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Par Sasgarion le 8 Décembre 2014 à 13:32
21 septembre 2012
Résumé de l'épisode précédent : Le Sasgarion a mis la main sur un peuple miniature inconnu. Mais les Orkêmyons sont en stand by avant de pouvoir reprendre leur voyage vers un autre monde. Toute la population et ses bagages sont enfermés dans une bulle gazeuse, une soupe d'atomes naufragés qui n'attendait que le jour de cette rencontre hypothétique...
A bord du Sasgarion, Section Médicale - 9 novembre, 18h20
- Dydrar : …Alors ?... Comment je vais ?
- Docteur Simon : Plutôt bien, si j’en crois ma longue expérience.
- Dydrar : Je n’arrête pas de vous le dire…
- Docteur Simon : Nous ignorons de quelle façon vous avez pu être affecté en profondeur par l’osmose psychique des Orkêmyons. Vous dites que les symptômes que vous ressentez, vertiges, vision des couleurs dans les tons verts exacerbée, vont en s’estompant. Mais il est très possible que cette nuit, une fois au calme, vous ayez une résurgence de ces symptômes.
- Docteur Simon : Une petite période d’observation me paraît nécessaire, tant qu’on n’en saura pas plus. Vous ne piloterez pas pendant les 48 heures qui viennent.
- Dydrar : Je ne peux plus voler ? Et vous allez me retenir ici ?
- Docteur Simon : Non, vous pourrez très bien vous observer tout seul.
- Docteur Simon : Je sais que le pilotage est une affaire extrêmement sérieuse pour vous, mais ce n’est que très temporaire. Je ne crois pas que vos nerfs optiques ni votre cerveau soient endommagés. Que diriez-vous d’un petit séjour dans le village de repos ?
- Dydrar : Oui, ça me va !
- Docteur Simon : Parfait. Si vous constatez la moindre anomalie, prévenez le médecin de garde. Et gardez bien votre bracelet OVMD sur vous. Je pourrai accéder à ses informations sur ce moniteur.
- Docteur Simon : Ne vous inquiétez pas et bonnes vacances, Lieutenant.
- Dydrar : Merci. Dommage, je vais manquer les festivités en l’honneur de nos visiteurs demain…
- Docteur Simon : Je crains de devoir les manquer aussi. Et d’ailleurs, ce ne sera sans doute pas aussi festif que ça…
- Docteur Simon : Commandant ? Ici le Docteur Simon. Je retire le Lieutenant Diderot du service actif pour 2 jours.
- Voix de Danlo : C’est grave ?
- Docteur Simon : Non, pour autant que je le sache. Mais je ne peux pas encore faire de diagnostic précis. On peut juste penser que ce sont des effets secondaires qui vont passer d’eux-mêmes.
- Voix de Danlo : Très bien. Il va y en avoir d’autres demain, des effets secondaires à cette histoire. Les délégations de toutes les colonies de la région vont se précipiter ici dans la matinée.
- Docteur Simon : Bon courage !
La nouvelle de la découverte d’une civilisation inconnue et à ce point étrangère avait enflammé en quelques heures les 6 colonies miniatures de la région berckoise.
Ces communautés rassemblaient en 2015 moins de 30 000 personnes. Mais depuis le déclin de l’implantation fédérale en Savoie, le centre de gravité du mini-monde s’était déplacé sur la Côte d’Opale. Des rois, des présidents avaient établi là leur capitale, dans des colonies jusque là rustres et fragiles, autour du Jardin d’Arrochelle et sa République fondée par les gens du Sasgarion à l’été 2011.
Arrochelle, petite mais puissante grâce à sa considérable avance technologique, était au centre de toutes les curiosités, et de toutes les jalousies.
Le soir du 9 novembre, tous les gouvernements étaient déjà prêts à rappeler fermement qu’ils existaient, qu’il fallait compter avec eux. Cette fabuleuse découverte ne pouvait pas rester l’exclusivité des Arrochelliens. L’obligation du partage des savoirs acquis en cas de nouveau contact était même inscrite dans les lois de la Fédération.
Pendant ce temps, L’équipage du Sasgarion accueillit de son mieux les visiteurs, avec une certaine fascination. Le Commandant Hédrone autorisa le Professeur Chardonville à faire visiter la Cité Volante, non pas pour montrer de la fierté mais plutôt pour familiariser les étrangers avec ce qui pouvait, peut être, devenir leur nouvel environnement. Mais les manières à la fois courtoises et distantes des visiteurs, leur quasi inexpressivité, ne permettaient pas de savoir s’ils étaient satisfaits ou non.
Le matin du 10, les délégations arrivèrent à bord du Sasgarion.
Le roi Dylan 95 d’Authiegane était là en personne, un Gecko était venu prendre Sa Majesté dans la colonie du Mini-Golf de Fort-Mahon, car les Authiegans ne possédaient pas d’engins volants ; il y avait aussi le turbulent et ambitieux Bernache Oyatoviche Calogine et son épouse Clématitsia Mouettovna pour le royaume Oyatsine de Nouvelle-Casteigne, mandatés par le roi Flaive III ; Le Duc de L’Herbier, Premier ministre du roi Réginar II d’Eléborance ; Monsieur Hilaire Derien, Président des Etats-Unis d’Howlakie, la plus forte des nations miniatures, et venu d’un jardin situé à Berck ; le gouverneur de la colonie montvillienne de Stella, candidat et favori à l’élection présidentielle de décembre...
Et bien sûr, Madame Sarah Porte, Présidente d’Arrochelle et de ses 4 200 habitants, ainsi que l’Amiral Enondradel, supérieur de Danlo Hédrone.
Tous, et leur suite, étaient impatients d’écouter et d’interroger les Orkêmyons.
