• Mixer "Mort à Venise" et "Tarzan", et en faire une grande aventure du Monde Miniature, c'est possible. Après "Les 55 jours du P'tit Quinquin" (rubrique 8), voici, après deux mois de travail,  la nouvelle mini-superproduction de cette année. J'espère qu'elle vous plaira.

    D.B.

    Episode 1

     

    Le Monde Miniature de Sasgarion

    présente :

    LA MORT A MERLIMONT

     

     

    Quelque part dans l'immensité dunaire entre Berck et Merlimont...

    Avril 1928

     

    Episode 1

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    Village de Merlimont, juin 1937

     

    Nous voici sur la Côte d'Opale, près du Touquet.

    C'était une jolie maison de vacances, récemment construite dans le style régional des villas de bord de mer. Elle était entourée d'une belle véranda dont les propriétaires ne profitaient pas. Son usage était réservé à une communauté qui appartenait aux nations miniatures secrètes, dont les colonies principales étaient à l'époque à Amiens et dans plusieurs petites villes de Normandie et de Sologne. Le Docteur Cazin était leur Grand Protecteur local.

     

    Episode 1

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    Episode 1

     

    Les mi-gens ne sont pas très différents de nous. Eux aussi possèdent une classe aisée avide de bien-être et de choses luxueuses. La mini-nation hédonienne avait créé dans cette maison un lieu de villégiature où se retrouvaient pacifiquement de nombreux vacanciers de plusieurs nations. On y menait une vie calme et reposante, culturelle, ou aventureuse, selon les goûts. Et, comme dans toute bonne société, on y refaisait virtuellement le monde, le petit comme le grand.

     

    Episode 1

    -      Commandant Salicorne : Après la grande guerre que les Grands se sont livrée, et les traumatismes qu'elle a causés, je ne pense pas qu'ils auront envie de remettre ça. Et puis ça les regarde, pas nous.

    -      Monsieur de Favières : Pourtant, le temps n'est pas au pacifisme. Il y a eu bien d'autres guerres depuis et les régimes politiques se durcissent. Et puis si nos colonies se prennent des obus ou des bombes, ça nous regardera de très près... Ah, Monsieur, vous faites la moue ! Mais voyez donc : en Europe, il y a beaucoup de dictatures, on dit que tout va dans le sens d'un nouvel affrontement général.

         

    Episode 1

    -      Dame Geldoush : Oui, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, l'Espagne...

    -      Salicorne : Vous êtes trop pessimistes.

    -      Dame Geldoush : Au fait, a-t-on enfin des indices de l'existence d'autres civilisations miniatures dans ces pays ?

     

    Episode 1

    -      Salicorne : Non, hélas, jusqu'à preuve du contraire, nous sommes seuls dans l'univers.

    -      Dame Geldoush : Comme c'est dommage !

    -      Gretel Plüschaussämeyer : Tiens !... Commandant, ce n'est pas la première fois que j'entends des gens évoquer cette question avec vous. Faites-vous partie de cette... commission d''enquête ?

     

    Episode 1

    -      Salicorne : Oui, tout à fait. Cela s'appelle le CISMI, le Comité d'investigation sur les sociétés miniatures inconnues. Je suis l'un des trois délégués hédoniens, qui sont, avec d'autres mini-gens et des Grands Protecteurs de plusieurs régions de France, membres de ce comité. Une bien difficile mission ! Jusqu'à présent, notre seul titre de gloire est d'avoir découvert, il y a 6 ans, grâce au travail du sous-comité consacré à la quête de nos origines, les deux tribus qui vivaient près du Touquet, comme vous le savez. Ces mini-gens, les Reulous et les Oyatsines, ont été pendant quelques temps mis à l'abri dans cette maison qui venait d'être construite, avant d'être relocalisés au dehors, au fond de la propriété, dans des conditions naturelles plus adaptées à leur mode de vie.   

    -      Gretel Plüschaussämeyer : On dit que votre gouvernement n'a pas été tendre au sujet de cette adaptation... Il se pourrait qu'un jour ils viennent demander des comptes.

    -      Salicorne : En tout cas, Madame, cette habile pacification vous a permis d'obtenir la concession de votre hôtel dans cette colonie, qui est devenue en moins de deux ans un magnifique et douillet lieu de loisirs pour toute la bonne société. Je vous assure qu'ils sont bien installés et que nous sommes ici en parfaite sécurité.

     

    Episode 1

    -      Salicorne : La colonie les aide en cas de besoin. Ces deux tribus se font juste un tout petit peu la guerre de temps en temps, mais c'est dans leur culture. Nous ne sommes pas concernés.

    -      Gretel Plüschaussämeyer : Tous comme les Hédoniens et les Casteignans, à peu près tous les trois ans. C'est culturel...

    -      Madame Créquoise : J'aime bien le mot "relocalisation" ! C'est si délicieusement hypocrite !

         

    Episode 1

    -      Salicorne : Êtes-vous sarcastiques, mesdames ?

    -      Gretel Plüschaussämeyer : Oui ! Nous venons toutes deux de Beljamique, au Neubourg. Allons, cher commandant, passons à table. Mathilde a préparé du camembert frit avec une belle groseille.

    -      Salicorne : Ah ! Je suis affligé de devoir m'en priver mais j'ai rendez-vous chez le gouverneur ce midi. Je me rattraperai demain. Je voulais vous demander, Madame Créquoise : y a-t-il un Monsieur Créquois ? On ne le voit jamais.

     

    Pension Plüschaussämeyer, 14h00.

     

    Episode 1

    Episode 1

    -      Otorino Tadukawa : Bonjour Gretel !

    -      Gretel : Bonjour Otorino ! Je ne vous ai pas vu ce matin ! Vous étiez déjà au travail. Votre film va vous épuiser !

     

    §Episode 1

    -      Otorino : Oui, il faut que je me ménage des pauses. Mais les renforts arrivent ! Auriez-vous une belle suite disponible pour recevoir une célébrité ? Mon ancien professeur de cinéma et mon mentor, Raynald Von Bulot, a accepté de travailler avec moi sur le scénario et la réalisation de mon grand projet. Il arrive d'Amiens avec la voiture des Grands.

    -      Gretel : Oui, je peux le recevoir, avec plaisir ! Il a déjà séjourné à Merlimont l'automne dernier, je crois.

     

    Episode 1

    -      Otorino : Oui, il était descendu à l'Impérial, mais c'était avec sa femme, quelques semaines avant son décès. Depuis, il se laisse aller à une sombre mélancolie et il est devenu un tantinet bizarre, assez maniaque, distant, renfermé... Souvent narquois jusqu'au risque d'être blessant. Il est très exigeant et difficile à satisfaire.

    -      Gretel : Eh bien, ça donne envie ! Je ferai de mon mieux pour le mettre à l'aise.   

    -      Otorino : Je le sais, vous y arriverez, c'est certain. Même neurasthénique, c'est aussi un bourreau de travail quand il s'agit de cinéma. Une fois dans de bonnes conditions, il donnera le meilleur de lui-même sur ce film d'avant-garde qui fera date.

     

    Episode 1

    -      Gretel : Un film de guerre pacifiste avec de vrais militaires de plusieurs mini-nations rivales, oui, je me doute que ça va intriguer.

    -      Mathilde : Et pour la cuisine ? A-t-il des revendications spéciales ?

    -      Otorino : Je ne sais pas... Mais c'est vrai que la cuisine sera un élément crucial pour l'apprivoiser.

     

    Episode 1

    -      Gretel : Nous acceptons votre défi ! Ce ne sera pas le premier client difficile que nous aurons eu !

