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         Réfugiée dans la château de Pimsford, Clématitsia Mouettovna passait en revue sa vie et ses névoses.

     

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       Il y avait eu d'abord le mariage de convenance et d'amitié avec le capitaine Moulefritorov. Ils étaient bien jeunes alors, mais ils ne s'étaient jamais vraiment compris. 

     

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       Puis était venue la rencontre avec l'énergique et ambitieux Comte Bernache Oyatoviche Calogine et la chute doucement consentie dans un adultère rapidement public... Et ensuite la mort suspecte du capitaine, son mari, lors d'une bataille contre les Eléboranais.

     

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       Clématitsia n'avait pas un seul instant résisté au pouvoir de séduction et à la présence envahissante de Bernache Oyatoviche. D'ailleurs, résister à quoi que ce soit, elle ne savait pas faire.

     

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       Enfin veuve, je veux dire enfin libre, Clématitsia pouvait épouser Bernache Oyatoviche, dont le pouvoir et le besoin de respectabilité s'accroissaient. D'abord ministre de l'Intérieur, il devint très vite ministre de Tout dans le royaume de Casteigne, situé au centre du Jardin des mini-nations.

     

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       Ce fut pour Clématitsia une période faste, pleine d'honneurs et de fêtes. 

      

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       Issue d'une des plus riches et des plus hautes familles casteignanes, elle avait ouvert à son amant son fabuleux carnet d'adresses, dans lequel le ministre virevoltait à la conquête d'alliances nerveuses et souvent éphémères. Après quoi courait-il donc, puisque le pouvoir, il l'avait déjà ?

     

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       S'appuyant sur une frange de l'armée qui ne concevait la vie que dans l'action permanente, il était devenu plus dictateur que ministre, presque plus roi que le roi. Entre surnoms u'on lui décernait respectueusement, son préféré était "Le Lion du Potager".

     Autoritaire mais hypersensible, liberticide mais libertin, amant fougueux mais maladroit, Bernache Oyatoviche croquait son destin à pleines dents en oubliant parfois que le destin pouvait s'écrire à deux. Sa future épouse avait une existence bien physique, tout près de lui, mais elle semblait tellement abstraite dans son esprit...

     Clématitsia, elle, n'aspirait qu'au bonheur, même le plus simple et le plus rustre.

     Mais le bonheur se faisait bien attendre. 

     

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      Déjà, à l'époque de sa double vie, Clématitsia Mouettovna, s'était trouvée une compensation surprenante, mais qui faisait, en revanche, le bonheur des pâtissiers du royaume. 

    Bernache Oyatoviche ne voyait pas la mélancolie saisir sa douce compagne à l'estomac. Il ne pensait, sitôt une guerre terminée (et souvent perdue), qu'à préparer la prochaine.

     


     

     Les citoyens résistaient, chacun à leur manière, à l'emprise que Bernache Oyatoviche exerçait sur leur vie quotidienne. Il savait qu'on le moquait dans les cabarets, mais il tolérait cette nécessaire soupape de sécurité. De temps en temps, par surprise, il sévissait durement. Cette imprévisibilité entretenait la peur, et donc la paix sociale.

    On disait, par ailleurs, que lorsqu'il était  jeune officier, il avait eu pour maîtresse toutes les chanteuses qui aujourd'hui réjouissaient les caves faussement clandestines, avant de les plaquer au même rythme échevelé. Il avait même voulu chanter un truc du style "J'aurais voulu être un artiste", ou bien "une hôtesse de l'air", enfin je ne sais plus... Mais il avait mis en avant sa carrière militaire et politique et tout sacrifié pour ça.   

     

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    - Ooooh Tyrrrran, tu m'attires, tu me tires et tu te tires à tire-d'aileu !

     Tyran de terrrrreur, chuis ton territoire et ne suis plus demoiselleu !

     Trrrrouble Tyran, rattrapé par une trrrriste Guerre des Trois et de pires victoireu !

     Trrrraître Tyran, et ta poulette trop belle, vous me faites frrrroid, que va dire l'Histoireu ?

     

     Moi, j'ai mon prrrropre Tyran dans le coeur, c'est toi mon Public, ici dans le parterrrrreu !

     Et je crie, TRRRREMBLE, TYRAN !! Car le monde s'écroule quand il devient militairrrreu !

     Oooooh Tyrrrran, tu m'attires, tu me tires et tu te tires à tire-d'aileu !

     Trrrrop perdant Tyran, pour vaincre contre toi, il faudra que je sois...

     PARMI LES REBELLEU !!!

     

     

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     (Sur l'air de "I am what i am", de Shirley Bassey, musique interprétée par le London Symphony Orchestra :

     

    "Miam, tu es my miam !" - Bon,  ce qui va suivre, c'est pas de la grande poésie... Mais rappelons que Clématitsia Mouettovna était jusque là une jeune fille riche et gentille constamment dépassée par les événements, à qui on n'avait jamais demandé son avis sur quoi que ce soit. Elle commençait tout juste à exprimer ce qui était en elle.)  

     

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    Miam... Tu es my miam...

     Toi, Chocolat... Mon seul ami... 

      

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    Les hommes, ça vient et ça passe, mais toi tu restes

    J'me gave et j'oublie !

    Amour de Pim's au napage noir qui craque

    Gênoise !

    Chérie qui me fait fondre sur place 

     

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    Miam, tu es my miam

    Toi, Chocolat, tu sèches mes larmes ! 

     

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    Miam, tu es my miam

    Dérivatif indispensable

    J'me paye des reflux gastriques

    Quand j'abuse des bonnes choses de la fabrique !

     

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    Le monde, autour de moi peut bien s'effondrer

    J'aurai !

    Déjà mille Pépitos de côté

    Miam

    Tu es my miam

    Toi, Chocolat, tu sauves mon âme !

     

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    Miam

    Tu es my miam !

    Toi, Chocolat

    C'est pour la vie ! 

     

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    Roule !

    Au fond de ma gorge

    Prends-moi sans efforts

    Mais laisse-moi fine !

     

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    C'est toi !

    Ma religion, mon hérésie, et je ne grossis jamais

    Veau d'or !

    Ou de cacao, connais-tu mon secret ?

     

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    Miam

    Tu es my miam !

    Roi Chocolat !

    Mon ami qui ne fait pas mal...

     

    MY MIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

     

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     AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 

     

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      AAA-AM !!

     

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     Fort de Lombricbourg, 14H00.

     

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     -       Le soldat : Votre Excellence, le Général Potch... Potlech-jeff... Petochef... Euh, Plotefess, P-Pooooo.... Hhhh, enfin, il vous attend dans le bunker, au niveau - 4... Votre Excellence. 

     

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    -      Bernache Oyatoviche : Bonjour, Fédor Potjevleeschowski !

    -      Général  Potjevleeschowski : Bonjour, Bernache Oyatoviche. Comment êtes-vous venus ? Quelle imprudence !

    -      Bernache Oyatoviche : Par la route secondaire, elle est encore libre. Quelle est votre situation ?

    -      Général  Potjevleeschowski : Libre, elle ne va pas le rester longtemps, à mon avis...

     

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     -      Clématistia Mouettovna : Haaaa !!! Bernache Oyatoviche !!! Où êtes-vous ??? 

     -      Gustav Pims : C'est moi qui vous sauverai !! Général ! Où est votre tunnel ?

     -      Général  Potjevleeschowski : L'escalier ! Tout le monde vers l'escalier !!

     

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     -      Bernache Oyatoviche : A moi les gardes !! Rattrappez-les !!