Salle des fêtes du Sasgarion – 10 novembre 2015, 9h30
- Jaharod : …Le temps nous est compté. Notre peuple vit déjà loin de toute contingence matérielle et les existences individuelles sont fondues en une seule. Il risque la dissipation pure et simple si nous atteignons la limite de la Pensée qui le maintient dans cet état. Notre bulle est programmée pour effectuer la Transition d’elle-même en cas d’extrême urgence, mais pas dans les conditions actuelles. Et qui sait si le remède ne sera pas pire que le mal…
- La Présidente Porte : La transition pour aller où, Monsieur Jaharod ?
- Jaharod : Nous l’ignorons. Ce sera la surprise, bonne ou mauvaise.
- Bernache Oyatoviche : Le plus sûr est que vous rameniez vos gens à la vie et les installiez dans notre monde, n’est-ce pas ?
- Jaharod : Cette configuration serait la plus enthousiasmante, oui.
- Le roi Dylan : Au nom de tous, je vous souhaite la bienvenue sur MON territoire.
- Le Président Derien : Hein ?... Euh, d’abord, Monsieur Jaharod, vous aurez à choisir parmi les nations qui seront prêtes à vous accueillir, à partir de critères précis. La République Howlaque dispose des moyens et des compétences qui vous permettrons une intégration réussie, mais plutôt dans notre colonie principale de Savoie…
- La Présidente Porte : Vous allez un peu vite en besogne. Rien n’est encore décidé.
- Le roi Dylan : D’autant plus que la bulle se trouve plus près de chez nous ! La loi nous donne un avantage en tant que tuteur officiel du nouveau peuple.
- Bernache Oyatoviche : Je rigole. Les Orkêmyons ont sûrement besoin d’autre chose qu’un tuteur arriéré qui patauge dans ses marécages. C’est votre Grand Protecteur qui fait tout chez vous et pourtant, il n’en fait pas lourd !
- La Présidente Porte : Monsieur Calogine, nous connaissons tous votre liberté de parole très débridée, mais ayez un peu de respect, s’il vous plaît. Et le tutorat implique un accompagnement dans l’intégration et non un quelconque droit de préemption sur de nouvelles technologies ! Encore faudrait-il avoir les capacités d’assimiler leur partage, et là, je suis d’accord avec vous, de ce point de vue, l’Authigane est franchement pouilleuse !
- Le Duc de L’Herbier : Les nouvelles technologies ne doivent pas profiter qu’à ceux qui ont les moyens de les assimiler ! Nous aurions bien besoin, nous aussi, de nous développer, alors qu’on nous en empêche !
- Jaharod : En effet, nous aurons à choisir… Nous souhaitons le faire en toute liberté et rencontrer d’autres nations dans ce but. Cette conversation est instructive, mais nous nous attendions... à autre chose.
- Bernache Oyatoviche : Vous êtes sans doute très évolués, vous et les vôtres, Monsieur Jaharod, mais vous ne pouvez pas vous permettre de faire les difficiles ! Nous avons des lois, ici. Notamment celles qui concernent la compétence géographique des nations et le partage des bénéfices technologiques proportionnel au degré de développement.
- La Présidente Porte : Mais la découverte étant le fait des Arrochelliens, il est de mon devoir de garantir la protection de cette découverte et de la maintenir sous séquestre en cas de conflit.
- Le Président Derien : Vous ne ferez pas ça !!
- Le roi Dylan : Nous sommes en compétition, pas en conflit !
- La Présidente Porte : Si, je vais le faire, parce que je vois bien que nous ne sommes pas d’accord.
- Le gouverneur montvilien : C’est inadmissible ! Arrochelle excelle vraiment dans la traîtrise !
- La Présidente Porte : Pas dans la traîtrise, mais la sécession, Monsieur ! Il va bien falloir commencer à vous y habituer !!
- Le gouverneur montvilien : Nous sommes en droit de revendiquer…
- La Présidente Porte : Rien du tout !! Si nous n’avions pas été là pour faire le ménage en Sologne à votre place il y a 2 mois, on serait bien marrons aujourd’hui ! On les a bien vues, vos capacités, là !! Et descendez de cette table !!
- L'épouse du gouverneur : Salope !!
- Naharuto (les Orkêmyons communiquent entre eux discrètement, par la pensée) : Nous t’avions prévenu, Jaharod… Ils sont incorrigibles.
- Jaharod : Et pourtant, nous avons besoin d’eux…
- Myhirtyn : Nous pourrions aussi de ne pas leur demander leur avis, Jaharod… Il y a tant de gens sur ce vaisseau, plus qu’il n’en faut, Jaharod…
- De nombreuses voix qui se mêlent en une seule et qui envahissent l’esprit de Jaharod : Quand ?... Qui ?... Jaharod… Quand ?... Qui ?...
- Jaharod : Bientôt… Chhhuuut…
- Jaharod : Amiral, si j’ai bien compris, nous ne sommes pas des invités, mais une « découverte ». Et vous, en tant que militaire, qu’en pensez-vous ?
- L’Amiral Enondradel : …Euh, en tant que plus haut gradé d’Arrochelle, je fais partie du conseil de défense de la République, mais toute décision relève du pouvoir civil. Je suis avant tout le chef du programme « Sasgarion », qui est voué à l’exploration et à la science. Vous possédez un immense savoir, et il serait dommage de le voir inaccessible pour nous et de passer à côté d’une chance d’avancer. Mais il y a des choses que mes collaborateurs et moi plaçons au-dessus de la compétition quand le savoir devient pouvoir.
- Jaharod : Et estimez-vous être… dignes de ce savoir ?
