublie p... "

-      Les gens : Ooooooooooohhhh !...

 

SCHPRONFFF !!!!

-      Les gens : HAAAAAAAAAAAAHHHH !!!!

 

-      La gouvernante : Euh... Les musiciens... Où ils sont passés ?

-      Gason : Je crois qu'ils viennent de commencer une longue tournée en Afrique...

 

Et le temps fit son oeuvre, comme il aime à le faire.

 

 

Au ras du sol, on voit aussi bien que nous le ciel. Le soleil couchant. Les étoiles, dont l'accessibilité n'est même plus une question de taille. Le mini-monde se nourrit en les contemplant des mêmes légendes, des mêmes espoirs, des mêmes doutes.

 

 

Et quand un jour finit, c'est qu'un autre va commencer. Le mini-monde berckois est impatient d'y être.

Il n'a pas finit de connaître de nouvelles et curieuses aventures, ni de chercher de nouvelles amitiés dans des ailleurs indéfinissables et pleins de surprises.

 

 

FIN

13-05-2014

Résumé de l'épisode 9 :

Mars 2024.

Plusieurs expéditions quittent le jardin secret près de Berck-sur-Mer qui abrite les Nations miniatures pour explorer et se partager le vaste pays dunaire qui borde la Baie d'Authie, appelé l'Authiegane.

En réalité, celle de Georgio Maroillocoulos a un autre objectif : rechercher une civilisation inconnue tapie dans le désert et qui serait, Georgio en est persuadé, orginaire d'une autre planète. Comme si la nôtre n'était déjà pas si démesurée et inaccessible à l'échelle des mini-gens (1/72ème) !

Le roi Gason Authienoüs a pris la tête de l'expédition orchidienne, tout heureux qu'il est de repartir à l'aventure et de s'éloigner des responsablités de l'Etat. C'est la troisième fois qu'il pénètre dans ces régions hostiles, suivi de ses habituels compagnons, de la IIIème Légion au complet et d'un groupe de scientifiques.

 

Sénat de Katapigone, capitale du royaume d'Orchide...

 

 

Alors que le roi Gason est parti à l'aventure, le Sénat d'Orchide se réunit sous l'autorité de Madame Bulotricia d'Argousiers, désignée Régente. Les plus fanfarons et arrivistes des sénateurs, tel le seigneur Gêpozé Havek-ketmos, comptent bien tirer leur épingle du jeu.

 

Le chat n'étant pas là, les souris peuvent comploter en paix. Pour eux, la monarchie n'a toujours rien de définitif, même si elle a bien réussi à s'implanter, à faire avancer le pays et à gagner le coeur du peuple. Si la plupart des sénateurs ont pleinement conscience de représenter ce peuple, certains des plus influents estiment devoir se représenter eux-mêmes d'abord. Beaucoup se détestent entre eux et se voient en constante concurrence. Mais parfois, il savent aussi se retrouver...   

 

-     Bulotricia : Vos Excellences les Sénateurs, j'entends certaines inquiétudes s'exprimer et je veux ici les apaiser : le roi, au travers de la Conférence de Mirakénèse, a réellement permis de faire reconnaître notre pays auprès des nations les plus puissantes du jardin secret. Nous avons acquis notre rang parmi elles, c'est un rang qui nous donne justice, égalité, indépendance et liberté. Nous ne sommes plus en guerre avec eux, et depuis longtemps ! Ils ont compris que c'était un erreur, que ça ne servait à rien ! Le traité de partage des territoires d'Authiegane scelle une collaboration qui en est encore à ses prémices et qui nous apportera, avec le temps, des profits variés, autant économiques que diplomatiques. Le pays va bien, Vos Excellences, donc nous aussi. Le départ du roi pour une durée indéterminée ne compromet rien du tout ! Ni notre stabilité intérieure, ni nos bonnes relations avec nos voisins.