     

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     -      Bernache Oyatoviche : Haaaa !!

     

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     Cette journée pleine d'imprévus allait s'achever. Lombricbourg était prise, et l'Empereur allait pouvoir s'y installer, dès qu'elle aurait fini de refroidir...

     

    Les survivants du bunker marchèrent deux longues heures dans le tunnel jusqu'à enfin retrouver la lumière du jour, dans le creux d'une souche au pied de la haie qui séparait le Jardin du champ voisin.

     

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    Gustav Pims et le général casteignan convinrent que la journée avait été assez pittoresque et dramatique comme ça.

    Il décidèrent de former ensemble un convoi pour guider les civils vers une zone plus sûre, les protéger des oiseaux picoreurs et des petits mammifères ou batraciens insectivores qui auraient pu rôder dans cette région périphérique et inhospitalière. La nuit allait tomber, c'était le moment où jamais pour ces gens d'être solidaires. Ensuite, chacun regagnerait son camp.

     

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     Un peu à l'écart du groupe, Clématitsia venait, le coeur serré, de prendre une décision, la première de sa vie. Navrée et consternée de décevoir Gustav, en plus d'avoir indirectement causé le malheur de sa maison, elle lui annonça qu'elle rentrait en Casteigne. Bernache Oyatoviche était mort, elle était libre de faire le point...

     Gustav respecta son choix. Mais il se disait aussi que si l'armée impériale envahissait la Casteigne, il ne tarderait pas à la revoir... D'ici là, elle aurait l'esprit plus clair et  serait disponible pour être enlevée une seconde fois !

     

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    -      Bernache Oyatoviche : Oh-oh !... Eh !...  Y a quelqu'un ?... Fédor Pochtro... Polocho... Eeeeh !!!


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  •  15 octobre 2012

     

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     " - Pourquoi avez-vous lancé la séquence ?"

    " - Je n'ai rien fait !! Le magnétogyre n'est encore qu'à 9 % !! L'activation vient de l'extérieur ! "

     

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     " - La surcharge est hors de contrôle !! "

     

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     " - Evacuez le labo !! "

     

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     BAAAAAANG !!!

     

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      -      Patricia Maquette : HHHHHHH !!! Lumière !!

     

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     -      Hugues Maquette : Mmmmm... Qu'est-ce qui t'arrihhhhve ? Le bébé pleure ?

    -      Patricia : ...Le bébé ? Je l'entends pas bien, il ne sortira que dans 4 mois...

    -      Hugues : Je m'entraînais... Mmmmmqu'est-ce qui nous vaut ce réveil en sursaut 4 heures avant ma prise de service ?

     

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     -      Patricia : J'ai fait un rêve bizarre... Un peu farfelu et traumatisant.

     

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     -      Hugues : Hh-hhhhhhhhhh... Et ça finit comment ?

    -      Patricia : Normalement. Avec le mot "Fin".

     

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     -      Hugues : Génial. Alors, on peut aller se coucher... Bonne nuit ma chérie. Lumière.

     

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     -      Patricia : ...?...

     

    LE MESSAGE DE LA MEDIUM

     

    Avec, en invités vedettes :

     

    Patricia MAQUETTE

    Edmond GELAGNAC

     

     A bord du Sasgarion, 29 janvier 2016 - Unité expérimentale de haute sécurité, niveau D, 7h56

     

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     -      Attention, attention ! Evacuez la zone de test !

     

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     -      Colonel Salicorne : Franchement, quelle drôle d'idée... Si nous n'utilisons jamais les boîtes de conserve des Grands, c'est qu'il y a une raison !

    -      Professeur Chardonville : Ha ! Ha ! Oui, mais quand Gecko 8 a repéré ce sac à provisions oublié dans la station Vélib', c'était trop tentant. Gélagnac voulait absolument tester sa méthode d'ouverture par explosions dirigées. 

    -      Colonel Salicorne : C'est le Sasgarion qu'il vaudrait mieux diriger ! Il va faire grand jour et nous ferions mieux d'aller nous cacher dans le bois. Nous sommes à Vincennes et ce coin est infesté de Grands capables de se promener par tous les temps, même avec 30 gcm de neige !

     

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     -      Professeur Gélagnac : Nos équipes ont bien avancé. Nous pourrons utiliser les boosters de stabilisation à demi-puissance pour quitter la zone dangereuse.

    -      Professeur Argawaen : Il ne faudra pas trop forcer sur la mécanique malgré tout. Ni sur l'électronique. Ce froid a fait des dégâts bien inattendus dans nos systèmes. Nous avons frôlé la catastrophe.

    -      Gélagnac : Que cela ne nous empêche pas de nous détendre ! Ces délicieuses mini-saucisses réconforteront l'équipage et ça va nous changer de l'ordinaire !

     

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     -      Ici la Sécurité. Nous sommes prêts pour le tir... Mise à feu des charges !

     

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     -      Oooooooooh !!!

     

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     -      Gélagnac : Pas mal, hein ? Bon, c'est peut-être un peu coûteux et compliqué...

    -      Chardonville : Euh... Franchement, j'en vois pas l'intérêt... Avec ce système, on va toujours  perdre au moins la moitié du contenu.

    -      Gélagnac : Oui, oui, oui... On peut sûrement l'améliorer, mon cher ! Allez, je vous laisse ! J'ai une autre expérience en cours avec le téléporteur ! Régalez-vous mes amis !!

     

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     -          Professeur Gélagnac : Ah ! Madame Maquette… Excusez-moi encore de ne vous avoir prévenue qu’hier soir. Les réparations mobilisent presque tout le personnel technique, mais par chance, Monsieur Chardonville a bien voulu me prêter son équipe !

    -          Patricia : Ce n’est pas un problème ! Sur quoi travaillez-vous, à part le massacre des mni-saucisses géantes ?

    -          Gélagnac : Ooooh… Vous aussi, vous êtes sarcastique avec ça…

     

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     -          Gélagnac : Mais vous avez raison, c’était complètement raté ! Ce n’était qu’une petite amusette, en attendant le chargement du Magnétogyre.

    -          Patricia : …Le quoi ?...

     

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     -          Patricia : Hhhhhhhhhh !!

     

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     -          Patricia : QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE TRUC ?!?!

    -          Gélagnac : … ? Je vous demande pardon ?...

     

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     -          Gélagnac : Eh bien, c’est… Une partie du matériel que nous allons utiliser pour poursuivre nous expériences sur la téléportation, au moyen d’un catalyseur psychique. Il concentre et convertit les ondes Gamma résiduelles de la Pensée Fondatrice qui émane des habitants du vaisseau, selon la méthode employée par les Mini-Vosgiens et avec l’aide du matériel que les Orkêmyons nous ont laissé à Etretat…

    -          Patricia : Vous ne devez pas le faire ! Je sais… Je sais seulement que si vous démarrez cette machine, vous allez faire sauter le Sasgarion !

     

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     -          Gélagnac : D’où vous vient cette étrange idée ?

    -          Patricia : …Je crois que j’en ai peut-être trop dit, et vous allez me prendre pour une folle, ou au mieux, pour quelqu’un de très fatigué… Voilà… Cette nuit, j’ai fait un rêve à la fois très réaliste et très crétin.

    -          Ingénieur Détretat : Ok ! On s’y met, maintenant ?

    -          Gélagnac : Attendez… Vous m’intriguez, Madame Maquette… Racontez-moi ça…

     

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     -          Patricia : Vous vous moquez de moi à cause des mini-saucisses.