- Enondradel : Dignes, je ne sais pas… Mais, malgré les difficultés que vous constatez, nous progressons et je crois que c’est dans le bon sens. Maintenant, c’est à vous de juger…
Village de repos, Section Loisirs, niveau A – 11h50
- Danlo : Eh oooh !! Dydrar !!
- Dydrar : Qui va là ?!
- Danlo : Tu dormais ou quoi ? Ca fait 8 secondes que je t’appelle ! Permission de monter à bord ?
- Dydrar : Permission accordée, Commandant ! C’est gentil de venir me voir.
- Danika : Tout va bien ? Comment vont ces beaux yeux ?
- Dydrar : Eh bien, j’ai l’impression qu’ils se sont ouverts… Je ne dormais pas, je me suis réveillé plutôt, là, à l’instant, comme si je sortais d’une brume qui m’empêchait de revoir des souvenirs…
- Danlo : Des souvenirs de ton séjour dans la bulle ?
- Dydrar : Ecoute... Les Orkêmyons... J’étais au milieu d’eux… Des milliers !... Et ils sont entrés dans ma tête. Ils savent tout ce que je fais, tout ce que je dis… Et moi, je sais ce qu’ils veulent ! Danlo, c’est grave !...
- Danika : HAAA !! Qu’est-ce qu’on fait là ?!
- Dydrar : Ce sont eux !! Nous sommes dans la bulle...
- Jaharod : Veuillez une nouvelle fois me pardonner pour ces manières un peu brusques, Commandant… Nous avons dû intervenir à cause des souvenirs de ce jeune homme. Pour votre sécurité, il est indispensable que vous restiez ici, à l’écart.
- Danlo : Pourquoi ?!
- Jaharod : Vous saurez tout bientôt, et vous saurez pourquoi vous n’êtes pas concernés.
- Danlo : « Pas concernés » ?! Vous nous enlevez, et ça ne nous concerne pas ?!
- Jaharod : Ne me posez pas de question, et retenez ceci : Où que nous irons, nous vous serons à jamais reconnaissants. Votre attente ne sera pas longue. J’espère que cette reconstitution de l’environnement qui vous est familier vous plaira. Naturellement, tous ces appareils sont factices, ils ne vous permettront pas de communiquer avec l’extérieur.
- Danlo : Evidemment… Vous n’avez pas mieux ? Sondez mon esprit…
- Jaharod : Mieux ?... Ah bon.
- Jaharod : Et ça, ça vous va ?
- Danlo : Ouiiii, très bien !
- Danika : Le bureau de l’Amiral... Tu crois que c’est le moment ?...
- Jaharod : Il a compris qu’il ne pouvait pas faire autre chose que rêver un peu, en attendant que ça se tasse. Peut-être aimeriez-vous visiter le monde fantasmatique peuplé de bonbons géants de votre ami Dydrar ? Il n’en sera que plus amusant si vous êtes 2 à le vouloir…
- Dydrar : Danika… Dis oui.
La conférence fut interrompue, le temps de calmer les esprits. Même quand les mini-gens se détestent, ils restent avant tout des bons vivants. L’Amiral Enondradel avait donc proposé à la Présidente Porte, encore fulminante, de convier tout le monde à un apéro déjeûnatoire dans le théâtre de la Section Loisirs. Les artistes du bord, membres de l’équipage, furent mobilisés pour adoucir l’ambiance.
Section Loisirs, midi.
(clin d'oeil à un jeune pianiste improvisateur de talent, et qui a maintenant son avatar dans ce Monde Miniature)
- Enondradel : Que fait donc Hédrone ?! Tous les officiels sont là et le Commandant du Sasgarion se promène, il baguenaude, il visite des amis malades ! Ce n’est pas sérieux, enfin !
- Chardonville : Oui… Je l’envie… Au fait, les mondanités diplomatiques ne sont pas dans mon profil de poste ! Est-ce que je peux dispos…
- Enondradel : Nnnon !!
- Le maître d’hôtel : La demi-Moule Marinière pour la 5 ! Le quart de frite arrive, Vos Excellences !
- Bernache Oyatoviche : Et une goutte de champagne pour arroser tout ça, s’il vous plaît ! Non, DEUX gouttes !
- Clématitsia Mouettovna : Oh, merci, mon chéri, mon petit tyran d’amour !!
- Bernache Oyatoviche : Ah, quel beau métier que Ministre de Tout ! On n’est pas bien, là ?!
- Yvette Mini-Leglaire : Mesdames et Messieurs, Welcome, Wilkomen, Bienvenue !!
- CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP !
Yvette Mini-Leglaire : En ouverture de notre inégalable revue du Sasgarion, voici venir un jeune homme aux multiples talents : stagiaire à la Section Hydroponique, c’est un grand savant en devenir ! Mais ce n’est rien à côté de l’émerveillement qu’il nous procure lorsqu’il se met au piano et chante ! Beaucoup d'entre vous, dans cette honorable assemblée, l'ont déjà vu en tournée cet été ! Je demande un triomphe pour…
- Yvette Mini-Leglaire : …Pour Jura Stupakowicz !!
- CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP !
- BRAVOOOOOOO !!
- JU-RA !! JU-RA !! JU-RA !! JU-RA !!
(Illustration sonore : "La groupie du pianiste", Michel Berger.
Mais soudain, au beau milieu de la chanson...)
- HAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!
- HAAAAAAAAaaaaaaaahhhhhhhh...
- Enondradel : Mais qu’est-ce q… ?!
- Chardonville : Eh bin, dites donc !! Où sont-ils tous passées ?!
- Jura Stupakowicz : …Euh… ça ne vous plaît pas ?....
- Madame Enondradel : Philippe !! Qu’est-ce que tu as encore fait ?!
- Enondradel : Mais… Mais-mais-mais… Rien !