 

-      Gêpozé Havek-ketmos : Nous connaissons tous la passion que notre roi nourrit pour l'indépendance et la liberté, en particulier les siennes ! Qu'avait-il besoin de se jeter tête baissée, une fois de plus, dans une escapade incertaine en éloignant avec lui le quart de l'armée ?! Il s'ennuie donc tellement avec nous ? Je ne doute pas que quelques un d'entre vous sont tout autant persuadés que lui que nous avons réussi avec ce traité à jouer dans la cour des grandes nations miniatures... Nos " voisins ", Votre Altesse, qui naguère nous méprisaient, nous assiégeaient au motif de notre supposé sous-développement et ont bien failli détruire notre jeune et si fragile nation... Sans vouloir jouer les sceptiques en encore moins le paranoïaque, je veux privilégier notre sécurité ici, et non pas sur des terres lointaines, inaccessibles et inutiles. Je dis que nous avons ici des sujets de préoccupations bien plus immédiats que ces chimériques expansions territoriales. En voilà un très évident, d'ailleurs, un peu caricatural, je l'admets : va-t-on enfin trouver un moyen simple et pratique d'ouvrir ces boîtes que nous donnent les Grands ? Estimés collègues, j'ai le goût du pragmatisme et du concret, vous le savez. Alors, pour le concret, je propose comme mesure d'urgence de nommer notre ami Fougérias Sylvaque commandant de nos forces armées, avec autorité sur les généraux, et de sécuriser les frontières. Et ensuite, de constituer une commission d'enquête et d'espionnage qui devra faire la lumière sur les projets des nations à notre égard !

-       Des sénateurs : Bravo !!! Oui !!! Quoi ?! Scandaleux !! Non !! Bien dit !! Coup d'état !! Bravo !! Forfaiture !! Oui !!

 

-      Bulotricia : Cher Sénateurs !! Quant aux mesures préconisées par notre distingué et trop pressé camarade, il n'en est point question. Comme Régente; je suis aussi chef de l'armée en l'absence du roi et c'est moi que les généraux rendent des comptes. Et nous n'enquêterons sur rien tant que nous n'aurons pas de motif sérieux de le faire. Et le problème de cette boîte sera résolu bien avant l'heure de notre banquet, je vous l'assure.

-      Gêpozé Havek-Ketmos : Nous serons vigilants, Madame, au principe de notre sécurité. Ce qui n'enlève rien à notre confiance envers vous et à votre capacité de décider seule, jusqu'au jour où vous nous ferez la grâce de davantage de décentralisation de l'autorité, avant qu'une crise soudaine ne la rende nécessaire.

-      Bulotricia : Enfin des mots gentils. Je serai vigilante aussi, cher ami, vigilante sur plein de choses... Maintenant, faisons ouvrir cette boîte à la con et mangeons. Je sais bien que beaucoup d'entre vous ne sont venus en séance que pour ça.

 

 

 Les dunes, au petit matin... Pays de l'aventure extrême pour les mini-gens.

 

 L'expédition orchidienne avance.

Parfois, elle rencontre de terribles difficultés. Mais aucune perte accidentelle n'est à déplorer jusque là.

 L'installation des camps le soir redonne aux Orchidiens de la gaieté.

 

 Et Gloria Gaynor, à la demande du roi, chante pour les valeureux guerriers de la IIIème Légion.

 

 

 Le pays est immense et offre des ressources nombreuses pour les mini-gens. On pêche le têtard...

 

 On abat quelques moustiques, avec grande prudence car ils sont très dangereux. Mais les orchidiens raffolent des ailes frites dans l'huile...

 

On observe les abeilles des sables...

 

-      Soufflez !

 

-      les femmes : Aaaah !!

 

Le roi Gason Authienoüs aime cette escapade, mais il prend le temps de se pencher sérieusement sur les cartes et d'organiser la marche de l'expédition.

 

Pendant ce temps, un autre groupe s'est déjà bien enfoncé dans le pays d'Authiegane.

 

 

 

 Georgio Maroillocoulos poursuit sa route avec enthousiasme. Une intuition lui affirme qu'il touche au but.