    -      Otorino : Il pourrait quand même être un peu... imprévisible, déstabilisant. mais il a voulu absolument venir dès que je lui ai téléphoné, malgré les mauvais souvenirs qu'il a ici. Ou à cause d'eux, peut-être... Bon, souhaitons-nous bonne chance. Je pars le chercher au bâtiment d'accueil.

    -      Gretel : Ne vous inquiétez pas ! Je vais le dresser, moi, votre dépressif !

     

    Episode 1

    Episode 1

    Raynald Von Bulot, le plus grand des mini-cinéastes de cette époque, était bien arrivé à la colonie miniature logée dans la véranda, côté sud. Le train n'avait pas de retard, ce qui était encore heureux pour une ligne qui reliait seulement la véranda et le garage du docteur Cazin.

     

    Episode 1

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    Episode 1

    Episode 1

    -      Otorino : Voilà. Je te laisse en de bonnes mains avec la patronne. On se retrouve à la sortie n° 5 de la véranda. J'ai installé un bureau d'été sur le sable.

    -      Von Bulot : J'exècre le sable, je l'ai peut-être trop vu !

    -      Otorino : Ha ! Ha ! Le sable est l'un de nos principaux figurants ! Sans lui, pas de film !

     

    Episode 1

    -      Gretel : Bienvenue, Monsieur Von Bulot ! Je vous propose de visiter un peu... Votre suite est dans ce couloir, à droite. J'espère qu'elle vous plaira. 

    -      Von Bulot : Volontiers. Laissez-moi seul, s'il vous plaît, le temps de musarder.

    -      Gretel : ...Entendu...

     

    Episode 1

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    Episode 1

    Episode 1

    -      Gretel : Cela vous plaît, Monsieur ?

    -      Von Bulot : Votre hôtel est démodé, la déco est trop maniérée, c'est sombre, biscornu, la chambre est sinistre... Oui, ça me plaît beaucoup. Je vais être bien ici. Merci, vraiment !

    -      Gretel : ...J'en suis heureuse !

     

    Episode 1

    -      Von Bulot : Donc oui, je souhaite rester jusqu'au 20 juillet, ou plus si c'est nécessaire. Je voudrais prendre mes repas dans la chambre, si c'est possible. Qu'y aura-t-il ce soir ?

    -      Gretel : C'est noté. Mais, Monsieur Tadukawa vous a peut-être dit que nous étions tous invités ce soir au banquet donné par le gouverneur aux généraux étrangers qui participent au film.

    -      Von Bulot : Ah oui... C'est vrai... Déjà des mondanités. Bon, puisqu'il le faut...

     

    Episode 1

    -      Gretel : Je souhaite que vous vous sentiez ici comme chez vous. Nous n'avons que cinq suites, c'est assez intime.

    -      Von Bulot : Je ne me sens plus vraiment chez moi nulle part...

    -      Gretel : Ou ce qui serait idéalement chez vous. Ne discutez pas avec moi. Nous sommes tous à votre écoute pour tout souci, toute question.

    -      Von Bulot : Merci. Je vais me préparer pour ce soir. Merci encore.

     

    Episode 1

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    Episode 1

    Episode 1

    -      Madame Créquoise : C'est la princesse Yapludô, héritière du trône d'Orchide, avec sa suite. Le festival de la fanfreluche.

    -      Von Bulot : Magnifique tableau, superbement suranné. Une éblouissante potiche. Il faut qu'elle apparaisse dans notre film.

    -      Madame Créquoise : Si j'en crois ce que l'on murmure à son sujet, cette idée ne lui donnera pas mal à la tête, pourvu que le cachet fasse de l'effet. L'Orchide est assez démunie...

    -      Otorino Tadukawa : L'Orchide oui, mais pas ses princesses.

     

    Episode 1

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    -      Otorino Tadukawa : Ah... Justement, le gouverneur vient de me parler d'une étrange rumeur. Plusieurs client de l'Impérial Palace auraient été pris de malaises après le déjeuner. Il y aurait un mourant, peut-être victime d'une allergie. C'est si vite arrivé, une réaction allergique...

    -      Von Bulot : Nous sommes tellement petits et fragiles, comme ces minuscules insectes qu'un souffle peut tuer. Un rien peut nous abattre alors que nous sommes si fiers de nous et de notre réussite. C'est notre pitoyable destin : n'être que du rien qui retourne au rien d'un rien. Peut-être au fond ne sommes-nous qu'une anomalie biologique et sans issue de l'évolution, une impasse, une erreur, que la Nature se chargera un beau jour d'éradiquer.

     

    Episode 1

    -      Madame Créquoise : C'est rien triste ce que vous dites. Vous voulez donc nous déprimer aussi ? Ils ont surtout trop mangé, c'est tout. Ces repas hédoniens sont des orgies de graisse et de sucre dans lesquels on s'englue en perdant tout sens de la mesure.

    -      Gretel Plüschaussämeyer : Vous faites bien de rester chez moi. Mathilde est une vraie bonne cuisinière qui sait équilibrer les choses.

     

    Episode 1

     

    Le lendemain matin, les mondanités reprirent pour Raynald Von Bulot, mais à une autre échelle. Le Grand Protecteur, le docteur  Gustave Cazin, voulu recevoir l'illustre mini-personnage pour le café, dans la maison.

     

    Episode 1

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    Episode 1

    -      Otorino Tadukawa : C'est bon, là ? Vous m'entendez, Monsieur Cazin ? J'espère que ça va aller...

    -      Von Bulot : On dirait que je vais chanter une chanson ! J'ai l'habitude de parler aux Grands, ne t'en fais pas.

     

    Episode 1

    -      Docteur Cazin : Merci d'être venu, Monsieur Von Bulot. Depuis 30 ans que je suis dans la Confrérie des Grands protecteurs, il ne se passe pas une journée sans que je sois fasciné par votre civilisation et ses grands noms. Et donc, notre ami Otorino me dit que vous êtes LE grand nom du cinéma des nations miniatures.

    -      Von Bulot : C'est me faire trop d'honneur ! Je me suis éloigné ces derniers temps de tout ceci et j'en ai profité pour me retourner sur mon "oeuvre" : je la trouve creuse et sinistre. Et puis, le public des Vingt Peuples miniatures, c'est 150 000 personnes à tout casser. J'ai conscience que sans l'aide de Grands comme vous, qui connaissent et protègent le secret de notre existence depuis des siècles, notre espèce se serait éteinte, ou, au mieux, aurait vivoté au stade primitif et au ras du sol. Nous avons côtoyé des savants, des alchimistes, des illuminés géniaux, des aventuriers, Nostradamus, Les Curie, Jules Verne, Diderot, Pasteur, Lavoisier, et bien d'autres, tous membres de cette société secrète, et nous avons bien profité d'eux. Et du coup, c'est vrai, notre civilisation est plus avancée en science et en technologie, mais pas en humanité. Je nous trouve, moi, d'une banalité extrême. Bref, tout cela est tellement surfait. Avez-vous vu mes films ?

    -      Docteur Cazin : Malheureusement non... Les pellicules sont trop petites. Encore du café ? J'avoue que j'ai encore du mal à le doser pour mes mini-invités.

     

    Dans la soirée...

     

    Episode 1

    -      Von Bulot : Merci de m'avoir fait cette proposition. J'ai lu et relu ton scénario... Je suis emballé, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps. Revenir ici, dans ce lieu si douloureux, pour accomplir un travail tout neuf... Il y a là quelque chose de thérapeutique. Revenons au sujet. Le casting est très dense, nous sommes au bord de la surpopulation ! Belle performance que d'avoir réuni tous ces gens pour un projet qui est si transgressif par rapport à ce qu'ils sont. Ils ont tous joué le jeu, c'est remarquable. Mais nous devrons mieux exploiter les extérieurs pour les scènes de bataille. Je n'ai pas vu beaucoup de matériel.