- Enondradel : Colonel Salicorne ! Il faut !… Il faut… Qu’est-ce qu’il faut faire, Salicorne ?!
- Salicorne : Mettre le vaisseau en alerte rouge et informer les nations… Et il ne reste plus que vous pour faire ça.
- Enondradel : C’est la bulle ! Ce sont les Orkêmyons qui ont fait ça ! Attaquez, Colonel ! Bombardez la plage !
- Salicorne : On ne peut rien faire contre la bulle ! D’abord, elle est sous le sable, nous ne sommes pas armés pour ça. Et puis les gouvernements se sont empressés d’établir des campements sur la zone pendant la nuit, de peur qu’elle leur échappe !
- Enondradel : …Alors là… On n’est pas dans la merde…
Dans le noyau de la bulle…
- Danlo : …C’est absurde ! Vous n’avez pas fait ça ?! C’est une agression, rien de moins !
- Dydrar : Il fallait nourrir la bulle pour lui permettre d’effectuer la Transition vers une autre réalité, n’est-ce pas ? C’est bien ce que j’avais compris quand j’étais là…
- Jaharod : Oui. Et si nous n’avions pas fait ce prélèvement de population, la bulle s’en serait chargé elle-même, automatiquement. Il s’en est fallu de quelques minutes seulement. Nous avions besoin d’un apport extérieur conséquent de mini-êtres pour poursuivre notre voyage, un apport ici d’autant plus riche qu’il est issu d’une autre Pensée.
- Danlo : C’est d’une cruauté et d’un cynisme absolus !
- Jaharod : Commandant, la bulle est programmée pour sa survie et celle de notre civilisation. Elle ne fait pas de sentiments. Si nous n’avions pas nous-mêmes désigné ceux qui allaient être les instruments du destin, ce sont des dizaines de membres de votre équipage qui auraient été aspirés, au hasard. Mais nous avons choisi de préserver le Sasgarion et ceux qui remplissent sa mission si importante. Nous avons opté dans l’urgence pour le moindre mal, et donc pour le prélèvement de vos dirigeants, qui nous ont paru si peu sages et si peu civilisés… Rassurez-vous, ils nourrissent la bulle mais elle ne les a pas digérés. Ils ont rejoint cette essence commune qui n’attend que le jour de sa rematérialisation et ils lui donnent l’élan nécessaire au passage délicat qui nous attend. Ces chefs d’Etat et leurs courtisans seront peut-être plus utiles là où nous allons qu’ils ne l’ont été ici… Mais après tout, cet exil forcé est de leur faute, ils auraient dû être plus sympathiques… Et moins près de la zone d’influence de la bulle.
- Jaharod : …J’entends ce qui se dit à votre bord… Les nations sont en alerte, elles réfléchissent à de dangereuses initiatives belliqueuses. Il est temps pour vous de regagner le Sasgarion et pour nous de partir vers l’Inconnu. Dans quelques minutes, le noyau va décoller et le sable gazéifié va se reformer. Il vaudrait mieux faire évacuer les campements…
- Danlo : Alors, tout ce que l’on peut faire, c’est vous souhaiter bon voyage. Et c’est tout !
- Jaharod : Oui, mais la science, et le progrès qui va dans le bon sens, ne seront pas perdants : Autrefois, lorsque nous explorions la Normandie, nous avions installé une base dans une cavité de la célèbre Aiguille d’Etretat. Elle avait été évacuée au moment où la bulle arrivait dans les parages, la veille de la tempête qui nous a déviés. Et pour tout vous dire, j’étais le chef de cette base. Elle contient bien des trésors que vous saurez apprécier. Et c’est en cela que votre Gecko, celui que nous avons amélioré, vous sera utile : Il est maintenant équipé d’un système immatériel, une sorte de logiciel intuitif, qui lui permettra d’être reconnu par la caverne secrète, qui le guidera et lui ouvrira ses portes. Voilà, tout est dit, le moment est venu de nous quitter. Au revoir, mes amis…
- Jaharod : …Une grande mission vous attend... Bientôt. Bonne chance à vous tous. Nous ne vous oublierons pas.
Dans les minutes qui suivent, sur la plage...
- Un ordre d'évacuation est arrivé sur tous les postes ! Il émanerait de la bulle !
- C'est une ruse des Arrochelliens ! Ils veulent nous évincer !
- ...Euh... Le sable qui devient vert, ça fait partie de la ruse, vous croyez ?...
- Sandra Matizet : Un grand trou s'est creusé sur la plage ! On signale de nombreux blessés dans la zone de l'épicentre du phénomène.
- Enondradel : Faites décoller les secours ! ...Qu’est-ce que c’était ?
- Chardonville : Les Orkêmyons sont partis, je pense…
- Danlo : Et nous, nous sommes revenus !
- Enondradel : Et la Présidente ?!
- Danlo : Elle transite ! Il va falloir en trouver une autre.
- Danika : Une autre peut-être plus sympathique.
EPILOGUE
- Enondradel : Quelle histoire de fous, Danlo… Ces gens étranges, si supérieurs à nous et si polis, qui s’en vont traverser les dimensions après avoir décapité les gouvernements de 6 Etats… 37 brillants échantillons de notre élite politique disparus, vaporisés, tous promus sauveteurs malgré eux d’un monde naufragé ! Le retour à la normale va être difficile. Mais au moins, les nations sont à présent égales dans la consternation, si ce n’est dans le développement, et elles ne songent plus à se tirer dans les pattes ! Il va falloir relativiser pas mal de choses… En attendant, me voilà Président par intérim.
- Danlo : Oui. Mon sentiment est qu’on a tous l’air con après ça.
