-
01-10-2013
Au retour de sa Quête dans le désert infini des dunes berckoises, le jeune seigneur Gason Authienoüs avait retrouvé le doux pays d'Orchide dévasté et plongé dans un profond désarroi. Mais après avoir conjuré le mauvais sort porté par le Poisson d'Or sur le pays, il s'attira l'admiration et la reconnaissance du peuple et de l'armée.
Faute de successeurs capables de tenir la route après la chute du gouvernement des Archontes, les Sages décidèrent de nommer Gason à la tête de l'Orchide. A défaut de l'aimer très fort et de le respecter, les Sages avaient au moins besoin de lui...
Car le doux pays d'Orchide avait une nouvelle urgence à régler : une tribu de barbares du désert s'était fixée à une relative proximité de la frontière après le pillage de la citadelle.
Ces mini-gens avides et pas sympas avaient pour nom : Les Reulous.
Lors d'une plaisante garden party organisée sur son domaine, Gason se laissa convaincre par les Sages de repartir dans le désert pour les combattre. Cette fois, il partait en héros, et non plus en banni. Cette fois, il ne se lançait pas, le coeur brisé, dans une aventure incertaine et chimérique avec une petite bande de parents et de grouillots, mais il partait en campagne à la tête de l'armée.
Il était même le mieux placé pour commander une attaque dans ces contreés immenses et inhospitalières, qui rappelaient aux Orchidiens combien ils étaient petits, mais que Gason connaissait bien. Les Reulous avaient établi leur camp principal tout près de la vallée où la Communauté des Sablonautes avait enfoui dans le sable le malfaisant Poisson d'Or.
La grande confrontation entre Orchidiens et Reulous qui s'annonçait allait rester dans la légende sous le nom de : Bataille de San Pellegrino.
(maison de Gason Authienoüs, dans le Jardin Secret du mini-monde, près de Berck-sur-Mer)
Le peuple d'Orchide fait la fête à l'occasion du départ de l'expédition. Ils peuvent être joyeux, les glandus : ils ne risquent rien, ce ne sont pas eux qui partent...
Donc, par un beau matin d'octobre, l'armée orchidienne quitte la citadelle de Katapigone.
Gason Authienoüs salue les Sages. Ils lui répondent avec une politesse un peu forcée qui montre bien leur scepticisme.
Mais le jeune Seigneur-guerrier part confiant, comme d'habitude. Il laisse derrière lui la serre du tranquille jardin secret pour une nouvelle et fantastique aventure.
En réalité, il ne sait pas bien ce qui l'attend. La tribu des Reulous est nombreuse et motivée. Et son roi, Ylêpartijuskapak, a déjà rallié les autres tribus du désert en prévision de l'ultime rencontre avec les Orchidiens.
L'apparition du roi à ses troupes soulève un enthousiasme général, qui ne souffre d'ailleurs aucune contestation.
Deux cents mini-poitrines scandent "Reulou ! Relou ! Relou ! Relou !" pendant que les armes frappent les boucliers.
Ylêpartijuskapak, gonflé d'orgueil, sent l'heure de son triomphe toute proche.
Le long et difficile voyage commence pour les petites jambes des Orchidiens, à travers les étendues de sable fin et sec. La belle arrière-saison berckoise couve l'armée d'un soleil généreux, mais la marche est ardue dans ce sable trop fin et trop sec...
Pendant ce temps, la dimension secrète du Mage Antonitali est toujours aussi active.
- Antonitali : Cet Oeil-de-Faucon est parfait. Vous pouvez l'expédier. Faites-le livrer au même endroit que le saphir blanc et les améthystes d'hier.
- Le savant : A ce propos, le Service Après-Vente reçoit beaucoup d'appels concernant le saphir blanc. Les gens se demandent à quoi il sert, quelles sont ses vertus...
- Antonitali : Ecoutez, le jour où nous-même nous le saurons... Nous les rappellerons.
- GRRROAROUAFOUAFOUAFGGGGJJJJJJZZZZGGRRR !!!
- Le technicien : Vilain, le quartz, vilain !