    -          Détretat : Ha ! Ha ! Evidemment !

    -          Gélagnac : Chht… Dites-moi.

     

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     -          Patricia : Eh bien, pour faire court, j’ai vu une femme qui semblait diriger l’expérience avec une machine semblable, le Magnétogyre. Il y avait d’autres gens, mai je n’ai reconnu personne. Le décor aussi était étrange, mais j’ai bien vu le nom du Sasgarion. Pour finir, il a été question d’une surcharge ou je ne sais pas quoi et tout est parti en sucette. Une explosion a détruit le laboratoire, ainsi que le village de repos qui se trouve pourtant à 4 niveaux au-dessus de nous ! Et c’est ici que ça va se passer, je veux dire peut-être aujourd’hui ! J’ai vu dans mon rêve une image du château de Vincennes sous la neige à travers la vitre, exactement la vue que l’on avait du corridor latéral quand nous l’avons emprunté !... Voilà…

    -          Détretat : …Rien que ça…

     

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     -          Gélagnac : …Etonnant… C’est juste impossible.

    -          Patricia : Je savais que vous diriez ça.

    -          Gélagnac : Non,ce n’est pas ça… Patricia, vous n’aviez jamais vu cette machine, n’est-ce pas ? Savez-vous d’où vient le nom du Sasgarion ?

     

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     -          Patricia : Oui, c’est le nom d’une célèbre biologiste qui a fait avancer la science pharmaceutique miniature au milieu du XXème siècle, mais quel rapport avec…

    -          Gélagnac : Derdrie Sasgarion, c’est le nom de ma grand-mère. Et ma mère était un grand chirurgien, aujourd’hui à la retraite. Mon arrière-grand-mère était aussi une savante renommée.

    -          Patricia : Vraiment ?

     

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     -          Gélagnac : Oui, dans ma famille, on est scientifique de mère en fille. Je suis l’exception. Ce qui est remarquable dans votre rêve, c’est qu’il met en scène des aspects inconnus d’un drame qui lui est très peu connu, mais bien réel. En 1923, mon arrière-grand-mère, Eva Sasgarion, dirigeait un programme scientifique secret pour le gouvernement montvillien, dans la colonie normande des Origines. Pour abriter les laboratoires, l’armée avait retapé un village abandonné au fond d’un jardin. Mais le village a pris feu pour une raison encore mystérieuse et une explication sommaire a été donnée aux familles des victimes. En fait, il est très possible que personne n‘avait d’explications… Ce que vous avez vu dans votre rêve, le village de repos, si on admet que votre vision est le reflet de la réalité, ce n’est pas NOTRE village de repos, mais le vrai village qui s’appelait Ipargels. Lors de la construction de la Cité Volante, j’avais proposé d’aménager ce village de repos dans la zone de loisirs, pour le confort de l’équipage. Et il a été construit à partir de photos que ma famille avait conservées d’Ipargels, disparu, donc, en 1923…

    -          Détretat : Monsieur… Vous n’allez pas l’encourager, quand même…

     

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     -          Patricia : Alors vous ignoriez que votre arrière-grand-mère travaillait sur un projet semblable au vôtre ?

    -          Gélagnac : En fait, c’est ce qui me paraît le moins facile à croire… « Sasgarion », c’était peut-être juste le nom d’Eva sur une porte… Et les plans du Magnétogyre que j’ai repris et concrétisés me viennent de l’Amirauté de l’Air. Il devait servir à l’assemblage d’un moteur supersonique. Un essai de moteur en labo est peut-être à l’origine de cet accident. Après tout, rien ne dit dans votre rêve qu’Eva faisait une expérience de téléportation. Ni que nous sommes vraiment en danger à cause de cet appareillage détourné de son usage premier.

    -          Détretat : Mais vous allez arrêter, oui ? Vous me faites peur, là…

     

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     -          Patricia : mais si ces événements se sont produits il y a 93 ans, pourquoi ai-je vu le château sous la neige ? Pourquoi ai-je rêvé de cette machine, que ce soit celle d’hier ou celle d’aujourd’hui, et quelques heures seulement avant de la découvrir en vrai ? Pourquoi moi ?

    -          Gélagnac : Parce que vous êtes concernée, j’imagine… Depuis hier soir, quand je vous ai réquisitionnée.

    -          Patricia : Vous seriez donc prêt à accepter l’idée que mon rêve puisse avoir une valeur, qu’il se rapporte à des faits ?

     

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     -          Gélagnac : J’accepte l’idée qu’il se passe quelque chose d’irrationnel qui cache peut-être une vérité scientifique à découvrir. Et j’aime cette idée ! Tout cela ne peut pas se résumer à des coïncidences. Vous avez rêvé des circonstances de la mort de mon arrière-grand-mère, bon, bin… Pourquoi, pas ?

    -          Patricia : Mais… La principale vérité scientifique sous-jacente, c’est que votre machine risquerait de faire sauter le vaisseau si vous tentez d’ouvrir un vortex, comme il est possible que ce soit arrivé à Ipargels…

    -          Gélagnac : Dans ce cas, votre rêve aurait une valeur d’avertissement.

    -          Détretat : Alors ?... On fait quoi ? 

     

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     -          Gélagnac : Je suis perplexe. Rien dans le système qui exploite les ondes Gamma qui caractérisent l’imagination ne présente un caractère aussi explosif.

     

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     -          Détretat : En même temps, les expériences réalisées à petite échelle montrent que l’ouverture d’un vortex, elle, peut provoquer de graves perturbations dans la structure de la matière exposée au flux d’arrivée. Cela affecte aussi la chimie de l’air ambiant.

    -          Gélagnac : Certes, mais notre appareillage ne peut pas développer une puissance susceptible d’atomiser la Cité Volante… Et voyez-vous, je comprends encore moins comment d’autres chercheurs auraient pu l’obtenir il y a près d’un siècle, alors qu’on ignorait tout de la Pensée… De quoi sont-ils donc partis pour arriver à un tel résultat, et avec de telles conséquences ? Cela dit, cela nous ouvre bien des perspectives et suggère bien des scénarios possibles. Patricia, vous allez me mettre par écrit votre rêve, avec le moindre détail qui vous reviendra. Alain, nous allons passer en revue tout le système. Ensuite, il faudra parler de ça au Commandant…

     

     Salle de conférence du Commandant Danlo Hédrone - 15H00.

     

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     -          Commandant Danlo Hédrone : …Récapitulons… Votre arrière-grand-mère aurait découvert la Pensée Fondatrice des Grands et elle travaillait à l’utiliser pour fabriquer un téléporteur, c'est-à-dire exactement les mêmes recherches que celles que nous avons entreprises depuis à peine 6 mois…

    -          Gélagnac : Bin oui, je l’apprends tout juste, là, de ce matin.

    -          Danlo : Votre arrière-grand-mère ?

    -          Gélagnac : …Oui, enfin, il ne faut pas rester bloqué là-dessus.

    -          Danlo : Et c’est une de vos assistantes qui vous appris ça, alors qu’elle ignorait tout, après avoir fait un rêve supposé à la fois nous informer du passé et nous prévenir d’une possible catastrophe si vous allumez votre machine infernale ?...

     

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     -          Gélagnac : Les recherches menées à Ipargels étaient gardées bien secrètes. Presque tout s’est perdu dans l’explosion de 1923. Nous marchions peut-être sur les pas d’Eva et de ses collègues sans le savoir. Tout cela, la façon dont cela arrive, est passionnant. Il s’est passé quelque chose à l’époque, et nous avons des indications crédibles pour tenter de découvrir quoi.