- Enondradel : Merci pour moi… Enfin, la prochaine fois que vous trouverez des aliens sous la plage, je penserai à m’accrocher à mon fauteuil, ça fera peut-être contrepoids si je me fais enlever !
- Danlo : Dommage, j’aime bien votre fauteuil…
- Enondradel : …Pourquoi vous dites ça ?
Deux semaines plus tard…
- Dydrar : Gecko 1 à Geckos 9 et 14. Nous sommes sur le vecteur d’approche, vous avez juste à nous suivre.
- Bien reçu !
- Chardonville : Danlo, c’est fantastique ! Le système de guidage des Orkêmyons marche du tonnerre !
- Danika : L’entrée de la caverne est droit devant. Elle est ouverte.
- Danlo : Puisque pour une fois c’est facile… Allons au fond des choses ! En souvenir de l’ultime grande œuvre publique de la Présidente Sarah Porte ! …En tout cas, dans cette réalité !
FIN
DE LA SAISON 4
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Par Sasgarion le 2 Décembre 2014 à 14:06
29 septembre 2009
...Voici les paroles de la chanson, "Je reviendrai" de la grande Yvette. C'est idéal si vous voulez torpiller un karaoké de Gloria Gaynor ou si vous n'êtes pas assez sûrs de votre prononciation en anglais pour vous lancer dans "I will survive"...
JE REVIENDRAI
(Yvette Leglaire)
Trente-cinq ans d’absence
C’en était assez
J’en ai pris du temps
Pour être sûre de me faire désirer
Mais quand je n’ai plus reçu de courrier
Que les lettres des huissiers
J’ai paniqué
Mais où donc étiez-vous passés ?...
Et vous voilà !
Comme autrefois
Comme si toutes ces années
Ne nous avaient pas séparés
Je ne peux vivre sans vous
Et tant que je tiendrai le coup
Je vous promets que désormais
Je ne vous quitterai plus jamais
Je reviendrai ! Je reviendrai !
Je reviendrai chanter
C’est ma vie, ma liberté !
Même à cent ans
Même si je n’ai plus toutes mes dents
J’ai de beaux restes
Que les lumières fassent le reste !
Je reviendrai ! Je reviendrai !
Je reviendrai même à genoux
A chacun de nos rendez-vous !
Si vous m’êtes toujours fidèles
Même si je suis un peu moins belle
Je reviendrai, je reviendrai… Je reviendrai…
Mais quel que soit demain
La guerre ou la faim
La grippe aviaire, le tsunami
Ou l’arrivée d’E.T.
Moi, moi qui ai survécu à tout
Pour ne pas m’éloigner de vous
Je n’ai plus peur
Car si j’entends battre mon cœur
Je serai là ! Encore une fois !
Je repousserai tous les tyrans
En leur faisant mon tour de chant
Je serai de tous les combats
A coups de gueule, à coups de voix !
C’est ma prière
Et quand je serai six pieds sous terre
Je reviendrai ! Je reviendrai !
Je reviendrai chanter
C’est ma dernière volonté
Je quitterai mon caveau
Pour aller r’à la Salle Gaveau
Je ferai mon show
Dans les couloirs des vieux châteaux
Je reviendrai ! Je reviendrai !
Hanter tous les endroits
Où l’on ne voulait pas de moi
A Bobino ! A l’Olympia !
Comme le fantôme de l’Opéra !
Je reviendrai… Je reviendrai…
Je reviendrai !!
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Par Sasgarion le 14 Novembre 2014 à 12:00
Le triomphe de Gason Authienoüs après la victoire d'Opoponaxos.
Bientôt, en mai à l'occasion d'un tournage en extérieur à Berck, arriveront de nouvelles aventures de Gason et les Sablonautes.
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Par Sasgarion le 14 Novembre 2014 à 12:00
Résumé de l'épisode 1 de Gason et les sablonautes :
Pour avoir aimé et épousé en secret (donc, sans dot !) un garçon de la haute noblesse orchidienne, Gason Authienoüs est banni astucieusement, de façon à ce que ça ne fasse pas de vagues. Il est supposé parcourir l'immensité des dunes de la Baie de l'Authie pour retrouver le légendaire Poisson d'Or, qui doit protéger la cité de ses ennemis en marche. Une quête à priori illusoire, impossible, mais Gason en fait un enjeu très personnel, au nom de l'amour.
Et voilà qu'il le trouve, le fameux poiscaille ! Mais est-il vraiment magique ?
Et si oui, de quelle sorte de magie est-il fait ?
Un léger doute s'installe dans la Communauté des Sablonautes, nos mini-aventuriers orchidiens...
Une fois la chose identifiée et prise en charge, se posa la difficile question du retour. Ils avaient tant et tant erré pendant cinq semaines, qu'ils ne savaient plus par quel chemin retourner vers le doux jardin qui abritait le paisible pays d'Orchide, là bas, vers l'infini, à Groffliers.
Gason et son frère Yadêmokyblès organisèrent des patrouilles de reconnaissance pour découvrir la route à suivre.
En vérité, partout où ils allaient, les mini-gens ne reconnaissaient plus rien. C'était à se demander même s'ils étaient encore sur la Côte d'Opale...
Des épreuves périlleuses les attendaient. Certains n'y survécurent pas.
Et puis, par un beau matin très chaud, et en réalité très orageux, ils débouchèrent sur une clairière où les attendait cette fois un bien curieux prodige...
- Yadêmokyblès : Prends garde, mon frère ! Un étrange animal est devant nous !! Par la Déesse Authiemahon, il est monstrueux !!
- Yadêmokyblès : Orchidiens, à moi !! Formation de la chenille qui redémarre !!
- Gason : ...Euh...
- Yadêmokyblès : La créature ne semble pas être vivante. Ou bien elle dort...