    -      Otorino : Six autres techniciens et cameramen vont arriver avec armes et bagages, en plus des dix que nous avons déjà. Nous sommes aussi en train d'aménager un espace pour la scène qui est le point d'orgue du film.

    -      Von Bulot : En plus des projecteurs, il sera bon d'ajouter des flammes pour la lumière.

     

    Episode 1

     -      Von Bulot : Au fait, qui est cette femme silencieuse qui nous suit et note tout ce que nous disons ?

    -      Otorino : Mais... c'est Géraldine, notre assistante...

    -      Von Bulot : Aah, nous avons une assistante ?! Très bien. Il faut vraiment que je me remette dans le bain, moi.

     

     

      A SUIVRE...

    DANS L'EPISODE 2 CI-DESSOUS

     


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  •  

    Un nouveau jour se levait sur la Côte d'Opale. Il se passait des choses à quelques centaines de mètres de la colonie de Merlimont (environ 25 kilomètres pour les mini-gens), dans les dunes. Une expédition était aux prises avec la nature.

     

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    -      Derdrie Grostoke : Haaa !...

    -      Colonel Igor Kadawreski : Restez avec nous Mademoiselle !

     

    Episode 2

    Episode 2

    -      Le porteur : YAAAAAAAH !!!!

     

    Episode 2

    -      Derdrie : Hhhh ! C'est horrible !

    -      Kadawreski :  Bon sang ! J'aimerais que tout le monde soit un peu attentif, s'il vous plaît !! Qu'y avait-il dans ce colis ?

    -      Professeur Ylparoski : La pharmacie, les effets personnels de Mademoiselle Grostoke... et les miens.

    -      Kadawreski : Voilà qui est bien  fâcheux.

     

    Episode 2

     

    A midi, le soleil implacable du Pas-de-Calais surchauffait le sable et l'expédition dut marquer une pause.

     

    Episode 2

    Episode 2

    -      Professeur Gélagnac : Nous cherchions des mini-panthères mystérieuses et nous ne trouvons au mieux que des chenilles. Le colonel insiste pour que nous soyons rentrés à la colonie de Merlimont demain soir. Vous devez être déçue.

    -      Dredrie : Je suis certaine qu'elles sont là, quelque part. Mais tout pouvons très bien être passé à côté dix fois sans les voir. C'est tellement immense...

     

    Mais il y avait quand même mieux que des chenilles, en cherchant bien.

     

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

     

    Quelqu'un observait Derdrie et ses compagnons.

     

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

     

    Colonie de Merlimont, 14 h 00.

     

    Episode 2

    -      Le serveur : Votre drink, Monsieur. Combien serez-vous ? Désirez-vous autre chose ?

    -      Von Bulot : Oui, qu'on me foute la paix. Nous sommes un, guère plus. Invitez les promeneurs à ne pas venir errer par ici, s'il vous plaît.

    -      Le serveur : Ce sera fait, Monsieur.

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : ...?...

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : S'il vous plaît ?!... Ga-arde ? Vous pourriez venir ?

     

    Episode 2

    Episode 2

    -      Mathilde : Foutez-moi le camp, bande de chapardeurs !!

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : Qu'est-ce que c'était ? C'est nouveau ?

    -      Mathilde : J'espère qu'elles ne vous ont pas trop dérangé. Elles ne sont pas méchantes mais un peu envahissantes. La faute à cette pyramide à la con qui est apparue dans les dunes et qui s'est mise à cracher plein de bestioles bizarres ces derniers mois. Il paraît qu'elles viennent d'un autre monde, d'après le professeur Gélagnac. Vous le connaissez ?

    -      Von Bulot : ...Je vous demande pardon ?...

     

    La nuit venue, au campement du colonel Kadawreski.

     

    Episode 2

    -     Kadawreski : Vous organiserez des tours de garde. Je ne veux pas de surprises cette nuit. TUNGAWA TOUDJOU !!

     

    Episode 2

    Episode 2

    -      Kadawreski : Ne vous éloignez pas trop, Mademoiselle. Vous risqueriez d'être un sujet d'études gustatives pour des animaux très antipathiques. Mais je sais que vous êtes très à l'aise et sûre de vous en pleine nature, j'ai apprécié cela. Depuis un an que je m'amuse à faire le guide pour touristes dans ces dunes, je n'ai vu que des citadins n'ayant plus la moindre notion de ce qu'est la vie sauvage.

    -      Derdrie : Merci beaucoup pour votre aide et votre efficacité, Igor. J'ai apprécié aussi, même si la mission est un échec, j'en ai bien peur. Nous sommes partis deux semaines, il faut bien rentrer !

    -      Kadawreski : Pas d'animaux magiques pour cette fois ! Dommage ! Nous recommencerons bientôt, je vous l'assure, dès que les journées seront moins chaudes. Le mois de juin ne peut être entièrement caniculaire, ce n'est pas possible.

    -      Derdrie : Pas magiques. Mystérieux.

     

    Episode 2

    -      Derdrie : Les deux chasseurs oyatsines que nous avons rencontrés ont vu ces mini-panthères, c'est certain. Ils disent qu'elles ont été apprivoisées par un jeune homme sauvage qui n'est pas de leur tribu, qu'ils appellent "le Roi solitaire". Peut-être vient-il lui aussi d'un autre monde miniature dont la pyramide serait une porte d'accès à travers le temps et l'espace... En tout cas, c'est un indice qui ouvre plein de perspectives passionnantes.

    -      Kadawrerski : J'y vois plutôt une légende, mais elle m'intéresse. Toutefois, Monsieur Ylparoski me disait que votre quête animalière en cachait une autre plus intime. 

    -      Derdrie : Il vous a parlé de la disparition du "Neubourg". C'est vrai, j'espère trouver des traces de son passage par ici.

     

    Episode 2

    -      Kadawreski : Il s'agissait de votre frère, n'est-ce pas?

    -      Derdrie : Mon grand-frère Deneker. Il était en poste dans la colonie du Neubourg en 1928. Il avait embarqué avec sa femme et son fils sur ce dirigeable pour rentrer à Amiens. A l'époque de sa disparition, les enquêteurs ont démontré que le vent avait toutes les chances d'avoir poussé le navire, au cas où il aurait été empêché de gouverner, vers la portion de côte comprise entre les baies de l'Authie et de la Canche.

    -      Kadawreski : Oui, parce qu'ils ont démontré qu'il aurait pu être conduit inéluctablement vers la mer... Seulement, son dirigeable d'escorte a perdu le contact dès la première nuit du voyage, à l'est de Rouen. Je ne veux pas paraître cruel ou indifférent, mais il a aussi toutes les chances d'être tombé au sol, ou d'avoir été tiré par des chasseurs au petit matin...

     

    Episode 2

    -      Derdrie : Nos dirigeables voyagent la nuit quand il ne peuvent pas faire autrement, et puis ils sont camouflés...

    -      Kadawreski : Un concombre de 300 centimètres qui vole, ça ne fait pas très sérieux comme camouflage. Et puis les compartiments remplis d'hydrogène sont un autre facteur de risques.