- Antonitali : Laissez-le dans sa cage encore une journée, il va se calmer tout seul.
- GGGRRRRRJJJJZZZZZZ !...
- Pippot : Maître, le Cristal d'Observation des Mondes nous parle.
- Antonitali : Oui, je vois ça... Il se passe de grandes choses chez les Orchidiens, on dirait.
- Pippot : Gason Authienoüs marche dans le désert à la tête de trois légions... Autant dire, pas de quoi casser trois pattes à un canard !
- Antonitali : Gason n'aura pas la partie facile contre les Reulous... Il faut se préparer à intervenir.
- Pippot : Il ne tient pas en place, celui-là ! Bon, je vais voir à la ménagerie s'ils ont quelque chose de potable.
- Pippot : Bonjour... J'aurais besoin d'un animal magique. Un un truc qui impressionne un peu mais qui ne mord pas la main qui le nourrit, pas comme les pingouins de la dernière fois !
Quelques jours plus tard, les Orchidiens atteignent le mausolée du Poisson d'Or. Ils découvrent horrifiés qu'il a été profané et que le maléfique poiscaille a été mis au jour par les Reulous. Mais Ylêpartijuskapak semble avoir voulu le laisser sur place, en vue de s'en servir plus tard. Ce qui monte qu'il a résolu d'étendre son empire jusqu'à cette vallée lointaine. Mais Gason Authienoüs et les siens ne trouvent aucune garnison ennemie dans les environs, pas même de guetteurs.
Gason commence par enfouir à nouveau le Poisson d'Or, dans un caveau creusé dans le sol et soigneusement recouvert. Après quoi, il fait reconstruire la pyramide de sable à proximité, laissé comme leurre.
Il faut reprendre la route. Gason choisit la plus inattendue, celle qui va lui faire contourner les territoires contrôlés par les Reulous, jusqu'à le rapprocher de la mer.
En chemin, il rencontre à nouveau l'équipe de biologistes du Sasgarion, commandée par le Professeur Laoner. Ce dernier leur apprend qu'ils ont aperçu un étrange animal dans les dunes...
- Gason : Une mini-panthère ? Euh, ça existe, ça ?
- Laoner : Ce serait une découverte extraordinaire. Une autre espèce miniature que la nôtre, pensez donc ! Cela dit... Pourquoi une panthère et pourquoi ici ? Nous cherchons à comprendre... Déjà, il faut la retrouver.
- Gason : Une panthère miniature... Comme c'est mignon !
- Laoner : Nous avons encore peu d'indices... Mais pour aussi petite qu'elle soit, elle reste d'une taille tout à fait inquiétante pour nous ! Je ne me risquerais pas à lui chatouiller le museau...
Le lendemain soir, l'avant-garde orchidienne a la chance d'effectuer une observation très directe du phénomène...
La bête s'est éloignée, entourée de mystère...
Gason ne sous-estime pas le danger. A la halte suivante, il fait fortifier son camp, avec les moyens du bord.
La journée s'achève sans autres incidents. La nature est belle et calme. Pas un seul Grand n'a été aperçu depuis le départ de l'armée. C'est la meilleure période pour aller faire la guerre loin de chez soi.
INTERLUDE
Et voici : Le poulet au Maroilles !
C'était : L'INTERLUDE
Merci
Le périple des Orchidiens les entraîne dans des contrées inconnues. Leur cheminement est encore plus pénible que prévu. Les mini guerriers doivent creuser des passages escarpés dans les falaises de sable.
Mais au bout de ces épreuves, la récompense : L'arrivée dans un pays un peu plus hospitalier, mais tout aussi méconnu.
Il s'y trouve pourtant des habitants, essentiellement des nomades du désert. Mais pas des masses. Les gérants de ce plaisant troquet n'ont pas vu de clients depuis trois bonnes semaines...
Aussi sont-ils bien surpris quand un officier orchidien vient leur faire une réservation pour 98 personnes dans une heure environ.