- Gason : Sans blague... Dites donc, les cerbères, vous ne croyez pas que vous en faites un peu trop ?
- Yadêmokyblès : Et ça, c'est quoi ?
- Gason : Encore un de ces déchets laissés par des sagouins de Grands... En même temps, l'orage approche et cet objet nous assure un abri.
- Un orchidien : Beuark ! Il en reste ! On va coller...
- Gason : J'aime mieux coller dedans que d'être dehors quand la grêle tombera... Allez, on entre !
- Voix d'un orchidien : Oooh ! Il y a de la lumière au fond !
- Yadêmokyblès : Bin mince, alors... C'est quoi, ce truc ?
- Gason : La canette de soda est une porte vers un autre monde...
- Yadêmokyblès : C'est un peu idiot, non ?...
- Gason : Non... Euh, ça doit être de la magie...
- Gason : Prenez garde ! Quelque chose est en train d'apparaître !
- L'individu : Voilà donc les présomptueuses petites personnes de la lointaine Orchide, les "Aventuriers" ! Peuh ! Qu'ils sont donc laids et sales ! Vous êtes de gauche, hein ? Qui croyez-vous être pour oser mendier les faveurs du divin Antonitali ? En êtes-vous dignes, seulement ? Le méritez-vous ? Je ne vois que des pouilleux saisis d'une pesanteur moite, des asticots qui exhalent l'inculture crasse et l'immaturité fière ! Petits lourdauds bâtards, orgueilleux et suffisants que vous êtes !!
- Antonitali : Assez, Pippot ! Laisse-nous !... N'ayez pas peur, il vous teste. Soyez les bienvenus dans cette dimension intermédiaire, mes amis. Je suis Antonitali, mais je n'ai rien de divin. Je suis l'Elu de ce petit monde secret, dont vous avez si bien su trouver l'entrée.
- Gason : C'était pas bien difficile. Si on pouvait entrer dans tous les mondes secrets comme ça...
- Antonitali : Ne croyez pas que les choses soient aussi simples ! Je sais qui vous êtes, Gason Authienoüs, et c'est le Destin qui vous a amenés ici, vous et vos gens.
- Gason : Vraiment ? Tout ce que nous demandons au Destin, c'est de nous aider à rentrer chez nous...
- Antonitali : Ouiii ! Avec cette petite saloperie de Poisson d'Or ? Je suis au courant ! C'est mon boulot de tout savoir.
- Gason : Que savez-vous du Poisson d'Or ?!?
- Antonitali : C'est un leurre, un faux-semblant, qui ne protègera pas votre cité. Et d'ailleurs... Je dois vous apprendre quelque chose... Disons, pour faire simple, que votre jeune amant Amnésiaque, que vous connaissiez si mal, a révélé il y a de cela deux jours l'aspect le plus tourmenté et le plus instable de son âme : A la tête d'une bande de jeunes bourgeois ivres et désoeuvrés, Il a foutu le feu à votre belle cité et en a ouvert les portes aux barbares.
- Antonitali : La panique s'est emparée des habitants qui ont fui dans les mini-Etats voisins. Rien n'a pu arrêter cette folie collective. Les destructions et les pertes sont immenses. Votre belle Orchide est morte, mon ami. Brûlée, investie, pillée et abandonnée.
- L'Archonte Pouffias : Aaargh ! Toi aussi, mon fils !...
- Amnésiaque : Ne m'en veuillez pas ! Tout cela na jamais existé !
- Gason : ...Euh... Mais... Mais c'est horrible, ce que vous nous dites là...
- Yadêmokyblès : Nous n'avons plus de cité ?!...
- Antonitali :
Amis errants et misérables, comme je vous plains !
Tout ce courage et cette volonté déployés en vain !
Ces souffrances qui ne laissent que du vide dans vos mains !
Et vous tombez de haut, trompés par un sort malin !
Votre Poisson d'Or était une illusion perfide héritée d'âges anciens ;
Mais son énergie latente n'attendait qu'un meilleur lendemain...
Attention, vous marchez sur mon nuage, là...
- Antonitali : Croyez m'en, il faut vous en débarrasser. Annulez le sort en cachant l'objet de la lumière de l'astre rayonnant du jour qui fait éclore la vie, et dont les différents aspects avec les autres planètes permettent d’avoir une indication sur les facilités et les difficultés que l’être humain a pour intégrer sa personnalité.
- Gason : Le soleil ?...
- Antonitali : Le ?... Oui, c'est ça. Excusez du peu, mais votre aventure a du sens, un sens très profond. Vous trouverez ici, si vous le désirez, un refuge sûr pour vous aider à le comprendre au fond de votre noble coeur. Oubliez ce mauvais symbole et son funeste prodige. Je vous fais visiter ?
- Antonitali : Entre autres choses merveilleuses, je voudrais vous montrer notre laboratoire. Ici, nous étudions les vertus des plantes et en tirons toutes sortes de médecines nouvelles et douces. Les plantes, chers amis, ont beaucoup à nous dire !
- La plante : Je veux pas ! Non ! Non ! Non !
- Antonitali : ...Bon, celle-ci appartient à une espèce un peu butée... Elle agit sur la constance et la force du caractère et aide à y voir clair pour la prise de décisions. Eh bien voyons, rattrapez-là !
- Antonitali : ...Comme vous le voyez, nous travaillons pour le bien de tous. En même temps, la demande est forte dans tous les mini-mondes et ça nous arrange bien : Ici, ça a beau être une dimension enchantée, les loyers sont chers !
- Gason : Tout cela est bien joli, mais ce qu'il faut, c'est un autre symbole, capable de remotiver mon peuple et de l'aider à avoir confiance, pour tout reconstruire !