     

    Episode 2

    -      Derdrie : Oui... Il est fort possible que les 153 occupants se soient retrouvés, au mieux, seuls au monde. Définitivement. Dans une campagne inconnue. Avec bien peu de chances de survie... Mais j'ai confiance dans la thèse d'un naufrage côtier. C'est une illusion motivante. Ces expéditions zoologiques sont un bon alibi pour entretenir la flamme. Je suis consciente que neuf ans après, il y a une chance sur un million de trouver un signe sur un territoire aussi vaste et compliqué. Pourtant, je continue. Même si ça doit durer encore des années, je continuerai à l'explorer, petit bout par petit bout, et je trouverai. Et je trouverai aussi ces animaux venus d'ailleurs ! L'Institut pour lequel je travaille les réclame ! 

    -      Kadawreski : Je vous souhaite de réussir sur tous les tableaux.

     

    Episode 2

    -       Kadawreski : ODUNGA !! WATTA EMARABANGA ANOU DIJAMBÊ TOUDJOU KIRIBOULA !!

    -      Derdrie : ...?...

    -      Le porteur : Ouichh... Oui, Monsieur, c'est même la première chose qu'on a faite.

     

    Episode 2

    -      Kadawreski : Ah. Votre tente est prête. Je vais donc vous souhaiter bonne nuit. Demain soir, vous retrouverez votre lit à l'Impérial Palace.

    -      Dredrie : Excusez-moi, mais... pourquoi vous leur parlez dans une langue qui n'existe pas ?

    -      Kadawreski : Oui, pardon, la force de l'habitude ! C'est pour les touristes, ça les met dans une ambiance encore plus dépaysante.

     

    Colonie de Merlimont.   

     

    Raynald Von Bulot était dehors dès le début de la matinée et déjà plongé dans un travail intellectuel dense. Et c'est là qu'eut lieu la rencontre entre deux échantillons semblant appartenir à des espèces bien différentes.

     

    Episode 2

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    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    -      Von Bulot : ...Qui êtes-vous, jeune homme ?

    -      Tadzio : Pas parler, manger. Partir ensuite sans retard. Moi Tadzio. Et toi ?

    -      Von Bulot : Raynald Von Bulot, pour vous servir ! Enfin... Euh, servez-vous, je vous en prie. Vous faites partie de l'équipe d'entretien des Services généraux de la colonie ? Etes-vous un sauvage ? Comprenez-vous le mot "sauvage" ?

    -      Tadzio : "Renafobulo". Moi Tadzio, toi Renafobulo.

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : Vous ne répondez pas ?... Est-ce que vous habitez près d'ici ?

    -      Tadzio : Tadzio partir. Renafobulo gentil. Mais triste. Très triste ! 

    -      Von Bulot : Mince !! Ah, ça se voit tant que ça ?

     

    Episode 2

    -      Tadzio : Tadzio sent les choses. La nature fait sentir. Renafobulo doit connaître mieux nature !

    -      Von Bulot : Certainement !

    -      Tadzio : Tadzio partir. Au revoir.

    -      Von Bulot : Est-ce que... Est-ce que je vous reverrai ?

     

    Episode 2

    Episode 2

    -      Von Bulot : ...Tadzio...

     

    Quelques heures après leur départ pour la dernière étape vers la colonie, les mini-gens faisaient une découverte. Mais était-ce là LA pyramide légendaire ? Elle n'était ni belle, ni majestueuse, ni même mystérieuse. Mais elle était très fréquentée.

     

    Episode 2

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    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    -      Ylparoski : Voyez donc ! Comment une tribu primitive comme les Reulous aurait pu, avec seulement ses bras et des coquillages, déplacer des millions de grammes de sable pour édifier cette merveille qui défie le temps ?!

     

    Episode 2

    -      Kadawreski : "Qui défie le temps" ? Vous ne voyez pas les carapaces de crabes ? Ce n'est pas la pyramide de vos légendes, c'est un temple éphémère construit pour signifier aux autres peuples que la tribu est sur le sentier de la guerre. C'est une chose déjà connue.

    -      Ylparoski : Mon ami, si vous préférez les interprétations académiques superficielles de la science autorisée, libre à vous ! Apprend qui veut ! Ouvrez-donc votre esprit, faites vos recherches. Derdrie, regardez : si vous multipliez le périmètre de la base par le carré des arêtes divisé par Pi moins le demi-rayon d'un cercle de trois mille coudées de circonférence qui relie... 

    -      Derdrie : Je veux bien multiplier tout ce que vous voudrez, mais plus tard et pas ici. Rappelez-vous que j'ai séjourné dans ce pays il y a quatre ans pendant la guerre de pacification menée par les colons hédoniens contre les Reulous... J'ai déjà vu ça. Alors oui, je vous le confirme, ils vont combattre. Mais contre qui cette fois ?

     

    Episode 2

    Episode 2

     

    Raynald Von Bulot rêvassait en marchant. Depuis sa rencontre du matin avec le Sauvage, il lui semblait que son petit corps s'était allégé d'un poids. Souriant, détendu, il découvrait enfin le décor qui l'entourait et qui n'était pas un décor de cinéma. C'était le vrai, celui de sa vie ce jour-là. Le Maître jusque là acariâtre et taciturne acceptait même des compagnies qui savaient s'imposer.  

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : Bon, je veux bien que tu me suives partout, mais au moins, prends des notes, toi aussi.

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : Attention !!

     

    Episode 2

     

    Et Tadzio surgit de la végétation. Il n'était manifestement jamais loin.

     

    Episode 2

    Episode 2

    -      Von Bulot : Bravo Tadzio ! C'était géant ! Tu aimerais faire du cinéma ?

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : J'aimerais que tu viennes avec moi dans la colonie. J'aimerais te parler, savoir qui tu es. Viens av...

    -      Tadzio : NON !! Jamais dans la colonie !! Jamais !! Tadzio les déteste ! Ils ont pris la place !

    -      Von Bulot : Mais je ne te force à rien...

    -      Tadzio : Renafobulo doit rentrer. Danger qui approche. Guerre. Tadzio va surveiller. Au revoir.

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : Attends ! Reviens ! Quel danger ? Quelle guerre ?

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : ..."Ils ont pris la place" ?

     

    Un peu plus tard, Von Bulot et Tadukawa se mirent au travail. Tadukawa, un peu fiévreux, était en retard. Mais Von Bulot avait déjà beaucoup progressé depuis le lever du jour, notamment sur la touche humaine du film, cette touche qui paraissait manquer en lui-même et qu'il avait exhumée dans la journée seulement.

     

    Episode 2

    Episode 2

    -      Von Bulot : C'est un ballet étourdissant de dorures, d'armes et de violence. C'est très réussi et grandiose, les personnages ont des individualités bien marquées ; mais ça manque d'âme, d'intimité, d'émotion, de surprise. Bon, ce soir, nous la créerons en partie avec la scène de l'orgie militaire, mais ça ne suffit pas.

    -      Tadukawa : Il nous faut un catalyseur de sentiments, un personnage qui soit au centre sans être envahissant, un fil rouge qui retienne l'attention du héros et autour de qui tout s'assemble et s'agite sans que ce soit trop flagrant. Un homme ou une femme ?

     

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    Episode 2

    -       Von Bulot : Oui, c'est ça... Oui... Un être qui scintille dans la foule... Un astre discret, silencieux et léger, fluide et fuyant, qui exerce une force de gravité formidable à laquelle certains destins, par nature, ne peuvent pas échapper... Une suggestion d'omniprésence, une orbe qui passe et adoucit tout, un regard mystérieux... L'objet d'un jeu subtil, ludique, mais cruellement illusoire, pour lequel on ruse afin de connaître son nom, son quotidien... jusqu'à y entrer un peu, comme un fade figurant de la vie des autres, en consolation d'un mieux inaccessible et pour la joie amère d'avoir vaguement progressé dans l'inabouti sans cesse répété... La cible troublante d'une quête de sens à cette frénésie vaniteuse ; la seule vraie beauté, sage et simple, forte et fragile à la fois, sans artifices, qui nous tend les mains ; elle ouvre à une passion qui ne dit pas son nom et se retient, mais qui réveille et motive l'âme et le coeur soudain... Même si l'évidence veut que ce soit toujours en vain... Une nouvelle respiration après la suffocation. Une nouvelle... inspiration... Une renaissance...