Un nouveau campement militaire est installé. L'armée vient d'entrer dans le pays fréquenté par les Reulous. La gouvernante de Gason, qui a tenu à faire le voyage pour s'occuper de son grand garçon, veut absolument lui faire prendre un bain pour qu'il soit présentable au cas où la bataille aurait lieu le lendemain.
Cette halte est bienvenue. Les orchidiens peuvent manger, se reposer. On leur avait dit "engagez-vous, vous verrez du pays et vous ferez du sport dans une ambiance de franche camaraderie". C'est bien beau, mais le pays, on le voit quand même mieux quand on s'arrête un peu. Ils s'arrêtent quatre jours pour reprendre des forces et collecter des informations sur l'importance et la localisation des forces ennemies.
Le moment de la rencontre est proche. L'heure de vérité aussi.
A SUIVRE
votre commentaire -
11-07-2013
Résumé de l'épisode 1 de Gason et les sablonautes :
Pour avoir aimé et épousé en secret (donc, sans dot !) un garçon de la haute noblesse orchidienne, Gason Authienoüs est banni astucieusement, de façon à ce que ça ne fasse pas de vagues. Il est supposé parcourir l'immensité des dunes de la Baie de l'Authie pour retrouver le légendaire Poisson d'Or, qui doit protéger la cité de ses ennemis en marche. Une quête à priori illusoire, impossible, mais Gason en fait un enjeu très personnel, au nom de l'amour.
Et voilà qu'il le trouve, le fameux poiscaille ! Mais est-il vraiment magique ?
Et si oui, de quelle sorte de magie est-il fait ?
Un léger doute s'installe dans la Communauté des Sablonautes, nos mini-aventuriers orchidiens...
Une fois la chose identifiée et prise en charge, se posa la difficile question du retour. Ils avaient tant et tant erré pendant cinq semaines, qu'ils ne savaient plus par quel chemin retourner vers le doux jardin qui abritait le paisible pays d'Orchide, là bas, vers l'infini, à Groffliers.
Gason et son frère Yadêmokyblès organisèrent des patrouilles de reconnaissance pour découvrir la route à suivre.
En vérité, partout où ils allaient, les mini-gens ne reconnaissaient plus rien. C'était à se demander même s'ils étaient encore sur la Côte d'Opale...
Des épreuves périlleuses les attendaient. Certains n'y survécurent pas.
Et puis, par un beau matin très chaud, et en réalité très orageux, ils débouchèrent sur une clairière où les attendait cette fois un bien curieux prodige...
- Yadêmokyblès : Prends garde, mon frère ! Un étrange animal est devant nous !! Par la Déesse Authiemahon, il est monstrueux !!
- Yadêmokyblès : Orchidiens, à moi !! Formation de la chenille qui redémarre !!
- Gason : ...Euh...
- Yadêmokyblès : La créature ne semble pas être vivante. Ou bien elle dort...
- Gason : Sans blague... Dites donc, les cerbères, vous ne croyez pas que vous en faites un peu trop ?
- Yadêmokyblès : Et ça, c'est quoi ?
- Gason : Encore un de ces déchets laissés par des sagouins de Grands... En même temps, l'orage approche et cet objet nous assure un abri.
- Un orchidien : Beuark ! Il en reste ! On va coller...
- Gason : J'aime mieux coller dedans que d'être dehors quand la grêle tombera... Allez, on entre !
- Voix d'un orchidien : Oooh ! Il y a de la lumière au fond !
- Yadêmokyblès : Bin mince, alors... C'est quoi, ce truc ?
- Gason : La canette de soda est une porte vers un autre monde...
- Yadêmokyblès : C'est un peu idiot, non ?...
- Gason : Non... Euh, ça doit être de la magie...
- Gason : Prenez garde ! Quelque chose est en train d'apparaître !
- L'individu : Voilà donc les présomptueuses petites personnes de la lointaine Orchide, les "Aventuriers" ! Peuh ! Qu'ils sont donc laids et sales ! Vous êtes de gauche, hein ? Qui croyez-vous être pour oser mendier les faveurs du divin Antonitali ? En êtes-vous dignes, seulement ? Le méritez-vous ? Je ne vois que des pouilleux saisis d'une pesanteur moite, des asticots qui exhalent l'inculture crasse et l'immaturité fière ! Petits lourdauds bâtards, orgueilleux et suffisants que vous êtes !!