- Antonitali : Je vous y aiderai. Votre volonté est d'abord de retourner là-bas, je vous approuve. Notre soutien vous est acquis, Gason Authienoüs. Et sachez qu'à l'instant où vous le désirerez, où que vous serez, une canette de soda magique apparaîtra pour vous mener jusqu'ici.
- Antonitali : J'ai confiance. Vous saurez trouver un chemin et, au bout de ce chemin, une place dans ce monde trop vaste. Commencez à faire le tri, débarrassez-vous de ce qui vous pèse dans votre ancienne vie comme on enlève une vieille peau. Et votre nouvelle peau vous aidera à mieux appréhender le cours des choses. Je sais, vous auriez préféré un avenir cool dans le silence et le refoulement, plutôt que pas d'avenir du tout, mais ce n'est pas cela qui vous est promis... D'autres mondes vous attendent, et une autre sorte de gloire bien plus utile et durable...
- Gason : Pourquoi tant de désastres ? Pourquoi tant de douleurs ?
- Antonitali : Parce qu'il fallait en passer par là. Maintenant, filez, et faites votre office. Nous nous reparlerons bientôt en amis francs et sincères.
- Antonitali : Bonne chance à vous tous !
- Pippot : C'est ça, barrez-vous.
Gason Authienoüs et ses compagnons ne savaient plus quoi faire. Rentrer pour retrouver des ruines ? Pourquoi pas, si la volonté de tout reconstruire pouvait les animer... Et puis les familles, les amis, ou ce qu'il en restait, les attendaient.
Par chance, ou peut-être par la discrète et magique entremise d'Antonitali, ils rencontrèrent à nouveau les Arrochelliens. Le retour en serait donc facilité puisqu'il se ferait par les airs.
Au cours de leur dernière nuit dans le désert marin, les mini-gens dormirent peu, trop occupés qu'ils étaient à réfléchir au sens de leur aventure, si jamais il y en avait un. La conclusion du sage tonton Chantalladçouss était sans appel :
- Chantalladçouss : Il faut suivre le conseil de ton hôte le magicien, mon neveu. Tu dois te débarrasser du Poisson d'Or pour nous aider à tourner cette page noire. La magie, tu vois, quand ça commence à partir en sucette, il vaut mieux pas se péter les noyaux avec et vite passer à autre chose.
- Gason : Ainsi sera fait. Dès demain et je sais déjà où. Et avec votre aide, Professeur, si vous le voulez bien...
- Gason : Trois mai, trois juin, trois juillet, voici les trois dates essentielles de cette belle histoire qui n'a pas de début ni de fin, et dont le souvenir incrédule et douloureux doit être livré aux aléas de la nature... Allez-y, les larbins, tirez sur la corde et conjurons ce mauvais sort !
Le mausolée fut abandonné au silence et à la vie sauvage. Mais ce n'était pas aussi simple et Gason Authienoüs n'avait pas choisi ce lieu, connu de lui et de ses compagnons seuls, par hasard. Ils pouvaient garder, et pour longtemps, un oeil discret et vigilant sur cette vallée et ce qu'elle contenait.
- Antonitali : Le Poisson d'Or est déchargé de son influence néfaste, je le sens... Le vent du Sud, celui qui caresse les falaises normandes et les marais du Marquenterre, me murmure que Gason Authienoüs nous reviendra bientôt, une fois qu'il aura restauré l'espoir en Orchide. Pippot, tu prépareras 37 chambres et tu appelleras le traiteur.
- Pippot : Maître, les candidats au poste de documentaliste sont arrivés. Ils sont quatre.
- Antonitali : Parfait ! Justement, je me disais que, vu les 130 ans d'arriérés que nous avons accumulés dans notre gestion documentaire, on ferait mieux de les embaucher tous !
Une forme vie continue sa route et propère au ras du sol, sur ces rivages riches de tant d'aventures insoupçonnées, au sud de Berck-sur-Mer, là où des petits êtres se disent tous les jours "Il faut bien qu'on vive, il faut bien qu'on boive, il faut bien qu'on aime, il faut bien qu'on meure"...
Si nous, les Grands, nous arrivons à prendre le temps de voir et d'écouter, nous les verrons peut-être un jour. Et cela vaut pour tous les mondes, ceux qui sont à l'air libre, ou ceux qui sont en nous.
FIN
4 commentaires -
Par Sasgarion le 14 Novembre 2014 à 12:00
22 juillet 2013
A Berck-sur-Mer, c'est déjà l'été.
Dans ce jardin proche de la ville qui abrite les peuples miniatures du ch'Nord, de nouvelles complications se préparent.
Le jeune seigneur orchidien Gason Authienoüs a épousé en secret, donc sans dot, Amnésiaque, le fils de l'Archonte Pouffias. Ce dernier obtient du Sénat le bannissement de Gason. Mais pour désamorcer le ridicule de cette situation qui rejaillit sur sa famille, l'Archonte présente cet exil comme une mission héroïque : il s'agit de retrouver dans la baie d'Authie le légendaire Poisson d'Or, dont les arêtes magiques permettent de fabriquer des lances qui atteignent toujours leur cible.
Or, c'est le moment pour le doux pays d'Orchide de se réarmer, car les hordes barbares synoennes sont de nouveau en train de traverser le champ voisin, en masses hirsutes et revanchardes.
La grande nouvelle fut annoncée, ainsi que la mobilisation générale en prévision de l'invasion, redoutée dans les prochains mois.
Les guerriers orchidiens étaient un peu rouillés après de longues années de paix. Ils reprirent l'entraînement avec un peu de mollesse.
Tout le monde croit à cette mission prodigieuse et Gason aussi. Il va mettre tout son coeur dans l'accomplissement de la Quête qui lavera son honneur et lui donnera le droit de retrouver l'amour de sa vie.
