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Quelques extraits des aventures de Clématistia Mouettovna (rubrique 3)...
Réfugiée dans la château de Pimsford, Clématitsia Mouettovna passait en revue sa vie et ses névoses.
Il y avait eu d'abord le mariage de convenance et d'amitié avec le capitaine Moulefritorov. Ils étaient bien jeunes alors, mais ils ne s'étaient jamais vraiment compris.
Puis était venue la rencontre avec l'énergique et ambitieux Comte Bernache Oyatoviche Calogine et la chute doucement consentie dans un adultère rapidement public... Et ensuite la mort suspecte du capitaine, son mari, lors d'une bataille contre les Eléboranais.
Clématitsia n'avait pas un seul instant résisté au pouvoir de séduction et à la présence envahissante de Bernache Oyatoviche. D'ailleurs, résister à quoi que ce soit, elle ne savait pas faire.
Enfin veuve, je veux dire enfin libre, Clématitsia pouvait épouser Bernache Oyatoviche, dont le pouvoir et le besoin de respectabilité s'accroissaient. D'abord ministre de l'Intérieur, il devint très vite ministre de Tout dans le royaume de Casteigne, situé au centre du Jardin des mini-nations.
Ce fut pour Clématitsia une période faste, pleine d'honneurs et de fêtes.
Issue d'une des plus riches et des plus hautes familles casteignanes, elle avait ouvert à son amant son fabuleux carnet d'adresses, dans lequel le ministre virevoltait à la conquête d'alliances nerveuses et souvent éphémères. Après quoi courait-il donc, puisque le pouvoir, il l'avait déjà ?
S'appuyant sur une frange de l'armée qui ne concevait la vie que dans l'action permanente, il était devenu plus dictateur que ministre, presque plus roi que le roi. Entre surnoms u'on lui décernait respectueusement, son préféré était "Le Lion du Potager".
Autoritaire mais hypersensible, liberticide mais libertin, amant fougueux mais maladroit, Bernache Oyatoviche croquait son destin à pleines dents en oubliant parfois que le destin pouvait s'écrire à deux. Sa future épouse avait une existence bien physique, tout près de lui, mais elle semblait tellement abstraite dans son esprit...
Clématitsia, elle, n'aspirait qu'au bonheur, même le plus simple et le plus rustre.
Mais le bonheur se faisait bien attendre.
Déjà, à l'époque de sa double vie, Clématitsia Mouettovna, s'était trouvée une compensation surprenante, mais qui faisait, en revanche, le bonheur des pâtissiers du royaume.
Bernache Oyatoviche ne voyait pas la mélancolie saisir sa douce compagne à l'estomac. Il ne pensait, sitôt une guerre terminée (et souvent perdue), qu'à préparer la prochaine.
Les citoyens résistaient, chacun à leur manière, à l'emprise que Bernache Oyatoviche exerçait sur leur vie quotidienne. Il savait qu'on le moquait dans les cabarets, mais il tolérait cette nécessaire soupape de sécurité. De temps en temps, par surprise, il sévissait durement. Cette imprévisibilité entretenait la peur, et donc la paix sociale.
On disait, par ailleurs, que lorsqu'il était jeune officier, il avait eu pour maîtresse toutes les chanteuses qui aujourd'hui réjouissaient les caves faussement clandestines, avant de les plaquer au même rythme échevelé. Il avait même voulu chanter un truc du style "J'aurais voulu être un artiste", ou bien "une hôtesse de l'air", enfin je ne sais plus... Mais il avait mis en avant sa carrière militaire et politique et tout sacrifié pour ça.
- Ooooh Tyrrrran, tu m'attires, tu me tires et tu te tires à tire-d'aileu !
Tyran de terrrrreur, chuis ton territoire et ne suis plus demoiselleu !
Trrrrouble Tyran, rattrapé par une trrrriste Guerre des Trois et de pires victoireu !
Trrrraître Tyran, et ta poulette trop belle, vous me faites frrrroid, que va dire l'Histoireu ?
Moi, j'ai mon prrrropre Tyran dans le coeur, c'est toi mon Public, ici dans le parterrrrreu !
Et je crie, TRRRREMBLE, TYRAN !! Car le monde s'écroule quand il devient militairrrreu !
Oooooh Tyrrrran, tu m'attires, tu me tires et tu te tires à tire-d'aileu !
Trrrrop perdant Tyran, pour vaincre contre toi, il faudra que je sois...
PARMI LES REBELLEU !!!