- Antonitali : Assez, Pippot ! Laisse-nous !... N'ayez pas peur, il vous teste. Soyez les bienvenus dans cette dimension intermédiaire, mes amis. Je suis Antonitali, mais je n'ai rien de divin. Je suis l'Elu de ce petit monde secret, dont vous avez si bien su trouver l'entrée.
- Gason : C'était pas bien difficile. Si on pouvait entrer dans tous les mondes secrets comme ça...
- Antonitali : Ne croyez pas que les choses soient aussi simples ! Je sais qui vous êtes, Gason Authienoüs, et c'est le Destin qui vous a amenés ici, vous et vos gens.
- Gason : Vraiment ? Tout ce que nous demandons au Destin, c'est de nous aider à rentrer chez nous...
- Antonitali : Ouiii ! Avec cette petite saloperie de Poisson d'Or ? Je suis au courant ! C'est mon boulot de tout savoir.
- Gason : Que savez-vous du Poisson d'Or ?!?
- Antonitali : C'est un leurre, un faux-semblant, qui ne protègera pas votre cité. Et d'ailleurs... Je dois vous apprendre quelque chose... Disons, pour faire simple, que votre jeune amant Amnésiaque, que vous connaissiez si mal, a révélé il y a de cela deux jours l'aspect le plus tourmenté et le plus instable de son âme : A la tête d'une bande de jeunes bourgeois ivres et désoeuvrés, Il a foutu le feu à votre belle cité et en a ouvert les portes aux barbares.
- Antonitali : La panique s'est emparée des habitants qui ont fui dans les mini-Etats voisins. Rien n'a pu arrêter cette folie collective. Les destructions et les pertes sont immenses. Votre belle Orchide est morte, mon ami. Brûlée, investie, pillée et abandonnée.
- L'Archonte Pouffias : Aaargh ! Toi aussi, mon fils !...
- Amnésiaque : Ne m'en veuillez pas ! Tout cela na jamais existé !
- Gason : ...Euh... Mais... Mais c'est horrible, ce que vous nous dites là...
- Yadêmokyblès : Nous n'avons plus de cité ?!...
- Antonitali :
Amis errants et misérables, comme je vous plains !
Tout ce courage et cette volonté déployés en vain !
Ces souffrances qui ne laissent que du vide dans vos mains !
Et vous tombez de haut, trompés par un sort malin !
Votre Poisson d'Or était une illusion perfide héritée d'âges anciens ;
Mais son énergie latente n'attendait qu'un meilleur lendemain...
Attention, vous marchez sur mon nuage, là...
- Antonitali : Croyez m'en, il faut vous en débarrasser. Annulez le sort en cachant l'objet de la lumière de l'astre rayonnant du jour qui fait éclore la vie, et dont les différents aspects avec les autres planètes permettent d’avoir une indication sur les facilités et les difficultés que l’être humain a pour intégrer sa personnalité.
- Gason : Le soleil ?...
- Antonitali : Le ?... Oui, c'est ça. Excusez du peu, mais votre aventure a du sens, un sens très profond. Vous trouverez ici, si vous le désirez, un refuge sûr pour vous aider à le comprendre au fond de votre noble coeur. Oubliez ce mauvais symbole et son funeste prodige. Je vous fais visiter ?
- Antonitali : Entre autres choses merveilleuses, je voudrais vous montrer notre laboratoire. Ici, nous étudions les vertus des plantes et en tirons toutes sortes de médecines nouvelles et douces. Les plantes, chers amis, ont beaucoup à nous dire !
- La plante : Je veux pas ! Non ! Non ! Non !
- Antonitali : ...Bon, celle-ci appartient à une espèce un peu butée... Elle agit sur la constance et la force du caractère et aide à y voir clair pour la prise de décisions. Eh bien voyons, rattrapez-là !