    -          Danlo : 31 personnes sont mortes à Ipargels parce qu’il « s’est passé quelque chose ». Et là, vous me dites que vos expériences font courir à brève échéance un danger mortel aux 286 habitants du vaisseau ?

    -          Gélagnac : Dans l’hypothèse où nous nous référons au rêve de Madame Maquette comme à une source fiable, oui, c’est probable. L’avertissement, s’il s’agit de ça, pourrait porter sur la répétition d’un drame qui s’est déjà produit dans le passé. Il semble que l’accident de 1923 soit  lié non pas à l’appareillage en lui-même mais à une intervention extérieure de même nature, mais très puissante. Une sorte de connexion étrangère intempestive, une autre source venant en conflit avec celle du labo d’Eva Sasgarion.

       

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     -          Danlo : Vous pensez aux Mini-Vosgiens ? Nous savons qu’ils étaient très avancés dans ce domaine et qu’ils savaient depuis fort longtemps ouvrir des fenêtres de téléportation d’une portée considérable. Mais ils n’existent plus. Ils sont retournés à l’état minéral et par notre faute d’ailleurs.

    -          Colonel Salicorne : Si tout danger de leur part est à priori écarté aujourd’hui, de quoi parle-t-on, alors ? D’une autre mini-civilisation prête à interagir avec nous et avec les mêmes effets destructeurs ? Comment construire des hypothèses solides sur la base d’un truc aussi irrationnel qu’un rêve qui mélange deux époques différentes ? Objectivement, ce n’est ni un témoignage concret, ni une mise en garde argumentée !

    -          Gytring : Il reste le principe de précaution.

    -          Danika : Sur quoi vous fondez-vous pour le mettre en œuvre ?

    -          Professeur Chardonville : Edmond vous l’a dit : Si Madame Maquette a vu des choses que tout le monde ignorait, et à un moment où leur utilité est manifeste, c’est qu’il s’agit d’un message à notre intention, aussi mystérieux soit-il. Il mérite qu’on en tienne compte.

     

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     -          Danlo : On peut admettre que le récepteur soit Patricia Maquette, peut-être en raison d’une sensibilité particulière. Mais qui est l’émetteur ? Un message aussi explicite est forcément conscient et intentionnel… Votre arrière-grand-mère ?...

    -          Gélagnac : Pourquoi pas. Ipargels a été détruit, atomisé, sous l’effet d’une déflagration qui a concentré une chaleur anormalement intense. La plupart des corps n’ont jamais été retrouvés. Au point où on en est, on pourrait imaginer que, par exemple, Eva Sasgarion et ses collègues auraient pu voyager ans un autre lieu ou une autre réalité, d’où ils essaieraient de reprendre contact avec nous par la pensée… A peine 93 ans plus tard.

    -          Danika : Ah bon ? Et ça lui ferait quel âge, à votre arrière-grand-mère ? Et l’idée d’une communication par delà la mort, ça ne vous tente pas ?

    -          Gélagnac : Je la garde pour la fin, celle-là. Les technologies mises en jeu et leurs effets encore largement inexplorés me font davantage espérer quelque chose de moins… définitif.

     

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     -          Danlo : Bon… Puisque tout le monde à l’air de trouver ça parfaitement normal… Admettons. Quoiqu’il en soit, Edmond, notre situation est déjà suffisamment difficile sans en rajouter une couche. La Cité Volante est posée dans la neige dans le coin le plus discret du Bois de Vincennes. Nos systèmes de navigation sont paralysés par le gel et les réparations prendront encore une huitaine d’heures. La Grande Protectrice qui habite à Joinville ne pourra pas venir jusqu’ici avec sa camionnette si nous avons besoin d’elle. D'ailleurs, nous n'arrivons même pas à la joindre ! Et en cas d’évacuation urgente du vaisseau, nos 10 Geckos suffiront tout juste à entasser le personnel, en laissant derrière nous le matériel le plus précieux. En clair, vos travaux ne sont pas prioritaires, surtout s’il existe un doute, même le plus absurde, sur leur dangerosité. Débranchez tout et contentez-vous d’investigations théoriques.

    -          Gélagnac : C’était bien mon intention.

     

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     -          Danlo : Il faudrait aussi envoyer Patricia Maquette à la Section médicale.

    -          Gélagnac : Pour disséquer son cerveau ?

    -          Danlo : Nooon ! Je veux un examen complet, physique et psychologique. Et je veux être le premier, après elle, à le savoir si elle rêve encore cette nuit !  

     

      A SUIVRE...


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  •  

    1er novembre 2012

    Résumé de l'épisode précédent : Une des passagères du Sasgarion met tout le monde en émoi en racontant un rêve qui augure de la destruction de la Cité Volante lors d'un essai de téléportation, technique nouvelle et très enthousiasmante pour le Professeur Gélagnac. Faut-il en tenir compte ? Avait-on vraiment besoin de ça ? Le Sasgarion est présentement immobilisé, endommagé par le gel, dans le Bois de Vincennes enneigé. Ce cadre romantique cache lui aussi des dangers terribles... 

     

     Poste Principal, 29 janvier 2016, 18h20.

     

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     -         Danlo : Je voudrais un rapport toutes les heures de l'avancée des réparations tant que nous serons dans cette clairière. Vous m'enverrez ce diagramme mis à jour sur la borne-com de ma cabine.

     

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     -         Danlo : Entrez. Bonsoir Patricia.

     -          Patricia : Bonsoir, Commandant.

     

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     -          Danlo : Comment vous sentez-vous ?

     -          Patricia : Un peu troublée…

     -          Danlo : Je m’en doute.

     -          Patricia : Vous voulez savoir si j’ai l’habitude de faire des rêves étranges et prémonitoires, si je suis douée d’une réceptivité exacerbée. La réponse est non et l’examen médical n’a rien décelé d’anomal… Enfin, rien qui sorte de l‘ordinaire. 

     

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      -          Danlo : Etes-vous spécialement tendue en ce moment, fatiguée ? Un état particulier de stress peut provoquer des symptômes temporaires.

     -          Patricia : A ma connaissance, mon seul état particulier est que je suis enceinte, et c’est effectivement temporaire. Je n’ai rien constaté d’autre en dehors de mon rêve. Quant à la fatigue, elle nous touche tous actuellement, mais j’ai une grande habitude de la vie à bord et je sais gérer ces fatigues conjoncturelles. Mon mari et moi travaillons sur le Sasgarion depuis son lancement en 2010, lui comme pilote et moi comme attachée à l’équipe scientifique. Nous sommes formés à examiner avec la tête froide les faits, même les plus étranges.   

     

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     -          Danlo : Je connais bien Hugues, oui, il a souvent participé à des missions extérieures. Vous faisiez tous les 2 partie du groupe de 46 personnes qui devait créer une nouvelle base à Vincennes. Mais ce beau projet me semble compromis... Je ne veux pas vous harceler, Patricia, j’essaie juste de comprendre les choses graves que vous avez vues et d'en tirer quelque chose d’utile. 

     -          Patricia : J’ai tout dit en détail au Professeur Gélagnac. J’ignore pourquoi on m’a contactée de la sorte, mais j’espère que tout cela a du sens et que ça va vous aider.

     

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     -          Danlo : On vous a « contactée » ? C’est ce que vous pensez ?