 

...Son intuition ne lui disait rien de bien précis. Mais il y a quand même du nouveau ! A peine deux jours après leur débarquement, les Casteignans sont soudain entourés par une tribu inconnue et capturés sans violence.

 

 

 Arrive Anna Morfoz, l'intrépide jeune fille hédonienne qui consacre sa vie à l'aérien pour fuir une famille aux conventions pesamment terre à terre.  Mais ce jour-là, la mécanique ne suit pas et Anna pense devoir faire un atterrissage d'urgence pour tenter de réparer.

 

Le désert n'est pas aussi dépeuplé qu'il y paraît...

 

 

-      Anna Morfoz : Bonjour à tous, amis Orchidiens ! Veuillez pardonner cet atterrissage un peu improvisé ! Je vous assure que je ne suis pas dangereuse !

 

-      Gason Authienoüs : Je vous connais, Mademoiselle, je sais qui vous êtes. Et je suis au courant de votre participation à l'expédition hédonienne. Le monde doit être magnifique vu de là-haut.

-      Anna Morfoz : Votre Majesté, il l'est. mais je crains que mon avion ait beaucoup souffert, il ne pourra sans doute pas redécoller. Ma mission était en effet de faire de la reconnaissance et de guider l'équipe au sol. Je vous avais repérés, c'est pourquoi j'ai voulu me poser le plus près possible de vous. J'ai aussi aperçu ce qui m'a semblé être un village miniature un peu plus loin à l'est, mais je n'ai pas eu le temps de le vérifier.

-      Gason Authienoüs : Nous comptions rester deux jours dans cette région. J'enverrai des éclaireurs à la recherche de votre armée pour lui signaler que vous êtes avec nous. Le temps que vous les retrouviez, nous aurons beaucoup de choses à nous dire, Mademoiselle. Je souhaite développer certaines technologies dans mon pays. L'aventure aérienne m'intéresse beaucoup !

 

Pendant ce temps, Georgio Maroillocoulos et son équipe arrivent dans le village de la tribu inconnue. L'accueil semble calme et pacifique.

 

 

 -      Georgio : Bonjour ! Nous, venir en amis. Moi Georgio, eux, euh les autres, il y en a trop... Vous dire moi qui être vous et quoi vouloir ?

-      Le chef : Bonjour Monsieur Maroillocoulos ! Et bonjour à tous vos amis ! Vous êtes les bienvenus ! Votre voyage a été bon ? Je suis Soutass-Méo, gouverneur de cette colonie.

-      Georgio : ...Euh, merci... Vous savez qui je suis ?

-      Soutass-Méo : Bien sûr ! Nous vous avons vu l'autre soir à la télévision ! Ah, vous nous avez bien fait rire, cher ami !

-      Georgio : ...Ah ? 

 

-      Soutass-Méo : Nous saluons en vous l'homme qui a su soulever les montagnes, ou plutôt le désert, pour suivre votre idéal, Monsieur. Vous avez toutes notre admiration ! Mais j'ai deux nouvelles à vous annoncer : une bonne et une mauvaise. la bonne, c'est que nous sommes ceux que êtes venus chercher. La mauvaise, c'est que nous ne sommes pas des mini-extra-terrestres.

-     Georgio : Mais qui êtes-vous ?... Depuis quand êtes-vous là ? Pourquoi la Fédération des Nations Miniatures, ni même les Grands Protecteurs ne vous connaissent ?

-      Soutass-Méo : Certes, nous ne sommes pas des aliens, mais, quand même, nous venons de loin, nous sommes africains. Notre peuple vit au bord du lac Tchad. Voilà près de quatre siècles, nos philosophes et nos scientifiques ont découverts les principes qui régissent la pensées créatrice des mondes miniatures. Ces principes ont connu une application technologique avec ce que nous appelons "l'Anneau qui va loin", un appareil qui détecte des sources lointaine de pensée compatible et ouvre vers elles des corridors qui contractent le temps et l'espace. C'est ainsi que nous sommes arrivés ici et que nous avons rencontré les Oyatsines. Leur civilisation était bien moins avancée mais très prometteuse. Et ils avaient pour nous l'avantage d'être très isolés.