- Antonitali : ...Comme vous le voyez, nous travaillons pour le bien de tous. En même temps, la demande est forte dans tous les mini-mondes et ça nous arrange bien : Ici, ça a beau être une dimension enchantée, les loyers sont chers !
- Gason : Tout cela est bien joli, mais ce qu'il faut, c'est un autre symbole, capable de remotiver mon peuple et de l'aider à avoir confiance, pour tout reconstruire !
- Antonitali : Je vous y aiderai. Votre volonté est d'abord de retourner là-bas, je vous approuve. Notre soutien vous est acquis, Gason Authienoüs. Et sachez qu'à l'instant où vous le désirerez, où que vous serez, une canette de soda magique apparaîtra pour vous mener jusqu'ici.
- Antonitali : J'ai confiance. Vous saurez trouver un chemin et, au bout de ce chemin, une place dans ce monde trop vaste. Commencez à faire le tri, débarrassez-vous de ce qui vous pèse dans votre ancienne vie comme on enlève une vieille peau. Et votre nouvelle peau vous aidera à mieux appréhender le cours des choses. Je sais, vous auriez préféré un avenir cool dans le silence et le refoulement, plutôt que pas d'avenir du tout, mais ce n'est pas cela qui vous est promis... D'autres mondes vous attendent, et une autre sorte de gloire bien plus utile et durable...
- Gason : Pourquoi tant de désastres ? Pourquoi tant de douleurs ?
- Antonitali : Parce qu'il fallait en passer par là. Maintenant, filez, et faites votre office. Nous nous reparlerons bientôt en amis francs et sincères.
- Antonitali : Bonne chance à vous tous !
- Pippot : C'est ça, barrez-vous.
Gason Authienoüs et ses compagnons ne savaient plus quoi faire. Rentrer pour retrouver des ruines ? Pourquoi pas, si la volonté de tout reconstruire pouvait les animer... Et puis les familles, les amis, ou ce qu'il en restait, les attendaient.
Par chance, ou peut-être par la discrète et magique entremise d'Antonitali, ils rencontrèrent à nouveau les Arrochelliens. Le retour en serait donc facilité puisqu'il se ferait par les airs.
Au cours de leur dernière nuit dans le désert marin, les mini-gens dormirent peu, trop occupés qu'ils étaient à réfléchir au sens de leur aventure, si jamais il y en avait un. La conclusion du sage tonton Chantalladçouss était sans appel :
- Chantalladçouss : Il faut suivre le conseil de ton hôte le magicien, mon neveu. Tu dois te débarrasser du Poisson d'Or pour nous aider à tourner cette page noire. La magie, tu vois, quand ça commence à partir en sucette, il vaut mieux pas se péter les noyaux avec et vite passer à autre chose.
- Gason : Ainsi sera fait. Dès demain et je sais déjà où. Et avec votre aide, Professeur, si vous le voulez bien...
- Gason : Trois mai, trois juin, trois juillet, voici les trois dates essentielles de cette belle histoire qui n'a pas de début ni de fin, et dont le souvenir incrédule et douloureux doit être livré aux aléas de la nature... Allez-y, les larbins, tirez sur la corde et conjurons ce mauvais sort !
Le mausolée fut abandonné au silence et à la vie sauvage. Mais ce n'était pas aussi simple et Gason Authienoüs n'avait pas choisi ce lieu, connu de lui et de ses compagnons seuls, par hasard. Ils pouvaient garder, et pour longtemps, un oeil discret et vigilant sur cette vallée et ce qu'elle contenait.
- Antonitali : Le Poisson d'Or est déchargé de son influence néfaste, je le sens... Le vent du Sud, celui qui caresse les falaises normandes et les marais du Marquenterre, me murmure que Gason Authienoüs nous reviendra bientôt, une fois qu'il aura restauré l'espoir en Orchide. Pippot, tu prépareras 37 chambres et tu appelleras le traiteur.
- Pippot : Maître, les candidats au poste de documentaliste sont arrivés. Ils sont quatre.