     -          Patricia : C’est la sensation que j’ai et tout le monde semble accepter cette option. Et en tenir compte. Même vous. Dans un sens, c’est rassurant…

     

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     -           Danlo : Bien sûr. Au poste que j’occupe, je ne dois plus m’étonner de rien ! Retournez dans vos quartiers et reposez-vous. Je reste attentif à tout autre… message que vous auriez à nous transmettre. Mais votre santé et votre bien-être n'en sont pas moins importants. Merci à vous… Et bonne nuit.

     

     Quartiers de M. et Mme Maquette, 23h00.

     

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     -          Hugues : Tu ne vas pas te coucher ?

     -          Patricia : J’appréhende un peu. En voulant me rassurer sur le fait qu’il ne me mettait pas la pression, le Commandant me l’a collée à donf’ !

     -          Hugues : Qu’est-ce que je peux faire ? Je suis de garde cette nuit. Alors, si tu as un problème, appelle-moi au poste de surveillance de la zone de lancement 1.

     

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     -          Patricia : Hi, hi ! Mais si j’ai encore un problème de nature onirique, je dois d’abord appeler l’autre homme qui veille sur mes nuits : Le Commandant Hédrone !

     -          Hugues : Alors, c’est moi qui vais faire des cauchemars.

     

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     -          Patricia : Va en paix ! Je vais regarder un peu la télé des Grands. Sur France 4, il y a la huitième rediffusion de « Repas de famille » des Chevaliers du Fiel, j’adore. Mes rêves seront peut-être de bonne humeur, cette fois.

     

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     « Mon Dieu ces vacances, Nénette, si tu savais ! Tu sais pas qu’il m’oblige à passer tous les étés dans un camp naturiste pour enseignants ! Et v’là-t-y pas qu’un jour on tombe sur l’Inspecteur d’académie, Mon Dieu ! A poil en plein soleil et pendant ce temps il nous parlait de la carte scolaire. Deux heures que ça a duré! Je le sais, parce que son machin qui pendait faisait cadran solaire ! Mon Dieu… Dis donc, ma grande, c’est moi !!... C’est bon, tu me captes, là ?

     

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     -          Oooh !! Patricia !!...

     -          Patricia : Hhhein ?!!

     -          C’est moi, Eva !

     

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     -          Patricia : Quoi ?! Eva ?... Vous êtes… Eva Sasgarion ?!

     -          Eva : Bin oui. Et ça fait une heure que je t’appelle.

     -          Patricia : Vous êtes vraiment l’arrière-grand-mère de… Je suis glacée, tout à coup ! C’est pas le signe du passage d’un fantôme, ça ?

     

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     -          Eva : Je ne suis pas morte. Juste… Pas tout à fait là. Ecoute-moi, je suis un peu pressée, là, j’ai pas beaucoup de réseau, ça risque de couper à tout moment. C’est déjà extraordinaire que ça marche une deuxième fois ! Voilà : Tu vas dire à mon arrière-morpion qu’il a tout faux ! Il faut absolument rallumer la machine et poursuivre l’expérience de téléportation.

     -          Patricia : Mais… Dans mon rêve, j’avais cru comprendre que c’était dangereux…

     

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     -          Eva : C’est tout le problème avec les rêves. Quand les messages se heurtent à la lecture qu’en fait le subconscient, ils se déforment. Et en plus, ton réveil a été prématuré. Tu as raté la moitié de l’épisode. Mais j’ai déjà essayé avec 28 personnes à bord et tu es la première avec qui ça marche potablement.

     -          Patricia : Alors, vous connaissez le Professeur Gélagnac ? Et la Cité Volante ?

     

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     -          Eva : Oui. C’est fou ce qu’on voit comme choses quand on est loin. Je vois même ce qui va se passer pour vous tous dans exactement 6 heures et 53 minutes. Au petit jour, un groupe de Grands sportifs du dimanche va traverser une clairière en courant, tout près de votre cachette. Ils vont faire un brusque détour pour éviter la tente d’un SDF, qui va d’ailleurs mourir de froid dans 9 minutes. Ils vont s’engager dans un étroit sentier qui va les mener pile sur le Sasgarion, je kiffe trop ce nom. La mise à feu d’urgence des boosters ascentionnels va projeter de la neige fondue dans les tuyères tribord jusqu’à la machinerie. Cela va provoquer un court-circuit et une panne générale de la propulsion. Déstabilisé, le vaisseau va basculer sur le côté et défoncer le crâne du premier coureur avant de de s’écraser au sol. Le choc initial va tuer le quart de l’équipage, dont Hugues, ton mari. Dans cette position, l’épave du Sasgarion ne pourra plus lancer les Geckos, l’évacuation sera impossible, tout sera bouleversé et la panique va s’emparer des survivants… Jusqu’à l’arrivée de la police des Grands. Voilà le topo. Je voulais dire à Edmond qu’il devait faire quelques modifs dans sa programmation et lancer dès que possible la séquence qui ouvre une fenêtre de transfert capable d’englober la totalité du vaisseau. Nous, ici, on s’occupe du reste. En ce moment, je suis en train de télécharger les nouvelles données dans ta blonde tête, il te sera facile de les utiliser.

     

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     -          Patricia : …Mince… Alors, il faut partir d’ici avant que le vaisseau soit détruit et que les Grands le trouvent ?… Mais, pour aller où ?

     -          Eva : En Suisse.

     -          Patricia : Où ça ?!

     -          Eva : En Suisse ! C’est là que se situe la réalité alternative où nous a entraînés l’accident d’Ipargels, moi et mes potes.

     

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     -          Patricia : Mais Arrochelle ? Notre monde ?

     -          Eva : Pour l’instant, ce n’est pas la question du retour qui se pose, c’est celle de votre départ. Parce qu’il est votre seule chance de survie. Il est presque 2 heures. Alors fais ton job, préviens tout le monde. Courage ! REVEILLE-TOI !!!

     

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     -          Patricia : Haaaaaa !!...

     

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     -          Danlo : Désolé de vous avoir tous réveillés, mais vous savez pourquoi. Si le nouveau rêve de Patricia Maquette est réaliste, le Sasgarion finira sa carrière ici quelques minutes avant 9 heures… Puis il sera découvert et récupéré par la police des Grands, avec tout ce que cela suppose pour le secret de notre existence, au-delà même de notre vie à tous. Professeur ?

     -          Gélagnac : Patricia et moi avons déjà analysé les données qu’elle a reçues et elles sont parfaitement cohérentes. La nouvelle configuration aboutira très certainement à l’amélioration du système dans le but qui est indiqué par… Par Eva. Nous pouvons espérer finaliser le processus d’ici 2 ou 3 heures.

     -          Gytring : Donc, vous tenez vraiment pour acquis que votre arrière-grand-mère, âgée de 138 ans aujourd’hui, communique avec nous par la pensée ? Pardonnez-moi, mais c’est un peu gros !

     

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     -          Docteur Simon : J’ai des précisions toutes fraîches à vous apporter. Nous avions déjà localisé la tente du SDF lors de notre atterrissage. Il y a 10 minutes, Dydrar et Hugues, à bord de Gecko 4 envoyé en reconnaissance, ont confirmé l’absence totale de signes vitaux du corps de ce Grand. Il est décédé. Il y a donc déjà une chose qui est vérifiable.