     

    Episode 2

    -      Tadukawa : Je pensais à Sandra Matizet pour ce rôle.

    -      Von Bulot : ...Matizet ?... Un regard de crevette grise n'a rien de mystérieux.

    -      Tadukawa : En même temps... Le héros, c'est le général Potchevleeschovski, le vainqueur de la Guerre des Mini-Nations qui a ensuite fait un coup d'Etat en Casteigne. Pas une collégienne shootée aux passions inabouties et qui fantasme sur des orbes sages et troublantes...

     

    Episode 2

    -      Von Bulot : Je m'égare sans doute un peu... Enfin, quelque chose en partie dans ce goût-là, quoi. Pas forcément tout...

    -      Tadukawa : Oui, ça me plaît. J'appelle la crevette grise ce soir.

     

     A SUIVRE...

    DANS L'EPISODE 3 CI-DESSOUS

     


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    Episode 3

     

    L'expédition scientifique de Derdrie Grostoke marchait vers la colonie, qui n'était plus qu'à quelques heures. La promenade était assez plaisante.

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Professeur Gélagnac : Je ne suis pas fâché de rentrer. Cette histoire de tribu sur le sentier de la guerre ne me rassure pas.

    -      Derdrie : Nous reviendrons quand ce sera plus calme. On ne peut pas en rester là.

    -      Lieutenant Cailleuse : Je viens d'apercevoir un poste d'observation de la colonie sur cette dune. Nous y sommes presque, mais pas en sécurité pour autant. Sergent, faites accélérer le pas !!

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Les Reulous : REULOU-REULOU-RELOU-RELOU-RELOU-RELOU !!!

     

    Episode 3

    Episode 3

    -      Les Reulous : REULOU-REULOU-RELOU-RELOU-RELOU-RELOU !!!

     

    Episode 3

    -      Le sergent : FORMEZ LA LIGNE !!

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Lieutenant Cailleuse : Courez vers les hauteurs !

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Le sergent : Feu !! Maintenez la ligne  !

     

    Episode 3

    Episode 3

    -      Kadawreski : Sergent !

    -      Le sergent : Mon colonel !

    -      Kadawreski : Retraite ! Il faut rattraper les autres qui sont sans défense !

     

    Episode 3

    -      Les Reulous : REULOU-REULOU-REULOU-REULOU !!!

     

    Episode 3

     

    Plusieurs survivants de l'expédition étaient donc tombés aux mains des Reulous. Ceux-ci avaient en tête une façon cruelle de s'amuser.

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Les Reulous : REULOU-REULOU-REULOU-REULOU !!!

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Les Reulous : YAAAAAAAAAAHHHHHH !!!

     

    Episode 3

    -      Derdrie : Cailleuse !! Non !!

     

    Episode 3

     

    Episode 3

    Episode 3

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    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Derdrie : HAAAAAAA !!!

     

    Episode 3

    Episode 3

    -      Derdrie : Merci !! Merci !! Mais qui êtes-vous ?!

     

    Episode 3

    -      Kadawreski : Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ?....

     

     

    Episode 3

    -      Derdrie : Cette araignée est... stupéfiante. Qu'est-ce qu'elle fait ?

    -      Tadzio : Bithiah mange fruits et baies.

    -      Gélagnac : Les mini-panthères existent réellement... Je n'en crois pas mes yeux.

     

    Episode 3

    -      Kadawreski : Monsieur, nous vous devons beaucoup. A qui ai-je l'honneur ?

    -      Tadzio : Moi Tadzio. Vous méchants soldats de la colonie, mauvais. Mais Tadzio aide mini-gens en danger. Reulous encore plus mauvais.

    -      Kadawreski : "Méchants soldats" ?

    -      Derdrie : Pardon ?... Tadzio ?... Votre nom est Tadzio ?

     

    Episode 3

    -      Derdrie : Tadzio... Tu ne me reconnais pas ?

    -      Tadzio : ...Si. Mais il y a brume dans tête de Tadzio.

    -      Derdrie : Ce n'est pas possible... C'est arrivé ! Je suis Derdrie, ta tante Dedrie !! La soeur de ton papa !!

     

    Episode 3

    -      Kadawreski : Qu'est-ce que vous racontez ? C'est impossible, voyons.

    -      Derdrie : C'est fou, mais... Oui, c'est lui, c'est mon, neveu Tadzio ! J'avais raison !! Le "Neubourg" est bien arrivé jusqu'ici !! Il faut le ramener à la colonie, le soigner, s'occuper de lui !! C'est lui, je le reconnais, il avait quinze ans la dernière fois que je l'a vu, mais c'est bien lui !! Il me reconnaît aussi !

    -      Tadzio : Derdrie... Amiens...

    -      Kadawreski : Le ramener et l'interroger. Ne vous emballez pas, Mademoiselle, c'est peut-être trop beau pour être vrai...

     

    Episode 3

    -      Derdrie : Mais tu es seul ? Où sont tes parents ? Où sont tous les autres ?

    -      Tadzio : Papa... Maman... Les autres... Plus d'autres. Tadzio seul.

     

    Episode 3

    -      Derdrie : Plus d'autres ?...

    -      Tadzio : Morts. Et mauvais soldats ont pris la place.

    -      Derdrie : On va s'occuper de toi... Tu n'es plus seul. Je t'ai retrouvé...

    -      Kadawreski : Un gamin ne peut pas avoir survécu seul en pleine nature. Vous devriez vous méfier.

    -      Derdrie : Colonel, il faut comprendre ce qui s'est passé. Il rentre avec nous, quels que soient vos doutes.

     

    Episode 3

     -      Ylparoski : C'est incroyable, cette histoire ! Elle retrouve son neveu justement ici et tant d'années après...

    -       Kadawreski : Ecoutez... Notre petite balade nous a coûté onze morts et plusieurs blessés. J'aime autant avoir du sensationnel à présenter au gouverneur... Alors je vais prendre les choses comme elles viennent sans ergoter.

     

    Le soir venu, toute la colonie était au courant de l'incident survenu dans le désert. L'expédition fut accueillie avec une curiosité silencieuse. Le Sauvage, lui, semblait n'intéresser que trois personnes : Derdrie, émerveillée, qui ne le lâchait plus ; Von Bulot, stupéfait, qui le dévorait des yeux ; le commandant Salicorne, méfiant, qui décida de le mettre aux arrêts à la section médicale.

     

    Episode 3

    Episode 3

     

    L'émotion de ce petit fait divers retombée, Von Bulot et Tadukawa attaquaient le tournage d'une scène capitale...

     

    Episode 3

    -      Otorino Tadukawa : Général Pardanlévoj, j'ai besoin de vous pour superviser ce grand moment : la scène de la partouze militaire géante.

    -      Pardanlévoj : Ah... Celle-là...

    -      Tadukawa : Récapitulons. Les armées se sont affronté pendant quatre jours et quatre nuit, sans relâche mais sans but clairement identifié ; et soudain, les soldats épuisés prennent conscience de l'absurdité et de la vacuité de leur mission. Leur conscience reprend le dessus sous la forme d'une révolte des sens, d'une explosion charnelle désespérée qui bouscule tous les cadres de référence, toutes les normes. Le tourbillon de l'amour les emporte et les pousse à une fusion totale qui abolit les antagonismes préfabriqués par l'autorité, les différences et les conventions. C'est LE message que porte le film.