- Antonitali : Parfait ! Justement, je me disais que, vu les 130 ans d'arriérés que nous avons accumulés dans notre gestion documentaire, on ferait mieux de les embaucher tous !
Une forme vie continue sa route et propère au ras du sol, sur ces rivages riches de tant d'aventures insoupçonnées, au sud de Berck-sur-Mer, là où des petits êtres se disent tous les jours "Il faut bien qu'on vive, il faut bien qu'on boive, il faut bien qu'on aime, il faut bien qu'on meure"...
Si nous, les Grands, nous arrivons à prendre le temps de voir et d'écouter, nous les verrons peut-être un jour. Et cela vaut pour tous les mondes, ceux qui sont à l'air libre, ou ceux qui sont en nous.
FIN
votre commentaire -
19-05-2013
22 juillet 2013
A Berck-sur-Mer, c'est déjà l'été.
Dans ce jardin proche de la ville qui abrite les peuples miniatures du ch'Nord, de nouvelles complications se préparent.
Le jeune seigneur orchidien Gason Authienoüs a épousé en secret, donc sans dot, Amnésiaque, le fils de l'Archonte Pouffias. Ce dernier obtient du Sénat le bannissement de Gason. Mais pour désamorcer le ridicule de cette situation qui rejaillit sur sa famille, l'Archonte présente cet exil comme une mission héroïque : il s'agit de retrouver dans la baie d'Authie le légendaire Poisson d'Or, dont les arêtes magiques permettent de fabriquer des lances qui atteignent toujours leur cible.
Or, c'est le moment pour le doux pays d'Orchide de se réarmer, car les hordes barbares synoennes sont de nouveau en train de traverser le champ voisin, en masses hirsutes et revanchardes.
La grande nouvelle fut annoncée, ainsi que la mobilisation générale en prévision de l'invasion, redoutée dans les prochains mois.
Les guerriers orchidiens étaient un peu rouillés après de longues années de paix. Ils reprirent l'entraînement avec un peu de mollesse.
Tout le monde croit à cette mission prodigieuse et Gason aussi. Il va mettre tout son coeur dans l'accomplissement de la Quête qui lavera son honneur et lui donnera le droit de retrouver l'amour de sa vie.
Quant au chaffouin Pouffias, il se dit qu'il est débarrassé du jeune nobliau pour un bon moment...
Fin juillet, Gason et ses valeureux compagnons quittèrent donc l'Orchide et le Jardin pour une longue et périlleuse traversée des dunes.
Gason était entouré de son oncle, le sage et vieux guerrier Chantalladçouss, de son jeune frère l'intrépide Yadêmokyblès, surnommé Le Mini-Lion Noir, et de son timide cousin Moralambès, surnommé Le Pessimiste Pâle, ainsi que de tous les chasseurs-guerriers, serviteurs, paysans et autres grouillots de sa Maison.
Ils connurent des jours durant des aventures étonnantes qui mirent leur courage à rude épreuve.Un matin, Yadêmokyblès vint avertir son frère que sa patrouille avat fait une découverte étrange.
Nos aventuriers encerclèrent ce qui leur sembla être une grosse chenille rose. C'était en réalité un élastique pour cheveux à priori féminins. Mais ils n'avaient encore jamais rien vu de tel.
...D'ailleurs, le truc n'était même pas comestible.
Ils trouvèrent certains de ces déchets abandonnés par des Grands peu soigneux. Le lait est pourtant bon pour la santé, mais quid de l'intelligence et du civisme ?...
Pour le mini-peuple d'Orchide, le lait avait, tout comme les poissons imaginaires, des vertus magiques. Ils se prosternèrent donc devant cette apparition bien peu écologique.Une bonne Quête légendaire qui se respecte doit s'accompagner de hauts faits d'armes. Gason Authienoüs décida donc d'attaquer en passant un fort qui appartenait à une famille rivale, à la lisière du monde connu.
Le haut fait d'armes fut rondement accompli, au terme d'une courte charge héroïque. Mais le fort semblait déjà abandonné depuis des mois.