Quant au chaffouin Pouffias, il se dit qu'il est débarrassé du jeune nobliau pour un bon moment...
Fin juillet, Gason et ses valeureux compagnons quittèrent donc l'Orchide et le Jardin pour une longue et périlleuse traversée des dunes.
Gason était entouré de son oncle, le sage et vieux guerrier Chantalladçouss, de son jeune frère l'intrépide Yadêmokyblès, surnommé Le Mini-Lion Noir, et de son timide cousin Moralambès, surnommé Le Pessimiste Pâle, ainsi que de tous les chasseurs-guerriers, serviteurs, paysans et autres grouillots de sa Maison.
Ils connurent des jours durant des aventures étonnantes qui mirent leur courage à rude épreuve.Un matin, Yadêmokyblès vint avertir son frère que sa patrouille avat fait une découverte étrange.
Nos aventuriers encerclèrent ce qui leur sembla être une grosse chenille rose. C'était en réalité un élastique pour cheveux à priori féminins. Mais ils n'avaient encore jamais rien vu de tel.
...D'ailleurs, le truc n'était même pas comestible.
Ils trouvèrent certains de ces déchets abandonnés par des Grands peu soigneux. Le lait est pourtant bon pour la santé, mais quid de l'intelligence et du civisme ?...
Pour le mini-peuple d'Orchide, le lait avait, tout comme les poissons imaginaires, des vertus magiques. Ils se prosternèrent donc devant cette apparition bien peu écologique.Une bonne Quête légendaire qui se respecte doit s'accompagner de hauts faits d'armes. Gason Authienoüs décida donc d'attaquer en passant un fort qui appartenait à une famille rivale, à la lisière du monde connu.
Le haut fait d'armes fut rondement accompli, au terme d'une courte charge héroïque. Mais le fort semblait déjà abandonné depuis des mois.
Mais il arriva aussi à nos héros de livrer bataille contre une mini-tribu de mini-barbares très-très mini-hostiles.
Le tiers des hommes de Gason Authienoüs fut méchammment assommé, mais il remporta la victoire.
Ils découvrirent ensuite un lieu abandonné et sinistre, mais il leur parut magique vu au ras du sol...
Ils ne furent dérangés que par un con qui s'amusait à se prendre en photo dans les glaces. Mais ils surent rester discrets...
Ils rencontrèrent un jour une mission scientifique du Sasgarion, conduite par le Professeur Laoner, qui était un grand savant, un biologiste réputé.
Quand le savant entendit Gason lui parler avec fougue et conviction de la Quête du Poisson d'Or, il ne se moqua pas de lui, mais expliqua tranquillement qu'il pouvait chercher longtemps...Chantalladçouss intervint :
- Nous savons que le Poisson d'Or n'existe pas vraiment.
- Aah bon ? ! S'étonna Gason.
- Mais, poursuivit le vieux sage, cette Quête a une portée et une valeur bien plus grandes ! Elle nous enseigne des choses sur le courage, le mérite et la suite dans les idées !
- Mais qu'est-ce qu'on fout là, alors ? Demanda Moralambès.
Un soir, au coin du feu, Gason se laissa aller à la nostalgie et au découragement. Devait-il remettre en question sa Quête déraisonnable du Poisson d'Or et rentrer piteusement en Orchide ? Le Sénat lui permettrait-il seulement de rentrer ?... Troublé, il écrivit une lettre à son ami Amnésiaque, qui ne pourrait jamais la recevoir faute de services postaux dans ce désert infini...
LA CHANSON DE GASON AUTHIENOÜS
(A peu près, plus ou moins, sur l'air de "Parler à mon père", de Céline Dion...)
"REV'NIR EN HIVER"
Je suis venu jusqu'ici
Sans être vraiment sûr de moi
Mais on me l'avait bien dit
Le Poisson d'Or n'existe pas.
C'était en juillet dernier
La saison étant ce qu'elle est
Un jour, il faut bien rentrer
Bredouille, ou de gloire comblé
Mais l'histoire n'est pas finie !
Tout c'qui brille sera pour lui !
Il faudra...
Rev'nir en hiver.
J'ai trouvé dans ce pays
D'eau salée, de vent, de sable
Une autre sorte de défi
Qui me semblait raisonnable
Auras-tu de l'impatience
De me revoir les mains vides ?
Va-t-elle nous tuer, l'absence,
Si je vais où on me guide ?
Si je veux te mériter !
Il faut savoir renoncer !
Je devrais...
Rev'nir en hiver.
Je dis "stop" aux coquecigrues !
Aux délires et aux misères
Je veux être utile, vois-tu
Et garder les idées claires.
Au retour de ma Quête
J'espère pour nous et pour toi
Une vie cool et sans défaites
Juste un peu nous suffira
Pour un rêve aussi parfait !
Je pourrais, si j'le voulais !
Je pourrais...
Rev'nir en hiver...
Je pourrais...
Rev'nir en hiver.
Ils poursuivirent leur chemin vers la baie baignée de brumes matinales.
...Qui se dissipèrent vite. Donc arrêtez de dire qu'il ne fait jamais beau dans le Nord-Pas de Calais !
Leur périple devint de plus en plus harassant. Cinq semaines étaient passées et tous rêvaient de rentrer...Et soudain, sur quoi ne tombèrent-ils pas ?!?...
Etait-ce réellement le poisson mythique tant recherché qui allait permettre aux Orchidiens de retourner chez eux glorieux et graciés ? Ou bien était-ce juste un stylo perdu par un Grand qui l'avait acheté un an plus tôt dans la boutique Pylones de Beaubourg ?...
Vous le saurez bientôt...
Peut-être.
6 commentaires
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