     -          Danlo : Et j’en vois une deuxième : Le Commandant Brandoren, de la navigation, ne peut pas garantir qu’il pourra effectuer un décollage d’urgence dans les prochaines heures. Les avaries causées par le gel sont graves et le Département technique n’arrête pas d’en découvrir de nouvelles. Dans les conditions actuelles, nous ne parviendrions qu’à nous éloigner sur une très courte distance et à très basse altitude. Si ces Grands joggers tombent sur nous, nous pourrons seulement éviter de tomber sur eux ! Mais notre sécurité sera compromise de toute façon. Il n’y pas d’autre échappatoire que celle de la téléportation. Si j’ai bien compris, les « Autres », en face, nous guideront, s'ils existent... C’est bien ça ?

     

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     -          Gélagnac : Euh... A priori, oui.

     -          Danlo : Compte tenu des graves circonstances actuelles, je dois partir du principe que ces informations et leur source, aussi originales qu’elles soient, sont crédibles. J’ordonne donc à la Section scientifique de se mettre au travail. Si le timing est bon, il nous reste 5 heures et 30 minutes.

     

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     -          Danlo : Patricia… Merci.

     -          Patricia : Je ne suis pas sûr d’avoir fait grand-chose. Je suis désolée, Commandant, tout cela est tellement étrange… Si on croit que tout cela est vrai, ça implique de faire un choix qui est peut-être définitif.

     -          Danlo : Grâce à vous, nous allons tous nous en sortir, et je crois d’avance que c’est vrai. Je prends le risque de vous croire et donc de croire qu’Eva Sasgarion cherche à nos protéger. On ne sait pas ce qui nous attend de l’autre côté, mais ce sera de toute façon mieux qu’ici. Rejoignez l’équipe de Gélagnac. Moi, je dois prendre les dispositions et annoncer ça à l’équipage…

     

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     -          Amiral Enondradel : Danlo, je comprends toutes les données du problème et je suis bien obligé d'approuver votre décision. Vous avez remarqué, d'ailleurs, que je ne suis pas intervenu dans votre "discussion d'experts"...

     -          Danlo : Oui, je me suis même demandé si vous étiez vraiment là ! Vous confirmez mon autorité complète sur ce vaisseau et je vous en remercie. Il ne peut y avoir qu'un seul commandant à bord. Cependant, vous êtes mon supérieur, vous êtes même au gouvernement, vous avez donc la capacité de me remplacer si vous le jugez utile.

     

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     -          Amiral Enondradel :  Je n'en ai pas du tout l'intention ! Je veux juste rappeler qu'à un moment, assez vite, il faudra mettre notre retour à Arrochelle en tête de nos priorités. C'est aussi votre responsabilité.

     -          Danlo : On s'y emploiera dès que possible. Mais la gestion de cette crise est aussi collective. Je dois pouvoir compter sur votre soutien. D'autant plus que vous aurez peut-être un rôle politique à jouer là où nous allons.
    -          Amiral Enondradel :  Nous sommes d'accord.

     

     Poste Principal, 30 janvier 2016, 3h55.

     

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     -          Danlo : Ici le Commandant Danlo Hédrone. Je m’adresse à tout le personnel. Le Sasgarion est mis en alerte maximum et cette nuit sera courte et dramatique. A 8 heures, après avoir effectué des essais préalables, le Professeur Gélagnac engagera la Cité Volante dans un voyage vers ce qui semble être une de ces réalités différentes dont nous ne pouvions jusque là que soupçonner, ou seulement imaginer, l’existence. J’ai donné l’ordre de réaliser cette téléportation malgré son caractère encore largement expérimental et précipité.

     

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     -          J’assume cette décision qui est motivée par l’approche d’un danger dont nous avons acquis la certitude et face auquel nous serons impuissants. Cette procédure d’extrême nécessité aura pour effet de nous éloigner peut-être définitivement de ce que nous connaissons. Nous ne reverrons peut-être jamais Arrochelle. Nous laissons derrière nous nos familles, nos proches et tout ce qui faisait notre vie hors de ce vaisseau. Nous n'avons même pas la possibilité de les prévenir de ce qui nous arrive. L'Unité Communication travaille en ce moment à rétablir la ligne de téléphonie mobile avec les Grands et avec l'Amirauté, ainsi que l'Internet. Si vous le désirez, vous pouvez lui envoyer vos messages privés, elle les relaiera dès que possible.

     

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     -          Nous ne savons pas encore précisément ce que nous allons trouver sur notre route. Nous quittons le monde miniature imaginé par un Grand pour aller, vraissemblablement, dans un autre. Nous restons soumis aux logiques des Pensées Fondatrices. Cependant, nous connaissons aujourd'hui le moyen de les utiliser à notre profit et nous n'en sommes qu'au début de cette remarquable aventure scientifique. Je n'oublie pas pour autant la vie de chacun d'entre vous, qui n'a pas de prix. Une fois de plus, notre unité et notre solidarité constitueront nos meilleures chances de survie. Nous devons garder toute confiance en nos capacités et en celles, immenses, du Sasgarion lui-même. Notre destin ne sera pas de finir bêtement dans le Bois de Vincennes, je vous le promets.

     

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     -          Une fois en sécurité, où que ce soit, nous travaillerons à créer les conditions de notre retour. En attendant, nous devons être prêts à gérer toutes les surprises... Dans quelques minutes, les ordres de priorités seront communiqués aux services, ainsi que la liste des sections qui devront être évacuées et condamnées temporairement. Tout le personnel dont l’activité n’est pas essentielle à cette mission devra rejoindre les sections résidentielles et tenir à sa portée le matériel individuel de survie. Merci. Bonne chance à tous.

      

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     -          Danlo : Mademoiselle Sandra Matizet, vous surveillerez les niveaux d’énergie et la répartition. Veillez à donner à l’Unité expérimentale tout le courant dont elle a besoin. Galkyron, vous coordonnerez le travail de la Sécurité. Surveillez aussi l’étanchéité des ballasts d’hélium qui allègent le vaisseau.

     

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     -          Danlo : Professeur Nandrigem, vous êtes physicien particulier, je crois…

     -          Professeur Nandrigem : Des particules. Oui, je suis le premier découvreur du bozon de Higgs. J’en élève 3 dans un bocal.

     -          Danlo : Parfait. Alors, préparez-nous du café bien fort.

     

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     -          Danlo : Gytring, vous surveillez les évacuations. Et faites redescendre les Geckos qui sont en surface. Mais je veux 4 équipages prêts à décoller dès qu’un ordre est donné. A 7 heures, vous rejoindrez le poste de commandement de secours avec le major Frankel, à l’arrière. Vous prendrez le relais au cas nous aurions un problème ici. 

     -          Gytring : L’évacuation des services non essentiels a déjà commencé, ainsi que le déploiement de la Sécurité et des unités de secours.

     

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     -          Danlo : Bien… On peut espérer que le moment venu, nous serons prêts… Mais peut-on vraiment être prêts à tout ?...

     

    Pendant ce temps, dans un ailleurs encore imperceptible à nos héros...

     

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    -          Eva Sasgarion : Eh, vous autres, ça va être le moment !
    -          Professeur Valleuse : On sait où ils vont arriver ?
    -          Eva Sasgarion : Tout près d'ici... S'ils n'ont pas fait d'erreur...

     

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    -          Eva Sasgarion : …C'est à peine croyable qu'une collection de si brillants cerveaux n'ait pas réussi à concevoir des pinces plus pratiques... Laissez tomber le linge, on va au labo.
    -          Ingénieur Darnétal : Je suis curieux de voir à quoi ressemblent les Montvilliens du futur !

     

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    -          Ingénieur Darnétal : AÏÏÏÏÏÏE !!!
    -          Eva Sasgarion : …J'espère qu'ils sont moins cons que nous...