(Sur l'air de "I am what i am", de Shirley Bassey, musique interprétée par le London Symphony Orchestra :
"Miam, tu es my miam !" - Bon, ce qui va suivre, c'est pas de la grande poésie... Mais rappelons que Clématitsia Mouettovna était jusque là une jeune fille riche et gentille constamment dépassée par les événements, à qui on n'avait jamais demandé son avis sur quoi que ce soit. Elle commençait tout juste à exprimer ce qui était en elle.)
Miam... Tu es my miam...
Toi, Chocolat... Mon seul ami...
Les hommes, ça vient et ça passe, mais toi tu restes
J'me gave et j'oublie !
Amour de Pim's au napage noir qui craque
Gênoise !
Chérie qui me fait fondre sur place
Miam, tu es my miam
Toi, Chocolat, tu sèches mes larmes !
Miam, tu es my miam
Dérivatif indispensable
J'me paye des reflux gastriques
Quand j'abuse des bonnes choses de la fabrique !
Le monde, autour de moi peut bien s'effondrer
J'aurai !
Déjà mille Pépitos de côté
Miam
Tu es my miam
Toi, Chocolat, tu sauves mon âme !
Miam
Tu es my miam !
Toi, Chocolat
C'est pour la vie !
Roule !
Au fond de ma gorge
Prends-moi sans efforts
Mais laisse-moi fine !
C'est toi !
Ma religion, mon hérésie, et je ne grossis jamais
Veau d'or !
Ou de cacao, connais-tu mon secret ?
Miam
Tu es my miam !
Roi Chocolat !
Mon ami qui ne fait pas mal...
MY MIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAA-AM !!
Fort de Lombricbourg, 14H00.
- Le soldat : Votre Excellence, le Général Potch... Potlech-jeff... Petochef... Euh, Plotefess, P-Pooooo.... Hhhh, enfin, il vous attend dans le bunker, au niveau - 4... Votre Excellence.
- Bernache Oyatoviche : Bonjour, Fédor Potjevleeschowski !
- Général Potjevleeschowski : Bonjour, Bernache Oyatoviche. Comment êtes-vous venus ? Quelle imprudence !
- Bernache Oyatoviche : Par la route secondaire, elle est encore libre. Quelle est votre situation ?
- Général Potjevleeschowski : Libre, elle ne va pas le rester longtemps, à mon avis...
- Clématistia Mouettovna : Haaaa !!! Bernache Oyatoviche !!! Où êtes-vous ???
- Gustav Pims : C'est moi qui vous sauverai !! Général ! Où est votre tunnel ?
- Général Potjevleeschowski : L'escalier ! Tout le monde vers l'escalier !!
- Bernache Oyatoviche : A moi les gardes !! Rattrappez-les !!
- Bernache Oyatoviche : Haaaa !!
Cette journée pleine d'imprévus allait s'achever. Lombricbourg était prise, et l'Empereur allait pouvoir s'y installer, dès qu'elle aurait fini de refroidir...
Les survivants du bunker marchèrent deux longues heures dans le tunnel jusqu'à enfin retrouver la lumière du jour, dans le creux d'une souche au pied de la haie qui séparait le Jardin du champ voisin.
Gustav Pims et le général casteignan convinrent que la journée avait été assez pittoresque et dramatique comme ça.
Il décidèrent de former ensemble un convoi pour guider les civils vers une zone plus sûre, les protéger des oiseaux picoreurs et des petits mammifères ou batraciens insectivores qui auraient pu rôder dans cette région périphérique et inhospitalière. La nuit allait tomber, c'était le moment où jamais pour ces gens d'être solidaires. Ensuite, chacun regagnerait son camp.
Un peu à l'écart du groupe, Clématitsia venait, le coeur serré, de prendre une décision, la première de sa vie. Navrée et consternée de décevoir Gustav, en plus d'avoir indirectement causé le malheur de sa maison, elle lui annonça qu'elle rentrait en Casteigne. Bernache Oyatoviche était mort, elle était libre de faire le point...
Gustav respecta son choix. Mais il se disait aussi que si l'armée impériale envahissait la Casteigne, il ne tarderait pas à la revoir... D'ici là, elle aurait l'esprit plus clair et serait disponible pour être enlevée une seconde fois !
- Bernache Oyatoviche : Oh-oh !... Eh !... Y a quelqu'un ?... Fédor Pochtro... Polocho... Eeeeh !!!
« La Quête du Sasgarion - Episode 32 : Le Message de la MediumLes mini-gens d'Orchide sont tellement pressés d'en finir avec cette année à la con qu'ils attaquent déjà leur gâteau de réveillon. »
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