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Tadukawa : Je veux de la passion, de la sensualité animale et un mélange des corps et des uniformes qui pousse au paroxysme la violence du pacifisme qui illumine soudain les soldats ; je veux le désordre le plus transgressif, je veux du coeur ! De l'expression ! Des corps moites qui se tortillent dans un grouillement de vie salvatrice ! Si certains d'entre vous ne l'ont encore jamais fait (il y en a ?), lâchez la bride à votre énergie et à vos instincts comme si c'était là votre ultime aspiration fantasmagorique ! Puisez en vous, dans vos envies inassouvies et vos souvenirs de chambrée ! Nous allons faire les choses bien pour que tout le monde soit correctement mélangé ! Je vous veux en quinconce et tête-bêche, sans harmonie, je veux le CHAOS ! Je veux l'abandon extatique des individualités, la soumission la plus larvaire à la libération fornicatoire collective et glorieusement égalitaire ! Vous n'avez plus d'ordres, vous ne les acceptez plus, place au désordre, VOUS ETES LE DESORDRE QUI FAIT VACILLER CETTE CIVILISATION AUTO-AGRESSIVE ET HYPOCRITE !!!!! LA PAIX, MESSIEURS !! LA PAIX EST DECLAREE !!

    -      Pardanlévoj : Ah, carrément...

     

    Episode 3

    -      Tadukawa : Il faut composer une bonne alchimie, la plus visuelle possible : Je veux un Hédonien sous un Montvillien ; un Orchidien entre un Rumonaque et un Hédonien qui a un Casteignan entre ses jambes ; deux Howlaks entre un Beljamien et un Opalonais ; un Eléboranais sur un Onagrois qui embrasse un Casteignan ; deux Orchidiens qui plaquent un Beljamien contre le mur ; un Howlak qui s'offre lascivement à deux Rumonaques ; Géraldine, aurons-nous assez de Rumonaques ? Et où sont les Flammenküchois qu'on nous a promis ? Ah ! Et je veux aussi trois généraux pendus au balcon au-dessus du maëlstrom qui signe la déchéance finale de l'ordre militaire !

     

    Episode 3

    -      Tadukawa : En place ! En place !

     

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    Episode 3

    -      Tadukawa : C'est pas mal ! génial ! Bravo ! Excellent ! On la refait ! Huitième ! En place !

    -      Pardanlévoj : Mais je croyais qu'il était question de la dignité des mini-hommes, dans ce film à la gloire de la paix...

    -      Tadukawa : Non, la dignité, c'est après. D'abord ils se lâchent, et après ils réfléchissent et arrivent aux conclusions.

    -      Pardanlévoj : Aaaah...

     

    Episode 3

    -      Tadukawa : C'est moi où il fait très chaud, ici ?

    -      Von Bulot : Tu es bien un peu rouge...

     

    Episode 3

     

    A SUIVRE...

    DANS L'EPISODE 4, EN PAGE 2


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    Episode 4

    -      Von Bulot : Y a-t-il un moment ou une action pour lesquels j'aurais encore envie de vivre ? Une seul chose, rien qu'une... Pour que tout cela ait du sens.  

     

    Centre médical, bureau du Docteur Argousiers, le matin suivant : 

     

    Episode 4

    -      Docteur Argousiers : Mademoiselle Grostoke, j'autorise votre neveu à quitter l'infirmerie et à vous rejoindre à votre hôtel.

    -      Commandant Salicorne : Pas moi. Je souhaite le garder jusqu'à demain pour tirer ça au clair.

    -      Derdrie Grostoke : Arrêtez avec ça. Puisqu'on vous dit que c'est lui. C'est une victime, pas un suspect.

    -      Docteur Argousiers : De toute façon, je n'ai plus de place ici. C'est la panique, vous le voyez bien ! Les malades affluent, certains sont mourants... Monsieur Cazin vient seulement de rentrer et les Grands d'Amiens ne répondent pas au téléphone. Sinon, oui, c'est bien votre neveu Tadzio.

     

    Episode 4

    -      Derdrie : Il vous a parlé du "Neubourg" ?

    -      Docteur d'Argousiers : La communication a été longue à se mettre en place...

    -      Salicorne : Je pense bien ! Vous êtes resté là-dedans plus d'une heure !

    -      Docteur d'Argousiers : ...Puis les mots ont commencé à venir. Il avait beaucoup de mal à dire "je". Il faut mettre son renfermement et sa restriction du langage sur le compte de sa longue solitude et du traumatisme de l'accident. Par chance, il n'occulte rien, il n'évite aucun sujet difficile, comme l'instant de la mort de ses parents. Il se souvient que le "Neubourg" a été désemparé le matin qui a suivi le décollage, après une attaque de gros oiseaux. Ensuite, le capitaine a informé tout le monde que l'équipage avait fait des réparations de fortune et qu'il allait tenter un atterrissage d'urgences sur la côte, près d'un village des Grands. L'angoisse était terrible à bord. Personne n'était prêt à s'imaginer vivre coupé du mini-monde dans un lieu lointain et inconnu, avec le souci quotidien de la subsistance... Le navire volait déjà à basse altitude à cause d'une fuite d'un des compartiments d'hydrogène. Mais le redémarrage des moteurs a provoqué un incendie, le "Neubourg" est tombé sur le sable, de nuit, et il a explosé pendant que les gens tentaient de sortir de l'épave. Tadzio n'a dû son salut qu'au courage de ses parents qui l'ont littéralement jeté par une fenêtre. Et il s'est retrouvé seul survivant du dirigeable perdu.

     

    Episode 4

    -      Derdrie : C'est horrible...

    -      Docteur Argousiers : Il a erré seul dans le désert, tout en restant dans les environs de la catastrophe... C'est là qu'il a rencontré ces curieux animaux qu'on dit venus d'ailleurs... Au fait, je VEUX voir cette araignée végétarienne qui vous a sauvé la vie, elle est fascinante !

    -      Salicorne : Vous pensez bien qu'on n'a pas gardé ce monstre dans la colonie ! La bestiole...

    -      Derdrie : Elle s'appelle Bithiah.

    -      Salicorne : ...Qui a donc un nom est repartie dans la nature.

    -      Docteur d'Argousiers : Il m'a dit que cette... Cette chose l'avait pris en affection et qu'elle était sa mère adoptive.

    Etonnant, non ?...    

    Episode 4

    -      Docteur d'Argousiers : La suite est encore plus extraordinaire. Tadzio a rencontré les tribus du coin, les Oyatsines et les Reulous, mais il s'est méfié d'eux. Il avait déjà trop l'habitude de ne compter que sur lui-même et sur les être ayant plus de deux pattes... Il revenait toujours sur le lieu du drame. Jusqu'à ce que des Grands viennent ravager et clôturer le terrain pour construire une maison. CETTE maison. Il y a donc 4 ans de cela, en 1933.

    -      Derdrie : C'était ici ?!? Le "Neubourg" s'est écrasé ICI ?!?

    -      Docteur d'Argousiers : Oui. Sans le savoir, le docteur Cazin, un des chefs de la Confrérie des Grands Protecteurs du monde miniature, a construit sa maison de vacances précisément sur la tombe des 152 victimes de la plus grande catastrophe aérienne de notre histoire. Le hasard est parfois sarcastique.