     

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    -          Professeur De Clères :  Tout est prêt ici. Le générateur à essence marche au maximum, il devrait produire suffisamment de courant. Cela dit, notre rôle se limite à ouvrir la fenêtre de passage, c'est eux qui fourniront l'énergie principale.

     

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    -          Eva Sasgarion : …Si le défilement de notre temps est bien calé sur le leur, on devrait quasiment y être... Il n'y a plus qu'à attendre.

     

    30 janvier 2016, 8H00, HEURE H.

     

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    -          Professeur Gélagnac : Bien… Cette fois, on y va ! Lancement de la séquence de transfert dans 10 secondes. Gagnez tous l'abri de l'Unité expérimentale. Lieutenant, déployez vos équipes de sécurité dans tout le périmètre et condamnez les portes. 

     

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    -          Détretat : Madame Maquette, vous rêvez ou quoi ?! Il faut y aller !  

     

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    -          Gélagnac : Les niveaux montent très vite ! On risque de manquer de jus !

    -          Argawaen : Tout va bien, on a de la marge ! On est à 1 200 Watts !

    -          Gélagnac : Super ! On peut déjà faire chauffer de l'eau.. S'il y a une baisse de tension, le Poste Principal devrait pouvoir la compenser aussitôt.  

     

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    -          Gélagnac : Woutch !! Les dés sont jetés !!

     

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    -       Danlo : Qu'est-ce qui se passe ?! Je suis cloué au sol !!

    -       Galkyron : Nous subissons une énorme accélération !!

     

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    -       Professeur Nandrigem : Café, Commandant ?
    -       Danlo : Non, merci, ça va m'énerver !

     

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    -       Danlo : Essayez de rouler sur le côté, Monsieur Galkyron, vous êtes mal placé, là !

     

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    -       HAAAAAAAAA !!!!

     

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    -       Danlo : On dirait que ça se calme... Sandra, si un Gecko peut décoller, envoyez-le en reconnaissance. Et demandez un rapport de toutes les sections.

     

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    -       Gélagnac : Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, j'ai une bonne nouvelle... Nous sommes arrivés.

     

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    -       Sandra Matizet : Commandant, aucun dommage n'est signalé à bord, mais nous avons 9 sections privées d'alimentation électrique, dont les pistes 1 et 3. L'Unité expérimentale annonce que l'équipement de téléportation est à présent éteint. La Section médicale ne rapporte qu'une vingtaine de malaises légers. Et Gecko 8 est en vol.
    -       Danlo : Demandez à la Sécurité d'armer toutes les batteries et de mobiliser des équipes aux issues vers l'extérieur. Dydrar, tu me reçois ?

     

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    -       Dydrar : Gecko 8 à la base ! C'est incroyable ! Je vous envoie les images !

     

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     -       Galkyron : Plus de neige, plus de château de Vincennes et la température extérieure est montée à 18 degrés. Est-ce que ça veut dire qu'on a réussi ?...
    -       Danlo : ...Oui, forcément... Non ?...

     
    L'équipage du Sasgarion a-t-il réussi son passage en Suisse ? Les Arrochelliens sont-ils vraiment arrivés là où Eva les attendait ? Ont-ils effectivement quitté le monde imaginaire d'un Grand pour entrer dans le rêve d'un autre ?

     

    Bois de Vincennes, 1er février 2016

     

     

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    -      Commandant Hardy : Qu'est-ce que vous espériez ?... On détecte encore une énergie résiduelle asez puissante, mais il n'y a aucune trace matérielle de leur passage dans cette clairière.

    -      Professeur Simon : ...Justement, cela nous conforte dans l'idée qu'ils ont réussi leur transfert d'urgence dans une autre réalité.

     

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    -      Hardy : Vous voulez répondre aux journalistes ?

    -      Simon : ...Non... Pas maintenant.

     

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    -       Simon : Monsieur Larrier ? Vous m'entendez ?

    -       Le Grand : Professeur Simon ? Oui, je vous entends.

    -       Simon : Nous aimerions rester chez vous à Paris quelques jours... Ou quelques semaines.

    -       Le Grand : Aucun souci. Sur le plan matériel, je vous fournirai tout ce dont vous avez besoin pour vos recherches. Mais il faudra bien m'expliquer ce que vous voulez, je ne suis pas scientifique, moi.

     

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    -       Simon : Merci beaucoup de votre aide... Attention, là...

    -        Le Grand : Oh, pardon !... Ils sont vraiment partis dans une autre réalité et une autre époque ? C'est incroyable, vous êtes trop fortiches !... Vous pensez pouvoir les retrouver ?

     

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    -       Simon : On va tout essayer. Ma femme et mes deux enfants travaillent à bord du Sasgarion, je me sens hyper-motivé...

     

     

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    -       Une journaliste : Commandant Hardy, le gouvernement va sans doute rapidement annoncer votre nomination aux fonctions de l'Amiral Enondradel, après sa disparition.

    -       Hardy : C'est vrai. Et j'accepterai cette responsabilité s'il n'y a pas d'autre choix. Mais j'ai déjà dit que je préférais reprendre un commandement. D'ailleurs, l'Amiral et les 285 autres habitants de la Cité Volante ne sont pas encore considérés comme "disparus". Tout au plus... Absents. Nous avons, depuis peu, deux autres engins volants de gande taille et il est vital pour notre petite colonie d'Arrochelle de mobiliser ce qu'il nous reste de savants, d'ingénieurs et de techniciens pour les maintenir en activité. Ils nous permettent d'avoir encore une longueur d'avance sur les autres nations miniatures

    -       Un journaliste : Ce sont de bonnes unités, mais à elles deux, elles atteignent à peine la moitié du volume du Sasgarion. Le "Normandie" embarque deux Geckos seulement, et le "Mourhéal" n'a que des hélicoptères. Ils seront plus limités dans leurs missions d'exploration ou de sécurité. 

    -       Hardy : C'est vrai, mais ils ont aussi un rôle à jouer pour comprendre ce qui est arrivé au Sasgarion. Comme je vous l'ai dit, Le Professeur Gélagnac a eu le temps, avant ce voyage interdimensionnel, de transférer à Arrochelle la plus grande partie de ses archives électroniques qui concernent ses recherches. Nous allons bientôt rassembler à bord du "Normandie" un groupe d'experts pour les étudier et tenter de les exploiter au mieux. Nous avons tous vécu un choc terrible, mais nous devons rester optimistes. Les choses ne font que commencer.

     

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    -       Hardy : Un gros et patient travail nous attend. Nous le devons aussi à tous ceux des nôtres qui ont vu leurs proches disp... s'absenter dans ces circonstances dramatiques. Certans ont pu recevoir des messages personnels avant que les communications soient interrompues. Nos amis à bord étaient inquiets, mais ils ont voulu se montrer rassurants. Personne ne croit que tout espoir est mort.

    -       Un journaliste : Vous êtes concerné, vous-même...

    -       Hardy : Oui, mon compagnon est sous-officier de la Sécurité sur le Sagarion. Nous étions le premier couple homosexuel marié à Arrochelle et nous voilà brutalement et temporairement séparés. Je dirai juste : Pas de chance.

    -       Une journaliste : Cependant, on dit que depuis plusieurs années, déjà lorsque vous commandiez le Sasgarion, vous entretenez une relation avec Madame Ibüprofein, qui est psychiatre à bord de la Cité Volante.

    -       Hardy : ...? Pas de commentaire.