 

-       Soutass-Méo : Ces dernières décennies, la civilisation montvillienne s'est installée dans la région. Les conflits permanents qui semblaient diviser les peuples de ce que vous appelez une "fédération" nous ont incités à la plus grande discrétion. Nous préférions attendre que votre monde soit prêt à rencontrer le nôtre. Depuis ce temps, nous vous observons de loin, nous regardons vos émissions, nous écoutons les échanges de vos colonies et de vos vaisseaux aériens. Il est vrai que certains des vôtres sont arrivés chez nous, en général par accident, comme l'équipage de cet appareil disparu, dont un des pilotes n'a malheureusement pas survécu au choc. L'autre est resté longtemps avec nous, puis il a désiré quitter ce monde pour s'installer en Afrique, sans vouloir donner signe de vie aux Arrochelliens. Tous les indices que vous avez collectés d'une forme de vie intelligente inconnus dans la Baie étaient vrais, cher Georgio. Et votre goût de l'aventure et des quêtes menées jusqu'au degré le plus ultime de la passion vous ont amenés jusqu'ici...

-      Georgio : ...C'était donc l'explication de ce mystère...? Je suis presque déçu. Et en même temps, je trouve tout cela exaltant !

-      Soutass-Méo : Vous aurez l'occasion d'en découvrir plus, si vous le voulez. Mais nous sommes devant d'autres urgences, hélas : ces conflits dont je vous parlais tendent à se répandre jusqu'ici pour des enjeux de territoires, de compétition et de domination, c'est dire à quel point vous êtes incorrigibles... Il faut s'attendre à une bataille entre les Orchidiens et les Hédoniens qui sont maintenant tout prêts...

 

Le gouverneur n'est pas devin mais réaliste et bien informé. Le camp orchidien vient d'être installé pour la nuit et les guerriers conduits par Gason partent à la chasse. Une fois qu'ils se sont éloignés, les Hédoniens investissent le camp et capturent les civils qui s'y trouvent.

 

 

 

Il reste à Gason Authienoüs et aux siens la consternation et la colère. Dès le matin, l'armée se met en marche pour suivre les traces des Hédoniens.

 

 

-     Gason : Mademoiselle Morfoz... Vous ne m'avez pas tout dit sur l'objet de votre mission aérienne, n'est-ce pas ?

-      Anna Morfoz : Je suis désolée... Je ne savais pas que ça allait tourner comme ça. J'avais localisé votre colonne, ainsi que le village inconnu, un peu plus à l'est. J'ignorais que ces informations devaient servir à monter un plan contre vous... Pourquoi les soldats de mon pays ont-ils enlevé vos gens ? Je croyais que vous aviez un accord de partage.

-      Gason : Pour nous écarter de notre objectif. Et faire pression sur nous alors que nous sommes hors de portée de toute aide extérieure, je pense... Les Hédoniens ne m'ont jamais semblé très clairs, même entre eux, sur le destin de ce pays mal connu. J'imagine que la personne la plus influente sur l'expédition a eu le dernier mot et que ses ordres ont été de ne pas respecter le traité, en nous forçant la main si nécessaire.

-      Anna Morfoz : Mais là, vous partez libérer vos compagnons. Il va y avoir affrontement. Votre armée n'est pas forcément en mesure de battre nos soldats... 

-      Gason : En bataille rangée, il y a peu de chances, en effet. Et je suppose que c'est le piège qu'ils ont prévu pour nous...

 

En quelques minutes, les Orchidiens trouvent la position des Hédoniens, qui semblent avoir déjà bien écrit le scénario de la confrontation. Gason et le général Ypardanlêvoj doivent se montrer à la fois offensifs et prudents, et partir avec un objectif bien précis.