     

    Episode 4

     

    Von Bulot était pensif. Maintenant, on savait qui était le jeune sauvage : Tadzio Grostoke, seul rescapé du mini-dirigeable "Neubourg". Le garçon avait perdu un peu de ce mystère qui avait réveillé la curiosité et les sens du Maître. Il avait l'impression qu'on lui avait enlevé quelque chose qu'il avait été un temps, et c'était un privilège, le seul à connaître. Le rescapé avait donc un passé, une identité et même une famille, en la personne de cette grande blonde sympathique qui lui rappelait sa défunte épouse. Il n'avait plus les droits d'auteur sur cette image qui avait été si fuyante, à présent qu'elle était devenue publique et attachée à une vraie personne. L'individu, très probablement, serait rendu à la civilisation et était promis à une vie privée loin de cette nature qui l'avait sauvé, à la surprise générale.

     

    Episode 4

    Episode 4

    Episode 4

    Episode 4

    -      Ooooh...

    -      Philêminion !! Aidez-le ! Aidez-nous !

    -      Qu'est-ce qui se passe ?

    -      Il est malade aussi ? Ecartez-vous !!

     

    Episode 4

    -      Derdrie : Qu'est-ce qui se passe ici ? C'est donc vrai cette histoire d'épidémie ?

    -      Von Bulot : Ce n'est sans doute pas si grave que ça... Les gens dramatisent toujours.

    -      Derdrie : Je pense déménager de l'Impérial Palace pour aller à la pension de Madame Gretel. Avant, j'ai besoin de votre célébrité pour m'aider à impressionner l'administration et libérer mon neveu des griffes du commandant Salicorne.

    -      Von Bulot : Une évasion ? Avec GRAND plaisir. Vous avez bien de la chance d'avoir retrouvé Tadzio après une quête si longue et sans espoir. C'est bien la seule chose belle que je vois ici.

     

    Episode 4

    -      Von Bulot : C'est passé comme une lettre à la poste. Le commandant pourrait vous en vouloir. Il est si soupçonneux.

    -      Derdrie : J'espère que non. Mais ces Hédoniens sont parfois tellement tordus ! Cela faisait bien longtemps que tu n'avais vu pareil décor, mon chéri.

    -      Tadzio : Je ne me sens pas bien ici... 

     

    Episode 4

    -      Le serveur : Monsieur prendra-t-il un drink ?

     

     

    Episode 4

    Episode 4

    -      Von Bulot : Que vas-tu faire, Tadzio ? Retrouver ta famille à Amiens, j'imagine.

    -      Tadzio : Ma seule famille, c'est ma tante Derdrie. Je ne veux pas aller à Amiens. Il y a tant de choses à faire et à découvrir ici. Les dunes, c'est chez moi. Mais j'irai avec Tante Derdrie. Elle est heureuse, maintenant. 

     

    Episode 4

    -      Von Bulot : Des choses à découvrir ? Comme la porte vers cet autre monde étrange ? Tu as don cun but dans ce pays cruel et désolé ?

    -      Tadzio : Non, il est magnifique. C'est les mini-gens et les Grands qui le voient laid par ignorance. Nous sommes curieux, alors allons voir ce qu'il y a derrière, mais avec un peu de respect. Tu ne connais pas bien la nature, mais tu sais plein de choses. Raconte.

    Episode 4

    -      Von Bulot : Aucun intérêt. Jusqu'ici, je vivais la vie de quelqu'un d'autre. J'enseigne des choses aux gens pour les aider à faire travailler leur imagination et leurs mains, à créer d'autres monde aussi, en quelque sorte. Mais je prends bien la précaution de ne rien appliquer à moi-même de ce que je recommande. 

     

    Episode 4

    -      Tadzio : Tu parles trop, c'est drôle ! Tu es malade ? Tu trembles. Beaucoup de gens sont malades dans la colonie.

     

    Episode 4

    -      Von Bulot : Je vais de mieux en mieux, il me semble, mais ça ne se voit pas encore.

    -      Tadzio : Tu es venu seul ? Tu aimes quelqu'un ?

     

    Episode 4

    -      Von Bulot : Non, je n'aime personne. Même pas moi.

     

    Episode 4

    Episode 4

     

    Episode 4

    -      Gouverneur Bleuet d'Ermont : C'est quoi, cette épidémie ? Sommes-nous dans une urgence sanitaire grave ?

     

    Episode 4

    -      Docteur Argousiers : En 48 heures, les cas se sont multipliés. Les analyses sont en cours. Mais nous avons des décès...

    -      Bleuet d'Ermont : C'est inadmissible ! Pas ici !

     

    Episode 4

    -      Docteur Lignite : J'ai trouvé. Voici le profil de notre tueur.

    -      Docteur Argousiers : Un fromage ?

    -      Docteur Lignite : Dans le stock de vivres donné par les Grands, il y a un Camembert. C'est lui le coupable. Il faut tout de suite l'arrêter, enfin, arrêter son exploitation. Nous allons le faire mettre sous scellées.

    -      Bleuet d'Ermont : Un Camembert ? Quel Camembert ?

     

    Episode 4

    -      Argousiers : Ce n'est pas un virus mais une bactérie, Monsieur. Cette maladie, c'est la listériose. Je m'en doutais un peu... La listéria a des effets ravageurs et quasi immédiat sur le métabolisme des mini-gens. Sans soins appropriés, plus de la moitié des malades en meurt, parfois en quelques minutes chez les plus fragiles. Le fromage va être saisi mais le mal est fait. Tous les restaurants de la colonie se sont servis dessus depuis au moins deux jours. Nous sommes en train de les contacter.

    -      Bleuet d'Ermont : Mais... J'en ai mangé aussi... Deux fois !!  

     

    Episode 4

    -      Argousiers : Ah. Monsieur, vous allez suivre l'infirmière, on va vous examiner tout de suite.

    -      Bleuet d'Ermont : Mais... Mais... Mais...    

    -      Commandant Salicorne : Ne vous inquiétez pas, je m'occupe de tout. Soignez-vous bien !

     

    Episode 4

    -      Salicorne : A quoi faut-il s'attendre ?

    -      Argousiers : La situation empire d'heure en heure. Jusqu'à présent, nous avons eu 31 malades. 7 sont décédés. Le premier décès a eu lieu à midi. Avant la fin de cette nuit, ces chiffres auront doublé.

     

    Episode 4

    -      Salicorne : Je vois... En l'absence du gouverneur, je suis responsable de la colonie. Je veux être destinataire en priorité de toute nouvelle information.

    -      Argousiers : Entendu. Vous devrez parler aux Grands, en particulier le docteur Cazin. Il faut qu'ils emmènent les malades dans l'hôpital central de la colonie d'Amiens, et qu'ils reviennent avec une équipe médicale, du matériel... Nous sommes démunis ici, débordés. Il faut aussi lancer un appel à tous les habitants, identifier et convoquer pour examen tous ceux qui ont mangé de ce fromage. C'est capital.

     

    Episode 4

    -      Salicorne : Entre les cadres et employés de la colonie, le service de sécurité, les vacanciers, les gens qui participent au tournage, il y a près de 1 200 personnes. 

    -      Argousiers : Nous ne devons pas en oublier une seule.

    -      Salicorne : Bien... Préparez-moi un court mémo sur notre situation sanitaire, vos pronostics et vos besoins, et avec ça je contacte les Grands. Envoyez-le aussi à Amiens. Je vais organiser maintenant l'information générale. Si vous avez besoin de plus de monde, vous pourrez en réquisitionner chez le personnel civil.

     

    Episode 4

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    -      C'est bon ? T'as fini de tamiser ?

    -      Encore cinq minutes.

     

    Episode 4

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    -      Madame l'adjointe à la Santé et à l'Approvisionnement : Arrêtez tout ! Ne touchez plus à ce fromage !

     

    Episode 4

    -      Otorino Tadukawa : Raynald, je ne me sens pas bien. Je vais à l'infirmerie. Voulez-vous bien vous occuper seul des scènes prévues aujourd'hui ?