     

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    -        Une journaliste : A part votre compagnon le sergent Néaniskos, 45 autres personnes du bord ont laissé dans notre réalité un conjoint. Ceux-ci peuvent-ils se considérer libérés de leur mari ou de leur femme et pourront-ils se remarier ?

    -       Hardy : Euh, je vous répète qu'ils sont juste absents. Il n'y a aucun veuvage à l'ordre du jour !

    -       Une journaliste : En 2014, une rumeur affirmait que le Docteur Ibüprofein était enceinte de vous. Qu'en est-il ?

    -       Hardy : Il me semble que depuis le temps, on aurait dû être fixé ! Ecoutez, ça suffit, on reprendra plus tard, voulez-vous ?!

    -       Un journaliste : L'Amirauté de l'Air va-t-elle continuer à verser les salaires de l'équipage si vous êtes promu à son commandement ?

     

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    -       Madame Sesmär : J'ai établi la liste des experts que nous devrions contacter.

    -       Simon : Parfait !

    -       Madame Sesmär : J'ai ajouté plusieurs personnes qui sont dans la colonie montvillienne de Berck. C'est un peu risqué, mais on devrait les approcher discrètement et les convaincre de nous rejoindre...

    -      Simon : Vous avez raison. Au point où on en est, il faut tout tenter, quoi qu'en dise la poltique...

     

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    -       Hardy : Ils sont vraiment trop cons !

    -       Simon : Du calme... Nous allons bientôt pouvoir commencer à travailler.

    -       Hardy : Vous pensez sérieusement qu'on va les retrouver ?

    -       Simon : J'ai surtout confiance dans les capacités du Sasgarion et dans celles de ses habitants. S'ils sont en vie et en possession de tous leurs moyens, ce sont eux qui trouveront la solution... De notre côté, nous devons tâtonner sans relâche pour être prêts à les aider si nécessaire.

     

     Dans une autre réalité miniature, le 27 juin 1927.

     

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    -      Docteur Simon : Journal de bord de la Section médicale, enregistrement du... du 10 février 2O16... Enfin, je crois. Cher Journal. Voilà plusieurs jours que je ne t'ai rien dit. Nous avons quitté la Suisse pour entreprendre ce long voyage. La navigation est calme et chacun à bord s'aquitte de sa tâche avec une sérénité un peu forcée. Les gens n'osent pas trop parler de ce qu'ils ont perdu, ni de nos chances pour un éventuel retour. Mais il n'y a encore signe de véritable découragement. Nous éprouvons tous comme une sorte de grand vide, qui est en réalité tout autour de nous. Ce qui nous met le plus mal à l'aise à cette époque, c'est le silence qui règne sur les ondes radio. Nous ne captons que des bribes de signaux émis de station de TSF lointaines sur différentes fréquences. Les Grands n'ont eux-mêmes aucun moyen d'entendre nos communications avec les Geckos de reconnaissance, ni de détecter notre présence. 

     

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    -      Docteur Simon : Nous volons de nuit. Il y a très peu de lumières dans les campagnes et sur les routes. La journée, le Sasgarion se cache dans les bois, ou dans une grange. Mais depuis 72 heures, nous progressons moins vite. Il pleut souvent la nuit, nous devons rester à l'abri pour ne pas compromettre la stabilité  en vol de notre vaisseau. Nous sommes actuellement revenus dans les Vosges, près de Gérardmer. Nous allons nous poser sur une montagne voisine que nous connaissons déjà, pour attendre de meilleures conditions météo.  

     

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    -      Docteur Simon : Nous cherchons à découvrir d'autres peuples miniatures dans les environs. Selon Pontarloos, des colonies parties de  Suisse se  sont établies dans les montagnes, du Jura jusqu'aux Ardennes, sur un axe bien défini qui leur a permis de garder des contacts diffus entre elles, au ras du sol. Mais nous ignorons leur localisation exacte et faute de moyens de communication adaptés, ces colonies ne savent pas que nous sommes là. Nous avons toutes les chances de passer tout près d'elles sans jamais les voir... Nous sommes vraiment seuls dans ce monde à la fois ancien et tellement nouveau pour nous...

     

     Section expérimentale, Niveau C, 22H45

     

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    -      Gélagnac : Eva ?... Tu penses ?

    -      Eva : Oui... Je pensais que plus j'y pense, plus ça me semble être une bonne idée de rejoindre le site de votre future colonie d'Arrochelle, et pas seulement pour le moral des gens. Je crois que la géographie a un rôle à jouer dans cette histoire. Tiens, regarde, cette carte.

     

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    -      Gélagnac : L'Australie ?...

    -      Eva : Noon ! Celle-la... L'archiviste m'a fourni une carte de la commune de Groffliers à votre époque. Ici, on voit la maison de vos Grands Protecteurs, avec les dépendances et le jardin que vous occupez. En 1927, à part les fermes qui sont là, et celle-ci, toutes les maisons de ce quartier n'existent sans doute pas encore. Les rues elles-mêmes ne doivent être que des chemins de terre.

    -      Gélagnac : Oui, il y a beaucoup de grands arbres dans notre jardin. Il devait y avoir ici un petit bois entouré par les champs. Comme la forêt des dunes, il jouait sûrement le rôle de coupe-vent.

     

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    -      Eva : La technologie de contrôle de la Pensée Fondatrice utilise les forces psychiques des êtres miniatures qu'elle a créés. Nous aurons sûrement plus de chances d'établir une connexion avec notre dimension si nous sommes au même endroit que nos semblables... parce que c'est un lieu de très forte imprégnation mentale pour notre espèce. D'autant plus qu'Arrochelle va sans doute travailler elle-aussi sur le transfert interdimensionnel. Mais ça leur prendra du temps...

    -      Gélagnac : Oui, c'est pour ça que je leur ai envoyé mes recherches avant notre départ forcé. Et pour le temps, nous en avons aussi. Selon le Commandant Brandoren, le chef de la Navigation, nous avons encore 3 bonnes semaines de voyage devant nous. En attendant, nous avons largement de quoi nous occuper. Je pensais que tu aurais plutôt proposé de revenir à Montville, même s'il n'y a rien non plus là-bas...

     

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    -       Eva : J'ai bien compris que sur les plans technologique et politique, ce n'était pas une bonne idée. Les temps ont changé... Dans les années 1920, il n'y avait que 4 colonies miniatures connues : Le secteur des origines, Clères-Montville ; le site de Paris ; celui d'Aiguebelette en Savoie et celui de Brocéliande, ainsi que la base de Luchon. Nous ne connaissions pas Berck et nous commencions tout juste à chercher une implantation en Sologne. Nous avions quelques avions, mais inadaptés à des missions d'exploration, ainsi que plusieurs dirigeables. Il nous fallait pour ces derniers une escale au centre de la France.

    -      Gélagnac : Oui, je connais l'histoire des dirigeables montvilliens. Le plus important, lancé en 1921, était presque aussi gros que le Sasgarion : il faisait 3,7 GM de long ! L'équivalent de 280 mètres à l'échelle des Grands.

    -      Eva : Mais on y vivait beaucoup moins bien qu'ici, l'espace habitable était plus réduit ! Celui-là était gonflé à l'hélium. Il n'était pas facile de s'en procurer à l'époque, nos Grands Protecteurs ont pris de grands risques !

     

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    -      Eva : Nous avons bien mieux que des dirigeables : nous avons le Sasgarion. Il faut tenter le coup... Parce qu'il faut bien aller quelque part, non ?

     

    A SUIVRE...

     


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