Mais il arriva aussi à nos héros de livrer bataille contre une mini-tribu de mini-barbares très-très mini-hostiles.
Le tiers des hommes de Gason Authienoüs fut méchammment assommé, mais il remporta la victoire.
Ils découvrirent ensuite un lieu abandonné et sinistre, mais il leur parut magique vu au ras du sol...
Ils ne furent dérangés que par un con qui s'amusait à se prendre en photo dans les glaces. Mais ils surent rester discrets...
Ils rencontrèrent un jour une mission scientifique du Sasgarion, conduite par le Professeur Laoner, qui était un grand savant, un biologiste réputé.
Quand le savant entendit Gason lui parler avec fougue et conviction de la Quête du Poisson d'Or, il ne se moqua pas de lui, mais expliqua tranquillement qu'il pouvait chercher longtemps...Chantalladçouss intervint :
- Nous savons que le Poisson d'Or n'existe pas vraiment.
- Aah bon ? ! S'étonna Gason.
- Mais, poursuivit le vieux sage, cette Quête a une portée et une valeur bien plus grandes ! Elle nous enseigne des choses sur le courage, le mérite et la suite dans les idées !
- Mais qu'est-ce qu'on fout là, alors ? Demanda Moralambès.
Un soir, au coin du feu, Gason se laissa aller à la nostalgie et au découragement. Devait-il remettre en question sa Quête déraisonnable du Poisson d'Or et rentrer piteusement en Orchide ? Le Sénat lui permettrait-il seulement de rentrer ?... Troublé, il écrivit une lettre à son ami Amnésiaque, qui ne pourrait jamais la recevoir faute de services postaux dans ce désert infini...
LA CHANSON DE GASON AUTHIENOÜS
(A peu près, plus ou moins, sur l'air de "Parler à mon père", de Céline Dion...)
"REV'NIR EN HIVER"
Je suis venu jusqu'ici
Sans être vraiment sûr de moi
Mais on me l'avait bien dit
Le Poisson d'Or n'existe pas.
C'était en juillet dernier
La saison étant ce qu'elle est
Un jour, il faut bien rentrer
Bredouille, ou de gloire comblé
Mais l'histoire n'est pas finie !
Tout c'qui brille sera pour lui !
Il faudra...
Rev'nir en hiver.
J'ai trouvé dans ce pays
D'eau salée, de vent, de sable
Une autre sorte de défi
Qui me semblait raisonnable
Auras-tu de l'impatience
De me revoir les mains vides ?
Va-t-elle nous tuer, l'absence,
Si je vais où on me guide ?
Si je veux te mériter !
Il faut savoir renoncer !
Je devrais...
Rev'nir en hiver.
Je dis "stop" aux coquecigrues !
Aux délires et aux misères
Je veux être utile, vois-tu
Et garder les idées claires.
Au retour de ma Quête
J'espère pour nous et pour toi
Une vie cool et sans défaites
Juste un peu nous suffira
Pour un rêve aussi parfait !
Je pourrais, si j'le voulais !
Je pourrais...
Rev'nir en hiver...
Je pourrais...
Rev'nir en hiver.
Ils poursuivirent leur chemin vers la baie baignée de brumes matinales.
...Qui se dissipèrent vite. Donc arrêtez de dire qu'il ne fait jamais beau dans le Nord-Pas de Calais !
Leur périple devint de plus en plus harassant. Cinq semaines étaient passées et tous rêvaient de rentrer...Et soudain, sur quoi ne tombèrent-ils pas ?!?...
Etait-ce réellement le poisson mythique tant recherché qui allait permettre aux Orchidiens de retourner chez eux glorieux et graciés ? Ou bien était-ce juste un stylo perdu par un Grand qui l'avait acheté un an plus tôt dans la boutique Pylones de Beaubourg ?...Vous le saurez bientôt...
Peut-être.
votre commentaire -
Le triomphe de Gason Authienoüs après la victoire d'Opoponaxos.
Bientôt, en mai à l'occasion d'un tournage en extérieur à Berck, arriveront de nouvelles aventures de Gason et les Sablonautes.
votre commentaire