     

    Episode 4

    -      Gretel Plüschassämeyer : Ne demandez rien à votre ami, il a l'air aussi éteint que vous. Vous êtes atteint par cette saloperie, c'est sûr ! Je vous en prie, allez-y tout de suite, le film attendra.

     

    Episode 4

    -      Von Bulot : Ah mais moi, je suis en pleine forme , voyons ! Le spectacle continue, contre tous les vents contraires, sinon, notre vie même n'aurait pas de sens ! Vous ne comprenez donc pas ? Vous ne voyez pas qu'il y a d'autres sortes d'urgences ? Allez, Otorino, soyons bien vivants et mettons-nous au travail !!

    -      Gretel Plüschaussämeyer : Calmez-vous ! Il va être posthume, votre film, si vous continuez comme ça ! Mathilde, veux-tu emmener Monsieur Tadukawa à l'infirmerie ?

     

    Pendant ce temps, dans les dunes...

     

    Episode 4

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    Bureau du gouverneur de la colonie, au centre des communications.

     

    Episode 4

    -      Salicorne : Ravi de vous retrouver en pleine forme...

    -      Bleuet d'Ermont : Saleté de Camembert ! Près de 100 malades, 22 morts, et ça continue... Le docteur dit que, comme beaucoup d'autres, j'ai dû en manger un petit bout non infecté par la Listéria. Mais je me suis fait une belle frayeur !

    -      Salicorne : Bien. J'en ai encore une pour vous : les Oyatsines ont rassemblé tous leurs guerriers et ils marchent sur nous.

     

    Episode 4

    -      Bleuet d'Ermont : : Ils font quoi ?!

    -      Salicorne : Ils nous attaquent, Monsieur.

    -      Bleuet d'Ermont :  : Mais... ils n'en ont pas le droit ! Nous avons un traité !

     

    Episode 4

    -      Salicorne : Le roi Catudila ne s'embarrasse pas de ces détails. Nous pensons qu'il a voulu se servir des Reulous contre nous. Mais après leur déconfiture dans les étranges circonstances que l'on sait, il a décidé de faire le boulot lui-même.

    -      Bleuet d'Ermont : Au fait, pensez-vous toujours que le jeune Grostoke soit une sorte d'agent infiltré par les Oyatsines ?

    -      Salicorne : J'avoue que son cas ne me captive pas plus que ça en ce moment, nous n'en sommes plus là. D'ailleurs, sa tante et Monsieur Von Bulot l'ont fait "évader". En réalité, ils ont, avec audace et courage, signé un bon de sortie pour l'héberger à la pension Plüschaussämeyer. Notre administration est nulle au niveau de la sécurité intérieure, Monsieur. Peu importe au fond, on ne va pas en faire un fromage.

    -      Bleuet d'Ermont : Ne plaisantez plus avec les laitages, mon ami.

     

    Episode 4

    -         Bleuet d'Ermont : Ce Von Bulot est vraiment bizarre... instable... exalté... Mais il ne semble pas avoir développé les symptômes. En revanche, je viens d'apprendre le décès brutal de son comparse, Monsieur Tadukawa. Fauché en pleine gloire, il laisse son grand oeuvre inachevé. Bien vilaine affaire que cette maladie, en plus de tout le reste... Et dire que j'ai lutté, piétiné des amitiés et graissé toutes les pattes imaginables pour être nommé gouverneur dans ce merdier, quand c'était encore un paradis... Cher ami, vous avez devant vous un malheureux arriviste défait et en lambeaux... Voilà-voilà... Bon... Hhhh... Voilàhhh... Alors... Je vais rester ici, au centre de commande. Comment allez-vous procéder ? Vous avez tout au plus 50 hommes sous vos ordres. Faut-il évacuer ? Appeler les Grands à l'aide ?

     

    Episode 4

    -      Salicorne : J'ai une dizaine d'hommes malades, partis pour Amiens. Deux sont morts. Avec ce qui reste, nous allons nous déployer en haut du chemin qui mène à l'espace dunaire. Si je ne peux pas tenir cette position, je me replierai dans le potager pour rentrer dans la véranda par le nord. Si vous décidez l'évacuation des civils, faites-le plutôt de ce côté-là, de façon à ce que nous puissions les couvrir. Entretemps, vous devez assurer la défense intérieure. Les lois mini-internationales vous donnent le droit, dans ce type de situation, de faire passer sous votre autorité tous les militaires étrangers présents dans la colonie à cause du film de Tadukawa, et il y en une bonne centaine encore valides. Si vous faites intervenir les Grands, ils ramasseront tout le monde sans distinction et fermeront peut-être la colonie, par lassitude. A vous de juger.

     

    Episode 4

    -      Bleuet d'Ermont : Il y a des généraux, parmi ces militaires. Des généraux casteignans, howlaks, montvilliens... On a même le colonel Kadawreski sur les bras ! Mais lui, il vit à Merlimont.

    -      Salicorne : Vous avez le droit de les réquisitionner aussi et de leur donner des ordres. Faites-vous plaisir.

     

    Episode 4

    -         Bleuet d'Ermont : Bonne chance, Commandant. Et merci.

     

    Tout allait de travers dans la paisible colonie. Même le solide confort bourgeois auxquels ils étaient habitués ne suffisait plus à protéger les vacanciers. On découvrait que ce confort n'était pas indestructible.

    Comme si la bactérie mortelle et les menaces de guerre ne suffisaient pas, le destin leur envoya aussi les cruelles bestioles soudainement libérées par la défaite des Reulous.

    Mais Tadzio, le jeune et solitaire roi de la jungle des Dunes, veillait.

     

    Episode 4

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    -     Gretel Plüschassämeyer : Monsieur Von Bulot, vous n'êtes pas bien, c'est évident ! Pourquoi n'êtes-vous pas allé à la convocation du service médical ? Vous avez mangé du fromage à la soirée du gouverneur, non ?

    -      Von Bulot : Vous aussi, non ? Et vous n'avez rien. Vous en avez même servi à vos pensionnaires. Je sais ce que c'est la listériose et ce n'est pas ça. Je suis juste fatigué, dévasté, je cogite en permanence et je dors mal. Et puis je m'en fous ! Laissez-moi, je vous prie, je dois réfléchir au film.

     

    Episode 4

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    -      Gretel Plüschassämeyer : Je comprends votre envie de donner du sens à toute chose, mais enfin regardez autour de vous : il n'y a plus de sens... Il n'y a plus de film. C'est la panique dans la colonie, tout fout le camp et maintenant, nous sommes en état de siège, on vient de l'annoncer. Et ce pauvre Monsieur Tadukawa... 

    -      Von Bulot : Les gens naissent, vivent et meurent, c'est ce qu'ils font couramment. Il faut l'accepter. C'était ce que disait ma femme. Mais elle est morte avant moi. Mon coeur est devenu si sec, toute passion redevient insupportable.

    -      Gretel Plüschassämeyer : Et ça vous empêche de vous occuper de vous et de vous soigner ? Je ne veux pas vous perdre aussi.

     

     Le moment fatidique arriva : la tribu des Oyatsines passa à l'attaque.

     

    Episode 4

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    -      Salicorne : Sonne la retraite ! On ne tiendra pas, on suit le plan prévu !

     

    Episode 4

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    La colonie miniature rentrait la tête dans les épaules et suspendait son souffle en attendant l'affrontement décisif. Très clairement, la saison touristique à Merlimont était gâchée...

     

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     A SUIVRE...

    DANS L'EPISODE 5 ET DERNIER

    CI-DESSOUS

     


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