 

-      Gason : Général, vous déploierez vos trois compagnies face à la ligne ennemie. Vous serez spécialement en charge de l'aile droite, qui soutiendra le contournement que j'effectuerai de la façon la plus discrète avec la Garde... Ne cherchez pas à faire autre chose qu'à fixer leur attention sur vous. Pas de charges inutiles, pas d'héroïsme ni d'exploits. Nous ne gagnerons pas de toute façon, alors essayons de perdre avec le moins de casse possible. Notre seule volonté dans cette affaire est de libérer les nôtres afin d'avoir les mains libres dans un premier temps, pour voir de quelle façon régler le compte des Hédoniens plus tard... Un autre jour, quand nous serons vraiment prêts à le faire et sur le terrain que NOUS aurons choisi.

 

Sitôt l'arrivée des Orchidiens signalée, l'armée hédonienne se met en ordre de bataille.

 

 

 En retrait du campement, les otages s'inquiètent de ce va se passer...

 

 

 

 La IIIème Légion se met en place selon les ordres.

 

Les Hédoniens sont confiants. Ils s'attendent vraiment à une charge frontale. Leur ligne de feu est prête à la briser. Les officiers veulent une seule bataille, mais décisive.

 

 

Pour les Orchidiens, l'avantage du nombre n'en est plus un face à une troupe dotée de meilleures armes. Toute la difficultés est de mener une action quoi soit à la fois offensive et contenue.

 

Les armes chargées avec un composé à base d'acide formique ne tuent pas, mais mettent hors de combat de nombreux légionnaires. Et la ligne orchidienne s'est trop rapprochée de l'ennemi.

 

 

Les Hédoniens ont cependant des difficultés à garder leur cohésion face à la pression. Mais ils ont prévu des lignes de repli. Ils imaginent que cette retraite partielle va encourager les Orchidiens à pousser leur attaque et à s'exposer à un feu croisé.

 

Pour ce qui est de gagner du temps, l'opération si risquée a pleinement réussi : Gason et sa garde surgissent par surprise dans le camp et en neutralisent les chefs avant d'aller libérer les otages. Mais Gason n'a pas le temps de faire lui aussi des prisonniers. Son armée ne va pas tarder à lâcher prise et il est temps qu'elle se replie. Et de préférence, pas sans lui...

 

Quelques minutes plus tard, après une course effrénée dans le sable, Gason et les siens s'arrêtent pour faire le point. Chez les Hédoniens, la surprise a été complète et ils ne les ont pas poursuivis.

 

-      Gason : Voilà où nous en sommes : l'armée a gagné une position plus sûre sur la dune par laquelle nous somme arrivés. Mais nous avons été obligé de partir dans l'autre sens. Maintenant, les Hédoniens nous coupent la seule route qui soit un peu dégagée. Notre seul recours pour rejoindre nos amis serait de traverser ces buissons épais... Madame Notonekt, vous êtes la meilleure et la seule entomologiste de l'expédition. Pensez-vous que ce soit raisonnable de le faire ? 

 

-      Madame Notonekt : Ces buissons recouvrent des monticules qu'ils maintiennent avec leurs racines entremêlées, Sire. Il sera impossible de marcher en colonne, nous n'aurons quasiment pas de lumière, nous ne saurons même pas dans quelle direction nous allons, nous pouvons errer des heures dans ce labyrinthe... Il est vraissemblablement infesté de fourmis et d'araignées, dont les toiles vont d'autant plus réduire nos possibilités de mouvements... Et ce sont bien sûr des pièges mortels. En tant que biologiste, je trouve l'expérience absolument passionnante ! Mais il faut s'attendre à un minimum de 50 % de pertes.

-      Gason : ...On va faire autre chose, alors...

 

Autre chose ? La mini-tribu africaine ne leur laisse pas le temps d'imaginer quoi et elle encercle rapidement les aventuriers...

 

 A SUIVRE, DANS L'EPISODE 11...